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Billet de blog 12 février 2023

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Sassou, Makosso et Bouya vont-ils réhabiliter la RNTP ?

Les grands travaux de Jean-Jacques Bouya et son mentor Denis Sassou Nguesso ressemblent à l’absurde caractérisé par le mythe de Sisyphe d’Albert Camus. Une punition divine, infligée à Sisyphe par des dieux grecs. Impoli, il fut condamné à rouler un rocher vers le sommet de la montagne d’où il retombait, pour répéter le même scénario.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

SASSOU, MAKOSSO ET BOUYA VONT-ILS REHABILITER LA RNTP ? 

Réseau routier

Les éléments du ciel se déchainent sur le Congo-Brazzaville. Denis Sassou Nguesso, Anatole Collinet Makosso et Jean-Jacques Bouya ne savent plus où donner de la tête. Tout se qu’ils touchent se transforme en plomb.

L’axe OBOMO

Une première alerte avait été faite sur la qualité des ouvrages de Jean-Jacques Bouya à la suite de l’écroulement de la corniche du Djoué. Les autorités du Congo-Brazzaville sont restées de marbre. Tiraillé entre le souci de soulager les angoisses des populations du Congo-Brazzaville à l’annonce de la pluie et l’envie de préserver les équilibres ethno-politiques de l’axe Oyo-Boundji-Ollombo-Makoua-Owando (OBOMO), Denis Sassou Nguesso hésite de se séparer de Jean-Jacques Bouya tout comme de Lucien Ebata éclaboussé par des scandales financiers révélés par le quotidien Libération.

Soucieux de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier, plusieurs traders gravitent autour du pétrole du Congo-Brazzaville. Parmi ceux-ci, il y a Denis Ngokana, le patron d’AOGC. C’est l’autre Lucien Ebata. « Sassou est tombé amoureux de Jean-Jacques Bouya et Sassou écoute beaucoup Jean-Jacques Bouya. Pourquoi ? Est-ce parce qu’il tient le cordon de la bourse et connaît les secrets des montages financiers ? Entre Sassou et Bouya, c’est « Je te tiens par la barbichette, tu me tiens par la barbichette » »

Châteaux de sable

Le Congo-Brazzaville a connu le programme triennal, le plan quinquennal, la « nouvelle espérance » et le «  chemin d’avenir  ». Autant de pompes à fric pour le clan au pouvoir. Sans parvenir à transformer les villes du Congo-Brazzaville en cités modernes. Les populations du Congo-Brazzaville attendaient de Jean-Jacques Bouya des travaux titanesques, nous avons eu des châteaux de sable qui s’écroulent à la tombée de la première averse , des collecteurs d’eau qui se transforment en piège mortel, des routes qui mutent en bourbier et des voiries urbaines qui deviennt des nids de poule.

Les bouc-émissaires sont vite trouvés : réchauffement climatique, maraîchage, incivisme, urbanisation sauvage... Jamais la responsabilité des hommes politiques et des entreprises des travaux publics en proie à la corruption, au marché public de gré à gré, aux rétro-commissions n’est engagée. Le manque d’entreprises chargées d’entretenir les infrastructures à l’instar de la régie nationales des travaux publics (RNTP) mise en place par Fulbert Youlou, Germain Bikouma et Alphonse Massamba Débat dès les premières années des indépendances de 1960 est patent.

On n’investit pas d’énormes sommes d’argent qui se comptent en milliards de francs CFA dans les infrastructures routières, aéroportuaires, sportives, sanitaires, immobilières, des écoles, des ponts, des dispensaires pour les laisser à la merci de la nature.

L’ancienne RNTP  

Gouverner, c’est prévoir. Il ne suffit pas de construire les ouvrages, encore faut-il les contrôler, les surveiller et les entretenir. La RNTP construisait et assurait l’entretien des pistes agricoles, des routes rurales, des petits ponts (passerelles), effectuait des travaux de ravalement et de terrassement. La RNTP agissait comme administration de l’Etat chargée d’assurer le contrôle des travaux publics. C’était le bureau de surveillance des travaux de génie civile. La RNTP était présente dans tous les chef-lieu, les districts et les postes de contrôle administratif (PCA) du Congo-Brazzaville. La Régie Nationale des Travaux Publics (RNTP) Entreprise d’état, était équipée des engins de travaux publics et basée sur l’étendue du territoire du Congo-Brazzaville.

