RÉPONSE À JEAN-PIERRE LOBONGA :
LE CONGO EST FOUTU, VRAIMENT FOUTU, À CAUSE DU TRIBALISME LE PLUS ABJECT ET STUPIDE QUI SOIT, DU NÉPOTISME ET DE L'INCOMPÉTENCE, ET DES MAUX CONSÉCUTIFS À CE TRIPTYQUE DE CALAMITÉS MORTIFÈRES.
M. LOBONGA, vous me qualifiez à la fois de jaloux, de "pédé", de "traitre", d'"ingrat", de "métis-étranger" et d'"ignorant des réalités sociologiques du Congo", et me déniez "le droit de parler du Congo" ? Qu'à cela ne tienne ! je ne répondrai pas à cet argumentation de caniveau, inintelligible, émise par un authentique ignorant de première classe et un sauvage en costume occidental !
Né aux Etats-Unis de parents mbochis qui ont quitté volontairement le Congo-Brazzaville en 1969, un an après l'arrivée des aventuriers au pouvoir, et bien que n'y ayant jamais mis les pieds et n'étant point titulaire de la nationalité congolaise, je connais néanmoins les us et coutumes mbochis, parle aisément la langue correspondante, et maîtrise parfaitement la sociologie politique congolaise, celle des deux Congo, pour l'avoir enseignée en Europe et en Amérique du sud.
Moi, M. LOBONGA, je ne suis pas, comme vous, redevable de la "mbochicratie" au pouvoir au Congo. Vous et votre famille qui n'a jamais travaillé et n'est pas allée très loin à l'école, avez été sortis de la forêt, sous le régime SASSOU I. Vous auriez "souffert sous la présidence de LISSOUBA", dites-vous, et "n'accepteriez pas qu'un Bacongo reprenne le pouvoir, même s'il faut remettre le Congo à feu et à sang" ? Ce sont là des propos extraordinaires qui ne me surprennent pas, quoique venant d'un homme se disant "cadre supérieur d'une grande société".
Voyez-vous, monsieur, vous êtes l'exemple type de ses arrivistes, de prétendus intellectuels et autres bénéficiaires de différents avantages (bourses d'études, emplois dans la fonction publique, d'entreprises publiques, dans l'armée, la police, etc.) non point par le mérite, impétration, mais parce que d'ethnie mbochi.
Je connais personnellement de nombreux Congolais d'ethnie mbochi, de personnes très instruites, peu instruites ou pas du tout, qui ne partagent pas votre point de vue, qui ont pourtant soutenu SASSOU les premiers mois de son accession au pouvoir par effraction mortifère en 1997, et qui, après avoir découvert que le prétexte de"provocation" qu'il avait invoqué pour exécuter son plan de reconquête du pouvoir par la violence, était mensonger, et en raison de sa mauvaise gouvernance du pays, son tribalisme excessif, le népotisme qui est la caractéristique de son exercice du pouvoir, le pillage de différentes ressources naturelles du pays par sa famille, associés et complices, la corruption qu'il a laissé s'institutionnaliser, les brimades de toutes sortes auxquelles sont soumis ceux qui sont opposés à son régime et les Congolais d'autres ethnies, notamment les Bacongos, considèrent que le dictateur congolais met en péril l'existence même de cette ethnie après l'éviction de la mbochicratie au pouvoir, si un homme pas sage, un fou ou un revanchard, lui succédait.
Vous dites mieux connaître l'histoire politique du Congo que moi ? Soit. Mais je suis surpris par votre silence complice à la question de citer un seul homme politique mbochi ou du Nord ayant été tué extra-judiciairement ou par condamnation régulière d'un Tribunal sous la présidence de la république d'un congolais originaire du Sud (YOULOU, 1959-1963 ; MASSAMBA DÉBAT, 1963-1968 ; LISSOUBA, 1992-1997). Réponse : aucun ! Cela ne vous interpelle pas ?
