Soyons optimistes...
L'histoire suit son cours, les élections européennes approchent, sans passionner grand monde. Les poncifs libéraix et les solutions qui vont avec ont la vie dure et continuent de progresser, malgré leur incontestable réussite (du point de vue de la finance) et leur incontestable échec (du point de vue des peuples).
Pendant ce temps, progressent la misère, les inégalités, le chômage, le dépeçage des outils industriels et du travail de recherche qu'il a fallu développer. Pendant ce temps la démocratie régresse, le pouvoir de décision réel échappe aux citoyens. Certes, ils seront "consultés"... mais est-ce suffisant pour assurer des choix démocratiques et leur traduction dans la réalité ?
Quelle vision avons nous de la politique, du rôle des médias, du rôle des partis politiques ou associations, du rôle des citoyens ?
Retour sur une actualité récente...
Des polémiques ciblées...
Certains considèrent en effet qu'un mauvais coup contre un adversaire politique est forcément un bon coup.
En aucun cas pour la démocratie, qui exige rigueur et déontologie... Deux exemples parmi d'autres :
Le journal Le Monde, avec quelques autres, a récemment prétendu que Mélenchon soutenait Poutine... Mais sur quelle base ?
Le site de Politis a fort heureusement rétabli la vérité, honnêtement, en reproduisant la citation incriminée et en rappelant sa signification dans un article :
Ukraine : les « applaudissements » rêvés de Jean-Luc Mélenchon - Politis
Avec ce commentaire: << Le rappel de réalités géopolitiques est toujours choquant dans un monde où les esprits ont moins été initiés à l’école d’Yves Lacoste que formés à la pensée de Walt Disney....>>
José Bové, quant à lui, assimile la position de Mélenchon sur la torture... à celle de Le Pen ! Rien que ça...
<< Recrudescence du viol de guerre : Gollnisch, Le Pen, Melenchon s’abstiennent de prendre position, comme c’est bizarre. >> ( ici )
...sachant, bien sûr, que Le Pen continue de justifier la torture pratiquée pendant la guerre d'Algérie ( ici ).
Mélenchon s'est pourtant exprimé sur son vote dans un billet : << La torture sans tortureur >> ( ici ).
En réalité, le vote du parlement sur ce texte était acquis d'avance, pour la bonne raison qu'il n'engageait à rien... et une abstention pouvait questionner sur l'attitude d'une majorité de parlementaires européens qui condamnent "verbalement" et abstraitement la torture pratiquée dans certains pays... et pas dans tous, en évitant d'y inclure par exemple les pratiques de la CIA pourtant condamnées par une enquête du Sénat Américain.
En pleine négociation sur le Grand Marché Transatlantique, ça aurait eu de la gueule de voter un texte comme ça... et ça aurait pu aider les associations qui militent aux Etats Unis contre la torture, contre la peine de mort et pour les droits de l'homme.
Bien évidemment ce rapport, en soi, n'était pas "mauvais" et c'est pure diffamation que d'associer les positions de Mélenchon à celle des Gollnisch et Le Pen.
D'ailleurs, ce fameux rapport : << Éradication de la torture dans le monde (brève présentation) >> a été présenté au Parlement Européen par Madame De Keiser qui, elle-même, dans sa présentation ( ici ), a rendu hommage à Marie-Christine VERGIAT (tête de liste Front de Gauche Sud-Est) pour sa contribution au rapport...
Tout le monde comprend bien que les vraies raisons de ce procès (contre Mélenchon et le Front de Gauche) sont ailleurs et pas très honorables. Le procédé est grossier et répétitif. Qu'importe : diffamez diffamez, il en restera toujours quelque chose !!!
Mais comme un rapport peut en cacher un autre, autant citer aussi cet autre rapport du parlement européen auquel il a manqué juste quelques voix pour être voté, comme en témoigne le site TerraFemina :
<< Rapport Zuber : pourquoi l'Europe a rejeté ce texte de "bonnes femmes" >> ( ici ).
Juste quelques abstentions de trop... de la part d'une fraction des écologistes et du PS.
Que disait donc ce "rapport Zuber" sur l'égalité homme-femme ?
