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Billet de blog 3 avril 2023

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(Congo) Monsieur Denis Sassou Nguesso, le vers désenchanté

Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Dans une phraséologie maladroite, pour ne pas dire infantile, le général d’armée, qui ne s’est toujours pas bonifié dans l’art oratoire nonobstant plus de 38 années cumulées de pouvoir dictatorial, a fait comprendre au monde entier que le Congo-Brazzaville est un État voyou (rogue state)...

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Monsieur Denis Sassou Nguesso, le vers désenchanté. 

Illustration 1

« Le ver est dans le fruit et nous devons détruire le ver qui est dans le fruit » est ce vers indigeste servi aux Congolaises et aux Congolais par monsieur Denis Sassou Nguesso.  

Le Congo-Brazzaville est tombé si bas, et nous ne pouvons que nous en remettre en ces temps difficiles à la grandeur de nos illustres écrivains que furent Jean-Pierre Makouta-Mboukou, Tchicaya U Tam'si, Jean-Baptiste Tati Loutard, Sylvain Bemba, Sony Labou Tansi, Antoine Letembey-Ambily, Guy Menga, etc.   

Triste spectacle de notre pays donné par le premier cadre mbochi de notre État, adulé par les universitaires et les intellectuels du PCT (Parti congolais du travail), ce parti-État, et une grande partie de la région septentrionale de notre territoire.  

Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Dans une phraséologie maladroite, pour ne pas dire infantile, le général de corps d’armée, qui ne s’est toujours pas bonifié dans l’art oratoire nonobstant plus de 38 années cumulées de pouvoir dictatorial, a fait comprendre au monde entier que le Congo-Brazzaville est un État voyou (rogue state), un pays pourri dont il est le ver qui le rend impropre au développement du fait de la corruption.  

Quand un ver est dans un fruit, c’est que ce dernier devient incomestible, immangeable. Donc, il y a lieu de le jeter à la poubelle au lieu de vouloir détruire le ver qui est dans le fruit sous peine de tomber malade en le dégustant. Mais dans l’esprit tarabiscoté de monsieur Denis Sassou Nguesso, il faut détruire le ver du fruit afin de continuer à faire manger aux Congolaises et aux Congolais les fruits pourris du verger congolais si florissant. Après avoir détruit, coupé tous les arbres fruitiers du département du Pool lors des différentes expéditions guerrières, l’heure est arrivée de servir au peuple congolais des mets putréfiés, avariés. L’indécence n’a pas de limite avec monsieur Denis Sassou Nguesso.    

Où sont passés messieurs Théophile Obenga, Henri Lopes, Rodolphe Adada, Maxime Ndébéka, Charles Zacharie Bowao, Marion Michel Madzimba Ehouango, Grégoire Léfouoba, ceux qui jadis et maintenant continuent à conseiller et à parler à l’oreille de monsieur Denis Sassou Nguesso ? S’ils ont pris leur retraite, il y a lieu de constater que leur bilan auprès de leur mentor politique n’a pas été brillant, et que la relève est catastrophique sinon cataclysmique pour l’avenir de tout notre pays et non pas seulement de celui des mbochis.  

Quant à l’opposition congolaise des lettres ouvertes, des communiqués de presse, des combines électorales à savoir messieurs Mathias Dzon, Pascal Tsaty Mabiala et madame Claudine Munari Mabondzot, c’est le silence coupable absolu devant ces inepties de monsieur Denis Sassou Nguesso qui relèvent d’un temps ancien. Ces derniers trop contents des avantages du moment n’osent pas se soucier de l’avenir de notre pays en s’opposant aux dérives actuelles. Alors pourquoi avoir quitté le sillage du PCT, eux qui en sont des alliés de toujours ?     

Du côté des profiteurs de la République des petits copains et des coquins, messieurs Isidore Mvouba, Louis Bakabadio et madame Émilienne Raoult sont aussi transparents que le néant devant ce spectacle qui donne la nausée au monde entier.   

Il n’y a rien a attendre de l’armée congolaise composée des soudards et des poltrons d’une milice tribale et clanique à la solde et à la gloire d’un tyran. C’est la négation même d’une armée républicaine au service du peuple.   

