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Billet de blog 11 juin 2012

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[Congo-Brazzaville] La République des piranhas

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On ne le répétera jamais assez, lorsqu’un Etat est doté d’une Constitution bancale, faite à dessein, rien ne peut fonctionner comme il se doit. Dès lors, l’anarchie et le chaos s’installent.

a)- Ce qui tient lieu de constitution consacre le désordre et l’impunité. Cette impunité est organisée, sciemment et en toute quiétude, par le fait que le gouvernement ne peut dissoudre l’Assemblée nationale, de même que l’Assemblée nationale ne peut voter une motion de censure pour renverser le gouvernement. Ainsi, tout le monde est satisfait, puisque personne ne sanctionne personne. C’est la politique du grand banditisme, de la grande truanderie ; celle de l’anarchie et du chaos. C’est la République des voyous, des truands, des cancres, des prédateurs et des barbares affectés au Congo-Brazzaville par le bout d’un canon sous-traité à l’Angola, au Tchad, etc. C'est la République des piranhas.

b)- Le gouvernement, du moins ce qui en tient lieu étant donné le chaos, entend organiser des élections législatives. Pour ce faire, par la voix du ministre de l’intérieur, M. Mboulou, il a convoqué les responsables de l’opposition sous le prétexte d’une concertation. Mais, pour se concerter sur quoi et négocier quoi ? Le partage des sièges de députés, déjà ?

En règle générale, et dans un Etat de Droit digne du nom et bien constitué, le ministre, fût-il de l’Intérieur, n’a aucune prérogative pour se permettre une telle démarche. Au nom de quoi, de qui, et pourquoi a-t-il convoqué les partis de l’opposition à Ewo ?

Cependant, et ce qui est curieux quand même, les responsables de l’opposition ont répondu présent à la convocation et se sont rendus à la rencontre du ministre de l’Intérieur, sans dignité aucune.

En effet, personne, partout dans tout le pays, n'a aucune idée de ce que le système est fondamentalement policier. Même les observateurs étrangers, missions diplomatiques comprises, n’y voient que de la fumée, à moins qu’ils fassent semblant. C'est une dictature qui fait peur sans que cela ne soit réellement perçu par des personnes très peu observatrices : répression larvée, intimidation, corruption, noyautage des populations par la présence des étrangers en quantité incommensurable, question de rendre inactifs les Congolais, de rendre difficile le contact entre les nationaux...

Les étrangers constituent une couche tampon qui rend toute activité de protestation difficile surtout qu'ils sont manipulés par des officiers pour nombreux, étant donné qu'ils sont leurs hommes de main dans la fructification des énormes sommes que l'on sort du Trésor public sans contrôle..., l'absence d'associations politiques de jeunes vecteurs souvent de mouvements de masses devenus impossibles, l’absence de syndicats, la bastonnade des syndicalistes il y a quelques années avec fuite d'Ampha, a laissé des traces, l'incapacité des politiques à résister à l'argent que détient un seul homme, la délation et surtout les effets de la guerre de 1997. Cette guerre a eu aussi pour objet d'être une guerre préventive contre des éventuels mouvements de protestation. Ce chambardement a annihilé toute velléité de protestation. Les Congolais ont peur. Ils vivent avec la mort dans l'âme. Tous ceux qui osent parler de protestation sont isolés, même dans des causeries de salons... Pourquoi pensez-vous qu'on ait alors conçu à organiser la rencontre politique, concertation nationale, avant les législatives, à EWO, une ville qui a été quadrillée par l'armée, les forces de l'ordre ? Qui, dans ces conditions, oserait dire non aux résolutions déjà arrêtées par le PCT, comme au bon vieux temps des

Congrès dont les résultats et conclusions étaient déjà préparés avant la tenue des assises ?

En réalité, nous sommes, à travers cette rencontre d’EWO, devant la question cruciale de la modification de la constitution. Voilà pourquoi le régime a préféré organiser hors de Brazzaville la concertation avant les législatives. En tout cas, il y a de quoi être persuadé qu'il s'agit d'une autre manœuvre bien orchestrée pour museler l'opposition dont les partisans n’ont pas pu intervenir craignant de voir éclater un ou des incidents au cas où certains d'entre eux avaient la malice de refuser ce qui leur a été imposé. On n’est pas surpris non plus qu’après EWO, le PCT annonce la tenue d’un énième Congrès qui va valider la modification de la Constitution pour garantir le pouvoir à vie à Sassou Nguesso.