Joachim Yhombi Opango a été directeur général de la RNTP. Pour quelles raisons la RNTP avait-elle été liquidée ? Et, par quelle structure avait-elle été remplacée ? La nature a horreur du vide. Plusieurs sociétés écrans du BTP créées par les membres du clan Sassou se sont engouffrées dans la brèche à l’image de Socofran d’Hubert Pendino et du cabinet de contrôle d’Athanase Ngassaki, actuel directeur de cabinet du Ministre des Finances Jean-Baptiste Ondaye.

Illustration 1

Résultat : plusieurs kilomètres de routes non entretenus, des routes imaginaires évaluées à plusieurs milliards de francs CFA, des chantiers abandonnés, des chantiers inachevés, des éléphants blancs sur l’étendue du pays…Face à l’échec de vingt ans de municipalisation accélérée et des grands travaux, l’enjeu est d’abord d’éviter que Jean-Jacques Bouya emmène le PCT et le clan Sassou dans le ravin. L’enjeu ensuite de ne pas faire la sourde oreille et de se voiler la figure. L’enjeu enfin est de montrer aux populations du Congo-Brazzaville la capacité du PCT de rebondir et de tirer les leçons de l’échec des travaux de Jean-Jacques Bouya, le baron de Haussmann de Tchikapika.

SISYPHE

Les grands travaux de Jean-Jacques Bouya et son mentor Denis Sassou Nguesso ressemblent à l’absurde caractérisé par le mythe de Sisyphe d’Albert Camus. Une punition divine, infligée à Sisyphe par des dieux grecs. Impoli, il fut condamné à rouler un rocher vers le sommet de la montagne d’où il retombait, pour répéter le même scénario.

Denis Sassou Nguesso, Anatole Collinet Makosso et Jean-Jacques Bouya vont-ils faire acte de contrition et ressusciter la RNTP ? Abandonnés par la puissance publique, les riverains de Moukondo, Massengo ; Kombo (congopage.com, 3 février 2023) comme ceux de Ngamakosso, Mayanga, de Pointe-Noire, Dolisie de la région de la Likouala n’ont pour seule option que bricoler des routes et des ponts avec du matériau de récupération. Ces quartiers périphériques sont pénalisés quand les pluies diluviennes font sortir les ruisseaux de leur lit causant la désolation parmi les habitants ce ces contrées. Personne ne semble se rendre compte que c’est dans l’absence de structures urbaines adéquates que prennent source les tensions sociales.

Sassou, Makosso et Bouya vont-ils s’inspirer de nos « ingénieurs en ponts et chaussées » de Moukondo, Massengo et Nkombo et redonner vie à la RNTP ? « Kou foua soni, kou mona passi ».

 Benjamin BILOMBOT BITADYS

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ENGLISH VERSION

WILL SASSOU, MAKOSSO AND BOUYA REHABILITATE THE RNTP? 

Road network 

The elements of the sky are unleashed over Congo-Brazzaville. Denis Sassou Nguesso, Anatole Collinet Makosso and Jean-Jacques Bouya no longer know where to turn. Everything they touch turns to lead. 

The OBOMO axis 

A first alert had been made on the quality of Jean-Jacques Bouya's works following the collapse of the Djoué cornice. The authorities of Congo-Brazzaville remained unmoved. Torn between the concern to relieve the anxieties of the populations of Congo-Brazzaville at the announcement of the rain and the desire to preserve the ethno-political balances of the Oyo-Boundji-Ollombo-Makoua-Owando (OBOMO) axis, Denis Sassou Nguesso is hesitating to part with Jean-Jacques Bouya as well as Lucien Ebata, splashed by financial scandals revealed by the daily Liberation. 