- Il attirait l’attention sur la situation spécifique des femmes en période de crise économique....
- et il condamnait la prostitution en ces termes : << Le Parlement invite les États membres à reconnaître la prostitution comme une forme de violence à l'encontre des femmes et à ne pas la considérer comme un travail, même lorsqu'elle est "volontaire" >>
Voilà donc un sacré motif d'abstention !!!
Lire à ce propos billet de JL Mélenchon: << Bové et Cohn-Bendit : avec la pire réaction pour protéger la prostitution « non-forcée » >> ( ici ).
Et voilà donc quelques tristes échos de cette campagne européenne.
Alors venons en aux "bonnes" nouvelles : à ce jour, tout le monde (ou presque) serait pour une renégociation les traités européens, contre l'austérité, contre le TAFTA... A voir...
Le TAFTA...
Des collectifs "Stop TAFTA" se sont constitués dans plusieurs régions à l'initiative d'ATTAC et ont organisé des débats sur le thème : "Où nous mènerait le Grand Marché Transatlantique ?", comme à Marseille (Vendredi 16 mai), où on a pu noter la participation conjointe de Marie-Christine Vergiat, tête de liste Front de Gauche Sud-Est, d'un représentant de Michèle Rivasi pour Europe Écologie Sud-Est et de Jean-Baptiste Coutelis, tête de liste Nouvelle Donne Sud-Est
Très bien. Belle convergence...
Sur cette question, quelles sont les positions en présence ?
- Sous couvert de souverainisme, le FN clame haut et fort son rejet du TAFTA... clameur-prétexte à promouvoir ses thèmes favoris et son programme national-socialiste, à défendre une vision régressive de la France, un "protectionnisme" égoïste. Avec fermeture des frontières, repli identitaire-sécuritaire et exclusion de l'étranger... Voilà les recettes qui seraient censé régler tous les problèmes français.
Dans ce cadre, la sortie de l'Euro (par ailleurs prônée par l'économiste SAPIR) serait le remède miracle. On y reviendra.
En s'affichant contre le TAFTA, le FN prétend s'opposer aux multinationales au nom de la défense d'un capitalisme dans un seul pays... qui n'existe plus puisqu'il est évidemment mondialisé.
Il est donc utile de rappeler le double discours du FN : dans plusieurs régions (dont la nôtre), des élus (Front de Gauche, EELV) ont fait la proposition de se déclarer "hors TAFTA" et, sans surprise, le FN a toujours voté contre cette proposition (de même que l'UMP et le PS)...
- Evidemment et malgré des divisions internes, l'UMP et le PS sont assez discrets sur le sujet mais globalement favorables au TAFTA... Le traité n'est pas encore ficelé, certes, mais les candidats ne veulent pas immédiatement s'engager à s'opposer, par exemple, à la mise en oeuvre des tribunaux arbitraux (prévus dans le TAFTA). Ces tribunaux privés permettront à une multinationale de faire condamner un état ou une collectivité qui prendrait des mesures contraires à son intérêt, comme une interdiction d'explorer des gaz de schiste sur le territoire d'une commune, une interdiction d'importer des poulets traités à la Javel ou des OGM, etc...
Pourtant, ces tribunaux arbitraux on les connaît, ils existent déjà dans le cadre des accords commerciaux entre les Etats Unis et le Canada... Et on les connaît aussi chez nous : ce sont ces fameux tribunaux privés qui ont permis à B.Tapie d'obtenir une indemnité considérable comme dédommagement pour l'atteinte portée à "son image"...