Comme je vous l'ai dit de vive voix, voici, ci-après, une série de questions qui, si vous n'êtes pas un fieffé et stupide tribaliste, si vous êtes un républicain, devraient vous amener à vous interroger si oui ou non le Congo, ce sont toutes les ethnies par la citoyenneté, le travail, le mérite, les compétences, des obligations et des droits pour tous ? Et si SASSOU NGUESSO est oui ou non Président de la République du Congo ou Président de l'ethnie Mbochi et homme d'affaires ?
- Savez-vous que le Sud est plus peuplé que le Nord ?
- Savez-vous que les Mbochis constituent un groupe pas très important démographiquement ?
- Qu'avant le régime SASSOU II, ceux que vous désignez par "BACONGOS" représentaient la très grande partie de l'élite congolaise dans tous les domaines ? Qu'en est-il aujourd'hui ?
- Trouvez-vous "normal" que le Chef de l'État place son fils à la tête de l'entreprise dont les ressources financières constituent plus de 80% des revenus de l'État ?
- Trouvez-vous "normal" que les Mbochis soient à la tête quasiment de toutes les administrations, institutions et entreprises publiques ?
- Trouvez-vous "normal" que les trois-quarts des généraux de l'armée dite nationale, et les responsables des services securitaires et de renseignements soient originaires de la région du chef de l'État ?
- Touvez-vous "normal" que les enfants du chef de l'État, ses neveux et nièces directs soient des parlementaires ?
- Trouvez-vous "normal" qu'au moment où le Congo est censé ne plus avoir d'argent dans les caisses, que des étudiants boursiers de l'État congolais à travefs le monde sont expulsés de leurs logements et dorment dans la rue pour certains parce qu'ils ne perçoivent plus leur allocation depuis plusieurs mois, que des retraités et des fonctionnaures en activité ne perçoivent plus leur retraite ou salaire depuis des mois, et que parallèlement, dernièrement, Mme. CENDRINE SASSOU NGUESSO, fille du père, a, récemment, dépensé des millions pour son anniversaire ?
- N'êtes-vous pas choqué que CHRISTEL SASSOU NGUESSO, qui a prouvé son inaptitude managériale de la Société Nationale des Pétroles Congolais, soit en passe de prendre le contrôle du PCT, l'organisation politique de son père, et est "préparé" en vue de succéder à celui-ci à la tête du Congo, dans quelques mois ? Le Congo est-il une République, une monarchie "mbochicratique" ?
En répondant objectivement à toutes ces questions, vous comprendriez alors pourquoi dit-on que M. SASSOU-NGUESSO est, sans aucun doute, le fossoyeur de l'unité et de la concorde nationales, le destructeur de votre pays, le pays de mes parents, un des chefs d'État qui contribuent à humilier l'Afrique, des certitudes qui confirment la célèbre allégation du Président DONALD TRUMP selon laquelle "l'AFRIQUE EST UN PAYS DE MERDE " !
Après tout cela, vous aurez au moins compris pourquoi M. SASSOU NGUESSO ne quittera jamais volontairement le pouvoir, même si toutes les garanties d'une retraite paisible lui sont données : il considère que l'accès au pouvoir est un butin de guerre représenté par le territoire congolais avec ses hommes et ses ressources naturelles, et que sa position de chasseur lui donne le droit d'en disposer comme bon lui semble jusqu'à ce qu'une autre force plus puissante que la sienne le lui ravisse ! Nous avons bien là une conception archaïque et antinomique de l'exercice du pouvoir politique dans un cadre appelé RÉPUBLIQUE.
Ces choses étant dites, examinons maintenant la pratique des bizarreries exposées aux paragraphes précédents à travers les procès des généraux MOKOKO et DABIRA de ce mois de mai 2018 à Brazzaville.
Les observateurs et analystes attentifs de ces procès auront remarqué la confirmation de ce qui s'est toujours dit à voix basse et en cachette dans et sur ce pays : LA MAINMISE DES MBOCHIS SUR LE CONGO, ET CE DONT CEUX-CI SONT CAPABLES DE FAIRE POUR QU'IL EN SOIT TOUJOURS AINSI.