Anxious not to put all the eggs in one basket, several traders gravitate around oil from Congo-Brazzaville. Among these, there is Denis Ngokana, the boss of AOGC. This is the other Lucien Ebata. “Sassou fell in love with Jean-Jacques Bouya and Sassou listens to Jean-Jacques Bouya a lot. For what ? Is it because he holds the purse string and knows the secrets of financial arrangements? Between Sassou and Bouya, it's "I've got you by the goatee, you've got me by the goatee"" 

Sand castle 

Congo-Brazzaville has known the three-year program, the five-year plan, the "new hope" and the "path to the future". So many money pumps for the clan in power. Without succeeding in transforming the cities of Congo-Brazzaville into modern cities. The populations of Congo-Brazzaville expected titanic works from Jean-Jacques Bouya, we had sandcastles which collapsed at the end of the first downpour, water collectors which turned into a deadly trap, roads which mutate into a quagmire and urban roads become potholes. 

The scapegoats are quickly found: global warming, market gardening, incivility, wild urbanization... Never the responsibility of politicians and public works companies plagued by corruption, the over-the-counter public market, retro-commissions is not engaged. The lack of companies responsible for maintaining infrastructure, such as the National Public Works Authority (RNTP) set up by Fulbert Youlou, Germain Bikouma and Alphonse Massamba Débat in the early years of independence in 1960, is obvious. 

We do not invest huge sums of money which are counted in billions of CFA francs in road, airport, sports, health, real estate infrastructures, schools, bridges, dispensaries to leave them at the mercy of nature . 

The old RNTP 

To govern is to foresee. It is not enough to build the works, they must also be checked, monitored and maintained. The RNTP built and ensured the maintenance of agricultural tracks, rural roads, small bridges (footbridges), carried out restoration and earthworks. The RNTP acted as a State administration responsible for monitoring public works. It was the civil engineering works supervision office. The RNTP was present in all the capitals, districts and administrative checkpoints (PCA) of Congo-Brazzaville. The National Public Works Board (RNTP), a state-owned company, was equipped with public works machinery and based on the territory of Congo-Brazzaville. 

Joachim Yhombi Opango was general manager of the RNTP. Why was the RNTP liquidated? And, by what structure had it been replaced? Nature abhors a vacuum. Several front construction companies created by members of the Sassou clan have rushed into the breach, such as Hubert Pendino's Socofran and the control cabinet of Athanase Ngassaki, current chief of staff of the Minister of Finance Jean-Baptiste Ondaye.

Illustration 2

Result: several kilometers of unmaintained roads, imaginary roads valued at several billion CFA francs, abandoned construction sites, unfinished construction sites, white elephants throughout the country... Faced with the failure of twenty years of accelerated municipalization and major works, the challenge is first of all to prevent Jean-Jacques Bouya from taking the PCT and the Sassou clan into the ravine. Then the challenge of not turning a deaf ear and hiding your face. Finally, the challenge is to show the people of Congo-Brazzaville the ability of the PCT to bounce back and learn from the failure of the work of Jean-Jacques Bouya, Baron de Haussmann de Tchikapika. 

SISYPHUS 

The great works of Jean-Jacques Bouya and his mentor Denis Sassou Nguesso resemble the absurd characterized by the myth of Sisyphus by Albert Camus. A divine punishment, inflicted on Sisyphus by Greek gods. Rudely, he was condemned to roll a boulder up the mountain from which he was falling, to repeat the same scenario. 

Will Denis Sassou Nguesso, Anatole Collinet Makosso and Jean-Jacques Bouya make an act of contrition and resuscitate the RNTP? Abandoned by the public authorities, the residents of Moukondo, Massengo; Kombo (congopage.com, February 3, 2023) like those in Ngamakosso, Mayanga, Pointe-Noire, Dolisie in the Likouala region have no option but to cobble together roads and bridges with recycled material. These peripheral districts are penalized when the torrential rains cause the streams to come out of their beds, causing desolation among the inhabitants of these regions. No one seems to realize that it is in the absence of adequate urban structures that social tensions arise. 

Will Sassou, Makosso and Bouya be inspired by our “bridges and roadways engineers” from Moukondo, Massengo and Nkombo and revive the RNTP? “Kou foua soni, kou mona passi”. 

Benjamin BILOMBOT BITADYS 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.