- Concernant Nouvelle Donne et comme le dit Cécile MONNIER sur son blog:
Le traité transatlantique TAFTA, ou les enjeux cachés de l’élection européenne…
<< Dès le mois de janvier dernier, Nouvelle Donne a demandé l’arrêt immédiat des négociations sur le TTIP/TAFTA. Car TAFTA présente de nombreux dangers...etc...>>
Excellent, on ne peut que se féliciter de cette position... tout en se demandant si elle parviendra à faire oublier les tergiversations politiques de son promoteur dont wikipedia rappelle le parcours :
Pierre Larrouturou — Wikipédia
<<Adhérent du Parti Socialiste, qu'il quitte puis retrouve en 2002, il le quitte à nouveau en 2009 pour Europe Écologie Les Verts, sous l'étiquette duquel il devient conseiller régional d'Île-de-France. Deux ans après son départ, il reprend sa carte au PS en 2012. Il dépose une motion cosignée avec Stéphane Hessel et Florence Augier pour le Congrès de Toulouse. Le 28 novembre 2013, il quitte à nouveau le PS et avec des personnalités issues du collectif Roosevelt, crée un nouveau parti politique, Nouvelle donne.>>
Tergiversations qui pourraient occulter le fond de ses propositions alors qu'elles devraient être analysées (voire critiquées) en tant que telles.
- Quant à Europe Ecologie Les Verts, ses représentants se manifestent majoritairement contre le TAFTA.
Parmi d'autres, l'euro-député Yannick Jadot a récemment signé un texte dans la revue Marianne contre le Traité. Cette position est honorable... mais assez récente et peut-être pas très assurée...
Assez récente en effet. Sous le titre :
cet article de AgoraVox fait référence (entre autres) à un dépôt le 3-11-2010 d'un "projet de réolution" ( ici ) de l'euro-député Yannick Jadot, qui implique donc l'idée que le TAFTA serait amendable, << considérant que le partenariat transatlantique se fonde sur des valeurs centrales partagées, telles que la liberté, la démocratie, les droits de l'homme et l'état de droit, ainsi que sur des objectifs communs tels que le progrès social et l'inclusion, des économies ouvertes et intégrées, le développement durable et la résolution pacifique des conflits, et que ce partenariat constitue la clé de voûte de la sécurité et de la stabilité dans la zone euro-atlantique... >>.
Cepandant, un communiqué de l'Agence France Presse (Fév.2014) indique que << Le député européen écologiste Yannick Jadot a appelé mardi sur RFI François Hollande, en visite d’État aux États-Unis, à « cesser la négociation » de l’accord de libre-échange global Europe/États-Unis « extrêmement dangereux » et « négocié en totale opacité » par la Commission européenne. >> ( ici ).
Pas très assurée donc quant au choix : stopper le TAFTA ou l'amender ?
Le site paca.eelv entretient l'ambiguïté en proposant : << • Participation du Parlement européen aux négociations du traité
• renforcement de la consultation de la société civile et encadrement de l’influence des lobbies sur la Commission européenne >>
Dans ce document officiel de EELV, il n'est donc pas question de demander l'arrêt pur et simple des négociations TAFTA ni la suppression du lobbiisme par lequel les multinationales ont la main sur les décisions européennes, bafouant ainsi les procédures démocratiques. La raison d'être et l'objectif du TAFTA sont pourtant clairs : libérer toutes les entraves à la libre circulation des biens et des capitaux, sur le modèle de ce qui se passe aujourd'hui à l'intérieur de l'Europe.
Mais au fond, cette ambiguïté n'est-elle pas constitutive du regroupement EELV lui même et de ses contradictions internes ?
On peut se référérer, entre autres, à l'article publié dans le POST : << L ' IMPOSTURE de Cohn-Bendit et de Bové... >> qui rappelle que << Daniel Cohn Bendit est un européiste convaincu, il a tout voté, il a soutenu de toutes ses forces la Constitution européenne et son copié-collé le Traité de Lisbonne....>>
- Le Front de Gauche lui aussi est traversé par des contradictions qui sont régulièrement divulguées par les média avec une certaine gourmandise : si vous cherchez sur Google les termes "explosion Front de Gauche", vous trouverez un nombre considérable d'augures prévoyant que son explosion est pour demain ... oubliant que son projet politique (qu'ils pourraient critiquer, en tant que tel), est justement de rassembler sur des objectifs de gauche, la gauche dans sa diversité. Ce qui évidemment n'est pas simple ! On doit cependant reconnaître que le Front de Gauche, qui a fait du TAFTA l'un de ses thèmes de combat, a été le premier à tirer le signal d'alarme... C'est tout à fait logique puisqu'il est le seul regroupement politique à remettre en cause fondamentalement la toute puissance du marché et son fondement : la concurrence "libre et non faussée" qui, en réalité, est faussée à la base par le dumping social et environnemental.
