Ces temps-ci, Manuel Valls et François Hollande m’évoquent les mots d’Henri Michaux.
Croient-ils imposer leur pacte de responsabilité et leur plan d’austérité sans dégâts ?
Dans leur propre majorité, les fêlures risquent de se transformer en de sinistres craquements au moment du vote à l’Assemblée.
Des voix de députés du PS s’élèvent pour dire tout le mal qu’ils pensent d’une politique qu’ils jugent injuste et inefficace.
Simple honnêteté, intérêt électoral bien compris, respect de leurs convictions profondes ou énervement devant l’instabilité, finalement peu importe.
Quelles que soient les raisons de leurs initiatives, ils ouvrent une crise sans précédent. Et leur attitude n’a qu’une explication : le résultat des élections municipales. Une défaite qui en annonce d’autres pour le PS, chacun le sait.
Jamais, on n’a vu un tel divorce entre les pouvoirs exécutif et législatif s’exprimer sous la Vème République.
La constitution, toute taillée pour un Bonaparte, pensée contre le « Parlementarisme, suffira-t-elle à endiguer la contestation ?
L’avenir dira jusqu’où les élus du PS sont prêts à pousser la fronde.
Mais le ver est dans le fruit. Les institutions de la Vème République ne pourront plus longtemps résister à cette crise qui s’ouvre.
Conjectures politiciennes sans intérêt pour la population ?
Bien sûr, cette crise ouverte est une expression très déformée de la colère et du dégoût qu’inspire la politique Valls-Hollande. Mais outre qu’elle dessine le fait « qu’en haut, on ne peut plus gouverner comme avant », elle montre aussi qu’on « pourrait faire autrement » pour reprendre l’expression d’un de ces élus. Autrement qu’obéir au diktat de l’Union Européenne, aux demandes des patrons du CAC 40. Une idée qui pourrait, en effet, faire son chemin dans la population.
Alors oui, le couple Hollande-Valls ressemblera à un fou qui pèle une huitre.