Un intellectuel dont l’activité repose sur l’exercice de l’esprit en éclairant la lanterne du peuple, en s’engageant par ses points de vue, ses analyses dans la société afin de défendre des valeurs universellement partagées est une espèce en voie d’extinction au Congo-Brazzaville comme le furent autrefois les mammouths de l’humanité. Il n’y a plus d’autorité publique morale dans notre pays n’assumant pas directement de responsabilité dans les affaires publiques. Ceux qui s’y sont risqués sont passés de vie à trépas ou croupissent dans les geôles insalubres pour atteinte à la sureté de l’État, le débat d’idées étant devenu un délit pénal dans cet obscurantisme ambiant. Seule la classe des universitaires, des élites corrompues, attirée par l’appât du gain facile en politique, l’intérêt égoïste, prospère en acclamant comme des troubadours celui qui conduit inexorablement le peuple congolais à la catastrophe.  

L’heure est grave car il n’y a plus de pilote dans l’avion Congo-Brazzaville. Tous tétanisés, nous assistons à un naufrage collectif dont les premiers signes de pourrissement avancés viennent de sortir du subconscient de monsieur Denis Sassou Nguesso : « Le ver est dans le fruit et nous devons détruire le ver qui est dans le fruit ».  

Au-delà de tout ce qui nous révulsent à longueur de journée à savoir les scandales financiers récurrents, la corruption, la gabegie, le vol des deniers publics, l’injustice sociale, la non-assistance à personne en danger, les assassinats politiques, la dictature, l’état mental du peuple congolais vient d’être atteint avec cette logorrhée verbale inappropriée et incompréhensible du « ver qui est dans le fruit » qui traduit un état comateux de la société congolaise.     

Il est plus que temps que monsieur Denis Sassou Nguesso prenne sa retraite, car à défaut d’être illégitime pour le peuple congolais, il est le représentant légal de ce dernier par la force des armes devant la communauté internationale.   

L’on aurait pu s’attendre à entendre Aimé Césaire, Patrice Lumumba ou Thomas Sankara, mais c’est monsieur Denis Sassou Nguesso qui dans sa platitude nous a livré sa tristement célèbre tirade (ou son triste vers poétique) « le ver est dans le fruit et nous devons détruire le ver qui est dans le fruit » qui restera impropre à la compréhension.  

Au jour le jour, inexorablement le Congo-Brazzaville plonge dans l’abîme de l’absurdité devant un peuple médusé, déboussolé qui ne sait plus à quel saint se vouer tant il vit l’enfer sur terre et les portes du paradis terrestres lui sont fermées. Ce dernier réduit au rôle de courtisan mendie les miettes nécessaires à sa survie. C’est au dilemme shakespearien d’être ou ne pas être, exister ou ne pas exister, psychiquement, qu’est confronté le peuple congolais à qui il revient le devoir de s’en extirper pour ne pas être ce ver dans le fruit qui n’augure rien de bon.    

OUI, au Congo-Brazzaville nous tirons cette conclusion que « le ver est dans le fruit » depuis longtemps. Ceci explique le mauvais état social, économique, politique, administratif, culturel que nous vivons actuellement. Il est plus que temps que ce fruit infesté par ce ver rampant soit décroché de l’arbre Congo-Brazzaville afin qu’il ne pourrisse plus les autres fruits on y propageant ses vermisseaux.  

Au pays des aveugles, le borgne est Roi, mais au Congo-Brazzaville l’aveugle c’est monsieur Denis Sassou Nguesso. Dans le rôle du bossu qui ne voit pas sa bosse, ce dernier épargne les siens et ses courtisans qui ont saccagés tous les pans de l’économie congolaise pour ne s’en prendre qu’à des menus fretins. Devant cet état de déliquescence avancé de la société congolaise, le trouble de la parole est le signe d’une sénescence de la classe politique.   

Comme disait Antonio Gramsci : « Je hais les indifférents. Je crois comme Friedrich Hebbel que « vivre signifie être partisans ». Il ne peut exister seulement des hommes, des étrangers à la cité. Celui qui vit vraiment ne peut qu’être citoyen, et prendre parti. L’indifférence, c’est l’aboulie, le parasitisme, la lâcheté, ce n’est pas la vie. C’est pourquoi je hais les indifférents ».   

Nous haïssons les indifférents, car ils sont le poids mort de l’histoire, et qui ne dit mot consent.  

L’intelligentsia congolaise se doit d’être du côté du peuple congolais et le soutenir, car telle est sa mission qu’elle a découverte dans une clarté absolue.  

Plus aucune trahison n’est possible. 

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA 

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