Et de fait, JL Mélenchon a été le seul à faire référence au TAFTA pendant la dernière campagne présidentielle. Et c'est une position constante qu'il a défendue depuis six ans. (voir son blog. : Six ans de lutte contre le Grand Marché Transatlantique )
Sortir de l'Europe, sortir de l'Euro ?
La position sur le TAFTA ne fait pas tout dans cette élection Européenne. Il y a aussi une question qui fait polémique : la sortie éventuelle de l'Europe et de l'Euro.
Pour beaucoup de citoyens déçus par l'orientation libérale de l'Europe, le coupable serait l'Euro qui ne permettrait pas aux états d'exercer leur souveraineté économique et monétaire. Certains économistes (comme SAPIR), qui ne sont pas réputés proches du Front National, ont développé cette thèse qui, par sa simplicité et par le fait qu'elle désigne un ennemi commun parfaitement identifié, a séduit la direction du FN. Et le FN a complètement intégré cette thèse dans son argumentaire.
D'autres, qui sont à l'opposé du FN, se posent aussi cette question de la sortie de l'Euro... et donc de l'Europe, en invoquant l'argumentaire de SAPIR et en critiquant la position réputée ambigüe du Front de Gauche.
Incontestablement, le retour à une monnaie nationale (disons le Franc), aurait pour conséquence une dévaluation du Franc par rapport à l'Euro, de l'ordre de 15 à 20%. C'est non seulement inévitable... mais on peut dire que c'est l'un des buts, l'hypothèse étant que cette dévaluation donnerait de l'air à notre économie et qu'elle allégerait notre dette...
Il y a donc un débat d'économistes et de politiques sur ce sujet. Et nombreux, contrairement à l'hypothèse de Sapir, sont ceux qui considèrent que le franc dévalué ne dévaluerait pas pour autant notre dette (aucune chance que nos débiteurs se laissent tranquillement amputer d'une part de leur espérance de gain), et la dévaluation joue en interne le même rôle d'appauvrissement des populations qu'une politique d'austérité avec un dumping social entre différents pays.
Sans entrer dans tous les détails, il faut retenir cependant que la stratégie du Front de Gauche est de construire des convergences avec les citoyens européens qui ont, pour la plupart, un intérêt commun à sortir de cette politique austéritaire voulue actuellement par les dirigeants européens, champions du libéralisme.
Ces convergences sont actuellement portées par les différents partis constituant la Gauche Européenne.
Il s'agit de remettre en cause les traités qui contraignent à une politique libérale, qui interdisent de prendre des mesures pour la défense des services publics et l'instauration de pôles publics (pour l'eau, l'énergie, les transports...). Avec des investissements de l'Etat dans les industries stratégiques pour en reprendre le contrôle.
Il s'agit d'entraver la libre circulation des capitaux et l'explosion des dividendes reversés aux actionnaires alors que, dans le même temps, des industries de pointe sont démantelées et les salariés mis au chômage. Il s'agit pour cela que les projets visant le bien commun soient financés directement par les Etats via leur Banque Centrale (chez nous la Banque de France) en empruntant directement à la BCE à un taux moindre (voire nul), plutôt que d'être tributaire des agences de notation et des banques privées qui réalisent un bénéfice considérable sur le dos des contribuables.
Voilà la stratégie de désobéissance qui est prônée par le FdG et qui devrait se répandre comme une tâche d'huile en Europe... parce que c'est une question de bon sens et que, si un pays s'y engage, d'autres auront intérêt à s'y engager aussi.
