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Billet de blog 3 mai 2023

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Le Congo-Brazzaville d'antan et d'aujourd'hui

Aucune Congolaise, aucun Congolais n’a reçu le Congo-Brazzaville en cadeau ni en héritage de ses parents. La République, du latin « Res publica » qui désigne la chose publique, est un concept qui se réfère à un État gouverné selon le bien du peuple.

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Le Congo-Brazzaville d’antan et d’aujourd’hui.  

Lorsque les dirigeants ne répondent plus aux aspirations du peuple, ce dernier est en droit de leurs retirer de gré ou de force le droit de les administrer.  

Assez c’est assez, “Enough is enough” comme disent nos amis Anglo-Saxons.   

C’est la lutte finale, groupons-nous dès aujourd’hui car tout ce que nous voyons de nos propres yeux dans notre pays n’augure rien de bon. Allons enfants de la patrie, retroussons-nous les manches afin de faire table rase de ce passé sordide.  

Il fut un Congo-Brazzaville où le vivre ensemble était un quotidien normal. L’on ne se souciait pas de notre provenance, de nos ethnies qui nous caractérisaient, mais l’on était des Congolaises et des Congolais vivant en parfaite harmonie et sans aucune animosité avec nos semblables ayant élu domicile dans notre pays.  

Ceux qui ont vécu dans le quartier de Poto-Poto savent ce qu’est le brassage d’origines très variées où se rencontrent des idées différentes, le melting pot, un endroit où se mêlent des éléments démographiques divers.  

L’éducation des enfants de Poto-Poto était assurée par tous les adultes dans le strict respect de nos us et coutumes. L’entraide était de mise dans tous les domaines. Le respect dû à la personne âgée était non négociable et non discutable, ces derniers étant nos modèles. Nous ne puissions penser que ce qui se passait à Poto-Poto fut différent à Bacongo, Makélékélé, Moungali, Ouenzé à l’époque.   

Poto-Poto, ce quartier mythique à la lisière du centre-ville, la cité blanche des colonisateurs français, était aussi la porte d’entrée à Brazzaville par le Beach (de sinistre mémoire actuellement) de nos sœurs et frères de Kinshasa (République démocratique du Congo). Ainsi certains de nos parents ressortissants de la RDC mariés à des Congolaises ou des Congolais de Brazzaville allaient le matin à Kinshasa, vaquaient à des occupations professionnelles et rentraient à Brazzaville le soir retrouver le foyer conjugal et la famille.   

Mais entre-temps le virus du tribalisme a été instillé par le biais de la politique dans la société congolaise par des esprits rétrogrades. Poto-Poto a su garder son caractère cosmopolite, Bacongo devenant le repaire des Lari et des kongos, et Ouenzé le fief des Mbochis. Quel gâchis sociétal !  

Cette lame de fond du séparatisme tribal trouva son apogée avec l’épuration de l’administration et de l’armée congolaise d’une très grande majorité des cadres du Sud du pays qui n’adhéraient pas à une idéologie fumeuse des marxistes-léninistes en herbe huberlulus.  

Profitant des avantages sociaux conférés par les responsabilités politiques, les nouveaux maîtres du Congo-Brazzaville, des militaires ayant trahi leur serment républicain de protéger la nation, se mirent à assassiner à tout va dans une folie meurtrière à travers des cours antirévolutionnaires d’injustice des Congolais au « petit matin ». Ils n’hésitèrent pas à abattre au mois de mars 1977 deux Présidents de la République et un homme de Dieu, un Cardinal. L’indicible fut atteint ; des Congolais tuaient d’autres Congolais ce qui était innommable dans une société civilisée. Ce sont ces mêmes assassins qui hier sortis de la forêt de la région septentrionale pour Brazzaville dirigent de main de fer notre pays ; des véritables hommes de caverne.  

De ces multiples assassinats politiques ignobles, le peuple congolais a été castré, manquant dorénavant de virilité, d’où son inertie actuelle à faire face à ses oppresseurs. La guerre civile, fratricide, sanglante du 05 juin 1997 qui fit 400 000 morts inutiles a fini par entraîner un traumatisme psychique et psychologique dont certains ont du mal à se remettre jusqu’à ce jour ; les séquelles sont immenses, les plaies béantes et les cicatrices non pansées. Seule la reconnaissance du caractère des victimes de cette barbarie à travers une reconnaissance officielle de la faute de l’État congolais y remédiera. Tout ce que l’on ne dit pas reste dans le cœur et peut le faire exploser.   

Le peuple congolais est devenu un peuple de zombies, des cadavres animés qui errent çà et là sans but précis dans leur propre pays, sinon qu’attendre la mort pour avoir un repos paisible. C’est là où le bât blesse, ce qui nous impose à ne pas être indifférents au sort désastreux de nos compatriotes.  

