Sommé de toutes parts de « s’intéresser à l’élection », de « ne pas se tromper de question », le citoyen que je suis a décidé en conscience de boycotter l’élection du 25 mai.
J’entends déjà les cris d’orfraie des bien-pensants, des Eurobéats et autres thuriféraires de l’Union Européenne « facteur de démocratie, de paix et de prospérité ».
Il faudrait voter à tout prix pour « changer l’UE et sa politique d’austérité ».
Le mensonge permanent, la dissimulation ou la naïveté de nombreux éditorialistes confinent à la propagande.
L’Union européenne « facteur de démocratie » ?
Ont-ils oublié que le vote non en 2005 des français à propos du Traité constitutionnel a été « retoqué » par les députés, qui eux, ont « bien » voté…
Ont-ils oublié qu’après le vote « non » des Danois en 1992… Ceux-ci ont du revoter !
Ont-ils oublié qu’en 2001 et en 2008, les Irlandais eux aussi ont du revoter après avoir dit non au Traité de Nice, puis au traité de Lisbonne ?
Ont-ils oublié que depuis 2005, les référendums portugais et tchèques sont « suspendus » ?
Et l’Union Européenne donnerait des leçons de démocratie ! Elle ne respecte pas le vote de ses propres citoyens. Ses institutions sont un déni permanent de démocratie.
L’Union européenne « facteur de paix et de prospérité » ?
Près de 19 millions de chômeurs dans l’Union, presque 12% des actifs, c’est la prospérité ?
2012 : selon Eurostat, 125 millions d’Européens sont au seuil de la pauvreté, soit un quart des habitants ! C’est la prospérité ?
Faut-il évoquer le sort des grecs, des espagnols, des italiens, des portugais, les plans de licenciement qui se succèdent, les services publics dans les transports , l’énergie, entre autres, vendus à l’encan ?
« Changer l’UE et sa politique d’austérité » ?
Nos « socialistes » français nous serinent cette antienne à longueur de discours.
Mais qui les obligent à appliquer un plan d’austérité et à favoriser les patrons ?
L’Union Européenne ? Oui, mais pas que…
Ils ont pris à leur compte les mensonges et balivernes des Eurocrates sur la dette, le rôle des banques, l’indispensable austérité, le respect des marchés, j’en passe et pas forcément des meilleurs ! Ils s’abritent derrière les traités qu’ils ont approuvés, votés, co-rédigés pour justifier leurs actions (« on est obligé, on ne peut faire autrement » etc, etc).
Ils sont co-responsables de la crise actuelle, du déni de démocratie de cette Union vouée exclusivement au profit.
Leurs alter ego allemands ne sont pas en reste qui gouvernent avec Angela Merkel, après avoir approuvé l’austérité façon Schroeder
Et les pyromanes voudraient nous faire croire qu’ils sont devenus pompiers ?
Cette fois, ce serait la bonne, c’est « la majorité au Parlement européen qui désignerait le président de la Commission ». Adieu Barroso, l’ultra-libéral, vive Martin Schulz, le social démocrate…
Et un mensonge de plus ! Par omission, cette fois : le Parlement européen a le choix de désigner le président de la Commission… parmi les candidats proposés par les Etats membres… Et Angela Merkel, par exemple, a déjà dit qu’elle comptait bien user de ce droit. Autant dire que les partisans d’une politique ultra libérale ont encore de beaux jours devant eux !
Alors, je refuse de participer à ce jeu de dupes. Je refuse de cautionner en votant un mensonge de plus.