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Billet de blog 24 mars 2014

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Municipales, 1er tour : des électeurs entre dégoût et colère

C’est désormais clair : le premier parti de France porte un nom : Abstention.

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C’est désormais clair : le premier parti de France porte un nom : Abstention.

Près de 4 électeurs sur 10 ont décidé de bouder les urnes pour une élection pourtant réputée mobiliser. Le maire étant souvent considéré comme l’homme politique le plus proche de la population.

 Et il faut une naïeveté criminelle ou un incroyable cynisme à nos éminences « socialistes » pour oser faire la leçon aux électeurs sur l’air de «  attention, si vous ne votez pas, vous aurez le FN »… Les électeurs ont voté dans le passé et qu’ont-ils eu ? Un Hollande, ami des patrons, un Moscovici, otage consentant de l'Union Européenne, un Cahuzac malhonnête, un Valls impossible à distinguer d’un homme de droite !

 Les discours des pseudo-socialistes sont « moralisateurs »,  mais les faits sont têtus. A choisir les patrons et le détricotage systématique des acquis sociaux et du service public, à obéir à l’Union  Européenne et à ses diktats libéraux et ses plans d’austérité, plutôt que de s’appuyer sur la population, voilà le résultat. Et l'on peut légitimement douter que les électeurs entendent le "message" envoyé, à l'issue de ce premier tour par Hollande et consorts.

  Mais, il y a plus grave encore : le fait que face à cet aveuglement du PS, 4 électeurs sur 10 aient décidé que leur vote ne changerait rien.  Depuis tant d’années, le chômage, la dégradation du service public, les promesses non tenues, les affaires et maintenant l’austérité qui se profile ont eu raison du « civisme » de beaucoup d’électeurs. C'est là une lourde responsabilité portée conjointement par une classe politique (à droite comme à "gauche") que d'avoir détourné de l'acte civique fondateur une partie des électeurs.

Et il y a bien sûr les conséquences immédiates de cette abstention massive : une progression mécanique du Front national (bien que les médias amplifient le phénomène : le FN nationalement réalise... 4, 65% des voix...) , une montée des droites UMP et UDI, une déculottée pour le PS… On verra si le deuxième tour confirme ou infléchit la tendance. Pas besoin d'être Nostradamus pour prédire que ce sera sûrement une confirmation. Car si les conditions du vote ne changent pas, pourquoi le vote changerait-il ?

Alors reste le sursaut. Pas celui que demande sans vergogne aux électeurs, le PS. Mais celui de dirigeants qui rompraient avec la vulgate libérale, qui remettraient en cause un pacte de responsabilité qui n'est rien d'autre qu'un énième cadeau aux patrons qui n'ont jamais rien concédé en retour et ne le feront pas plus cette fois que les autres, qui secoueraient le joug de l'Union Européenne qui réclame l'austérité et la diminution du service public en France, comme dans le reste de l'Europe.  "Puisque le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple", dit en substance l'un des personnages de Brecht. L'ironie absurde du dramaturge s'applique assez bien au raisonnement de Monsieur Ayrault et de ses amis.

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