La tribu mbochi, les poltrons en armes avec l’argent du contribuable congolais, se comporte au Congo-Brazzaville comme l’avaient été les Afrikaners du temps de l’apartheid en Afrique du Sud, cette politique de séparation des races. Au Congo-Brazzaville, l’apartheid mbochi consiste en une séparation des tribus afin que n’émerge que la tribu mbochi qui à elle seule truste toutes les responsabilités administratives, politiques régaliennes, économiques, judiciaires, comme si le fait d’être sortie de la forêt septentrionale leur avait conféré la science infuse ; c’est faire insulte à notre intelligence collective.  

Il est temps de se rendre compte que c’est l’oppresseur qui détermine l’arme de l’opprimé. Jusqu’à ce jour, nous avons toujours prôné le dialogue, une vertu bantoue, la libération des prisonniers politiques, et la restauration d’un État de droit au Congo-Brazzaville.  

Ne serait-il pas temps de terroriser les terroristes car la liberté ne se donne pas, elle s’arrache !  

Certains de nos leaders moraux étant emprisonnés dans les geôles insalubres du Congo-Brazzaville, la flamme de la résistance ne peut pas pour autant s’éteindre, et la soif de liberté doit demeurer intacte devant cette horde d’écervelés qui croient par la puissance des armes mettre à genou tout un peuple ; nous ne boirons plus de leur vinaigre.  

NON, nous n’accepterons pas cette occupation ni nos enfants ni nos petits-enfants.  

La Constitution congolaise de 2015, imposée par le pouvoir en place, stipule dans son Titre II, des droits, libertés et devoirs des citoyens notamment dans son Article 8 qui le compose : « La personne humaine est sacrée et a droit à la vie. L'État a l'obligation de la respecter et de la protéger. Chaque citoyen a le droit au plein épanouissement de sa personne dans le respect des droits d'autrui, de l'ordre public, de la morale et des bonnes mœurs. La peine de mort est abolie. »  

Nelson Mandela à travers la nation arc-en-ciel a posé les bases d’une société Sud-Africaine bien qu’imparfaite, la perfection n’étant pas de ce monde, de « one man, one vote » avec ses oppresseurs d’hier.  

L’heure des discours ne suffit plus, ainsi il est nécessaire d’allier une aile armée à une aile politique devant ces gens qui ne comprennent que le langage de la haine. Un peuple en colère devant l’injustice quotidienne qu’il vit est un peuple inarrêtable qui tel un tsunami emporte tout sur son passage. À défaut du dialogue national inclusif, des rapports de force doivent se mettre en place au Congo-Brazzaville que nous avons tous en partage.  

Aucune Congolaise, aucun Congolais n’a reçu le Congo-Brazzaville en cadeau ni en héritage de ses parents. La République, du latin « Res publica » qui désigne la chose publique, est un concept qui se réfère à un État gouverné selon le bien du peuple.  

Notre cri d’espoir s’adresse à toutes et à tous les patriotes congolais de l’intérieur comme de l’extérieur, civils comme militaires, soucieux de l’avenir de notre pays dans l’unité, le travail et le progrès. Ensemble nous bouterons hors des instances dirigeantes de notre pays ces Afrikaners mbochis à défaut d’une solution pacifique car trop c’est trop, « Enough is enough ». Nul ne peut continuer à supporter la direction catastrophique que prend notre pays abonné aux scandales de tout genre.  

La lutte pour la libération de notre pays qu’elle soit politique et/ou armée est une lutte légitime.  

Il y a lieu de rappeler et de souligner avec force que ce ne sont pas toutes les Congolaises et tous les Congolais du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest et du Centre qui profitent des largesses de ce pouvoir tyrannique ; il ne s’agit que d’un clan mafieux qui s’arroge tous les pouvoirs et tous les pans de l’économie de notre pays. Notre peuple souffre du fait d’une mauvaise redistribution de nos richesses préemptées par une seule caste.     

C’est Nelson Mandela qui disait sur la lutte : « Un combattant de la liberté apprend de façon brutale que c'est l'oppresseur qui définit la nature de la lutte, et il ne reste souvent à l'opprimé d'autre recours que d'utiliser les méthodes qui reflètent celles de l'oppresseur. »   

Nous y sommes, et l’heure n’est plus aux discours stériles. La seule paix qu’il nous propose c’est la paix des cimetières, la prison ou l’exil.  

À la fin, nous ne désespérons pas de réunir toutes les Congolaises et tous les Congolais autour d’un même idéal car le bonheur ne vaut que lorsqu’il est partagé.  

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA 

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