En effet, il est prévu de réviser la Constitution afin de permettre l'élection du président de la République au suffrage indirect. Dans ces conditions, le président ne sera plus élu au suffrage universel, par le peuple, mais uniquement par les parlementaires. Or, au Congo, les parlementaires ne sont pas élus au suffrage universel ; ils sont nommés par le chef des PIRANHAS. D'où la rencontre d'Ewo, loin de tous les regards.

 On ne le répétera jamais assez, le Congo-Brazzaville n’a pas, en principe, de Constitution parce que d’abord violée à maintes reprises et en permanence par son géniteur. Une Constitution, pour qu’elle soit légale et légitime, doit être approuvée et adoptée par voie référendaire par tout le peuple dans toute son intégralité. Or, il se trouve qu’une partie importante de notre pays et de notre peuple, et non des moindres, n’avait pas été associée à l’approbation et l’adoption de celle-ci. Cette partie de notre pays et de notre peuple, c’est la région du Pool et sa population qui ne se sont jamais prononcées sur cette Constitution à laquelle elles sont soumises. C’est dire donc que la région du Pool n’est pas concernée par cette Constitution et n’est donc aucunement liée à celle-ci. L’actuelle constitution de M. Sassou, qui n’en porte d’ailleurs que le nom, parce qu’elle n’en est pas une, est un document de guerre. Le fait que son géniteur en ait exclu une majeure partie du pays, fait de ce texte un texte scélérat, un texte sans légalité ni légitimité. Dès lors, le peuple congolais au nom duquel il a été promulgué a le droit absolu de le dénoncer et de le remettre en cause.

Hier, c’était : « le Parti dirige l’Etat » ; aujourd’hui, c’est : « la Loge dirige l’Etat ».

La GLC, c’est le sigle de la Grande Loge Nationale Franc-Maçonne du Congo dont le Vénérable Grand Maître n’est autre que le Roi de Mpila-Oyo-Edou, le chef des PIRANHAS, le patron du Rassemblement des Mauvais Patriotes (RMP) et du Pacte des Cancres Tribaux (PCT) qui, hier, officiellement, dirigeait l’Etat.

Cette loge, adoubée par la Grande Loge Nationale Française (GLNF), elle-même sanctionnée et éjectée par les Grandes Loges Unies d’Angleterre (GLUA) et des Etats-Unis, est de facto devenue une Obédience « sauvage », c'est-à-dire non réglementaire. La GLC, avec son rituel, semble-t-il, sujet à caution, est devenue le Comité Central du PCT, si ce n’est son Bureau politique où se décide tout et dont les membres, comme au temps anciens d’avant la CNS, sont tous des fonctionnaires, rémunérés avec les fonds publics, avec les deniers de l’Etat.

D’ailleurs, au jour d’aujourd’hui, au Congo-Brazzaville, nul ne peut prétendre faire partie du gouvernement et/ou être nommé aux hautes fonctions de l’Etat s’il ne fait pas partie du groupe des « Men in Black », c’est-à-dire s’il n’est pas membre de la loge maçonnique de Sassou Nguesso (dixit A. Glaser, in La Lettre du Continent).

Chaque fois que Sassou ne sait plus quoi faire, qu’il est acculé, il cherche des boucs-émissaires pour faire diversion et leur faire endosser ses échecs, son incompétence et son incapacité à gouverner le pays, sinon à piller, à le dévaliser à tour de bras. Ce médiocre doublé de criminel impénitent et toujours impuni, nous le devons à la cupidité, l’avidité et la concussion de la France et ses lobbies politico-industriels mafieux qui ont bien besoin de tels individus pour des raisons bien connues : l’assujettissement, le néo-esclavagisme, le néo-colonialisme et le pillage séculaires.

Mais cette France-là, intouchable et impénitente, n’envoie à la CPI que les Chefs d’Etat africains qui lui ont désobéi ou qu’elle n’a pas installés elle-même à la tête de nos pays, comme dans le cas du président Gbagbo. Sauf que, jamais, elle ne touchera au criminel prévaricateur qu’elle nous a affecté de 1977 à 1992, puis de 1997 à ce jour, toujours par la même méthode, violente et sanguinaire. Il s'agit de Denis Sassou Nguesso.

Cela dit, que savons-nous de l’homme de Mpila, ce PIRANHA venu d’ailleurs, catapulté dans notre pays par le bout d’un canon français, comme récemment en Côte d’Ivoire et aussi, comme il y a quelques années, cet autre qui avait été emmené dans un pays voisin, dans une soute d’avion ?

La réponse à cette question, nous l'avons déjà donnée dans notre précédente publication n° LCMF0612-13 (écrire à congomfoa@gmail.com pour avoir la version PDF de cette publication).

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