La sortie de l'Euro n'est donc pas l'objectif premier des partenaires européens du Front de Gauche... sans pour autant en faire une question tabou. C'est ce qu'exprime l'économiste du Parti de Gauche Guillaume ÉTIEVANT dans un billet ( ici ):
<< Le Front de Gauche, lui, n’oublie pas les rapports de force entre capital et travail. Et la sortie de l’euro n’est pas la condition préalable pour l’inverser dans le sens des salariés. Il faut augmenter les droits des salariés dans l’entreprise et changer les rapports de propriété pour cesser d’avoir une politique économique asservie à la finance. Pour cela, il faut permettre à l’Etat d’investir massivement et une autre politique monétaire est donc nécessaire ainsi que l’annulation d’une partie de notre dette. Si la BCE s’y refuse, nous lui désobéirons comme à l’ensemble des traités pour mener notre politique de transition écologique et socialiste. Cela aboutira peut-être à notre exclusion de la zone euro. Cela nous ne nous fait pas peur. Nous y sommes prêts. Les technocrates et les banquiers ont mené l’Europe dans le mur. C’est donc à eux d’en payer le prix. >>.
Quelques arguments sont développés avec plus de détail dans mon billet de blog ( ici ), arguments que certains lecteurs ont considéré comme du "blabla" (il est vrai que je suis souvent trop bavard !). Quelques références sont également proposées :
- l'article de Guillaume ÉTIEVANT : << SUR LA SORTIE DE L’EURO, RÉPONSE À JACQUES SAPIR >> ( ici )
- et celui de Davis AMIEL : << Sortir de l’euro à tout prix ? Des idées à l’épreuve de l’histoire >> ( ici ). (Cette synthèse permet d'accéder aussi au texte complet).
Le bons sens n'est pas interdit.
Au delà des aspects techniques évoqués ci-dessus se pose évidemment la question de fond qui est celle du modèle de société et du type de relations avec les autres que nous voudrions voir s'instaurer.
Et, les bonnes idées et les bonnes intentions ne suffisant pas, la question d'après est : avec quel programme d'action ?
Pour faire gagner du temps au lecteur pressé, j'indiquerai ci-dessous quelques liens.
Les grandes lignes du programme du Front de Gauche sont résumées dans la formule et le programme "L'HUMAIN D'ABORD"
Plus précisément, le Parti de Gauche a travaillé à la définition d'un projet éco-socialiste, résumé dans un " Premier manifeste : 18 thèses pour l'écosocialisme ".
Ce manifeste a servi de base au Lancement d'un Réseau EcoSocialiste Européen et à des Rencontres du réseau écosocialiste européen à Bruxelles pour mener campagne contre les lobbies.
Et la Gauche Européenne a adopté l'EcoSocialisme comme orientation politique.
Bien entendu, ce programme devra rassembler, bien au delà des composantes actuelles de la Gauche Européenne. Des rapprochements seront nécessaires avec les citoyens et, dans le PS et EELV, avec tous ceux qui pensent que la sauvegarde de la planête, le progrès de l'humanité et l'intérêt général ne sont pas compatibles avec le système capitaliste et sa défense des intérets privés.
Chacun aura remarqué que sur ces questions de choix de société, concernant éminemment l'intérêt général, le silence de la plupart des médias est assourdissant.
Comment imaginer qu'une majorité de citoyens s'intéressera spontanément à ces questions et ira rechercher laborieusement les informations nécessaires pour y voir plus clair ? Comment, dans ces conditions, imaginer de la part d'un grand nombre de citoyens, qu'ils adoptent des positions "de bon sens", fondées sur une analyse de la réalité dans toute sa complexité ?
En démocratie, le bon sens n'est pas interdit... mais il est de la responsabilité de chacun de participer au débat collectif nécessaire pour que ce bon sens soit celui du chemin emprunté. Hélas, notre 5° République, à bout de souffle, ne fournit pas les outils nécessaires à l'exercice de la démocratie. Son président omnipotent peut se prévaloir d'avoir été élu au suffrage universel pour ne pas écouter le peuple. La nécessité de changer de constitution et de passer à une 6° République apparaît de plus en plus évidente...
Et c'est dans cette conjoncture que certains, qui se plaignent du défaut de démocratie au niveau de l'Europe, prônent l'idée d'une élection d'un super-président de l'Europe, par l'ensemble des citoyens Européens au suffrage universel !!!
Décidément, le bon sens a bien du mal... Souhaitons qu'avec un Front de Gauche il ait de l'avenir.