Qu'entendons et apprenons-nous des deux principaux protagonistes du procès dit DABIRA ? MM. DABIRA et NIANGA MBOUALA NGATSÉ, respectivement accusé et témoin, généraux d'une armée prétendument républicaine, mais en réalité ethnique, donc qui n'a point pour fonction de défendre l'intégrité territoriale, mais d'assurer coûte que coûte la pérennité de la "mbochicratie" au pouvoir par effraction mortifère depuis 1997. On y apprend, d'abord ce pourquoi le premier est accusé et le second comparaît comme témoin, à savoir "déposer" le chef de l'État de fait, en le maintenant dans son village, OYO, ou le "neutraliser" en abattant son avion en vol ; ensuite la motivation exprimée sans équivoque : SASSOU NGUESSO, qui serait en train de perdre le pouvoir à cause de sa mauvaise gouvernance et le pillage des richesses du pays exclusivement par ses enfants et très proches, mettrait en " DANGER" non seulement "LE POUVOIR MBOCHI SUR LE PAYS ", mais aussi la vie de tous les Mbochis, politiques, militaires ou civils ! Pour ce faire, et donc pour conserver ce pouvoir tant précieux, il fallait donc réitérer, cette fois contre celui qui le détient, SASSOU-NGUESSO, le "mentoricide" perpétré par ce dernier et ses associés, le 18 mars 1977, contre MARIEN NGOUABI, et permettre ainsi au "leur", M JEAN DOMINIQUE OKEMBA, qui serait "le mieux préparé", à s'en emparer pour assurer la succession et continuer ainsi à jouir des privilèges et avantages du "gibier" que les Mbochis ont "capturé" à l'issue de "la chasse" (la guerre) de 1997.( URL<img class="CToWUd" src="https://mail.google.com/mail/e/1f449" alt="
Ce que l'on peut retenir aussi du spectacle qui nous est offert, et n'en déplaise aux faux démocrates, c'est une grande leçon d'anthropologie politique et judiciaire: la Cour criminelle est essentiellement constituée de mbochis ; et les deux principaux protagonistes sont également des Mbochis, pour une affaire menaçant non point l'ordre public, mais la pérennité du pouvoir politique, financier et sécuritaire mbochi. Autrement dit, comme c'est une "affaire" entre Mbochis, mais qui est devenue publique, il n'était plus question pour les gouvernants de la régler "en famille" [comme cette fameuse affaire de "Coup d'État" reproché à MOKOKO, mais qui, en réalité, daterait de 2009, et aurait déjà été réglée "traditionnellement" entre Mbochis et Makouas en présence de SASSOU NGUESSO, chef ethnique mbochi, en l'absolution de "l'incriminé" confirmée par les différentes promotions de celui-ci sous le régime SASSOU II ], mais en donnant la fausse impression d'être des gens civilisés à travers un Tribunal d'ordre supérieur où le Président rappelait néanmoins à l'assistance, sans ambiguïté, par de proverbes mbochis, qu'il était non point dans une institution d'État, mais dans un tribunal ethnique, pour juger ce général mbochi qui voulait attenter à la vie de leur chef ethnique et qui détiendrait des secrets à même de mettre ce dernier en difficulté sur différents dossiers d'assassinats extrajudiciaires.
Le verdict des deux procès est un exemple qui confirme que le Congo est vraiment une mbochicratie : le général MOKOKO, un Makoua, à qui il est reproché une prétendue atteinte à la sécurité de l'État, a été condamné à 20 ans d'emprisonnement ; tandis que le général DABIRA, un Mbochi, qui aurait prévu de "neutraliser" (assassiner) le Président SASSOU NGUESSO, quant à lui, ne l'a été que pour 5 ans. Deux poids, deux mesures ! Quel pays, ce Congo !
Henri ESSANA
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