Jed_B (avatar)

Jed_B

Abonné·e de Mediapart

11 Billets

1 Éditions

Billet de blog 26 mai 2011

Jed_B (avatar)

Jed_B

Abonné·e de Mediapart

Volume ! Appel à contributions : Musiques et contre-culture(s) / CFP : Music & counterculture(s)

Jed_B (avatar)

Jed_B

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’hagio­gra­phie pro­gres­siste du mou­ve­ment vou­drait que la contre-culture fût mul­ti­cultu­relle, mul­ti­ra­ciale, fémi­niste, contes­ta­taire, soli­daire. Pourtant, plu­sieurs signent ten­dent à nuan­cer le bilan. Si l’on iden­ti­fie ce mou­ve­ment essen­tiel­le­ment au rock (et ses sub­gen­res : blues-rock, pop, rock psy­ché­dé­li­que, rock pro­gres­sif, hard rock) et à la folk – majo­ri­tai­re­ment pra­ti­qués et écoutés par des Blancs – d’autres gen­res musi­caux peu­vent être consi­dé­rés comme soli­dai­res de nom­breu­ses de ses carac­té­ris­ti­ques. Le free jazz ou les musi­ques jamaï­cai­nes (« noi­res ») par­ti­ci­pent-ils de la contre-culture des années 1960 ? La soul d’un chan­tre de la réus­site indi­vi­duelle et du capi­ta­lisme amé­ri­cain comme James Brown œuvra à l’inté­gra­tion des Afro-Américains dans le contes­ta­tion. La contre-culture se déve­loppa au cœur de l’Occident, mais déclen­cha également une pas­sion, par­fois cari­ca­tu­rale, de l’ailleurs exo­ti­que. Quel fut par aul­leurs l’écho du « Tiers-Monde » au sein de la contre-culture (raga rock, orien­ta­lisme) et inver­se­ment, du mou­ve­ment au-delà du monde occi­den­tal ? C’était l’époque du Summer of Love, de l’égalité entre les sexes, mais elle glo­ri­fia également ses chan­teurs et gui­ta­ris­tes érigés en stars ultra-viri­li­sées, et les figu­res fémi­ni­nes du mou­ve­ment en sont mino­ri­tai­res.

Dans une opti­que plu­ri­dis­ci­pli­naire (his­toire cultu­relle, études lit­té­rai­res, musi­co­lo­gie, socio­lo­gie, scien­ces poli­ti­ques, esthé­ti­que, phi­lo­so­phie…), ce numéro de Volume s’inté­res­sera par le détour de la musi­que à ce cou­rant cultu­rel hété­ro­gène, son iden­tité éclatée, sa cir­cu­la­tion pla­né­taire, ses ori­gi­nes, son influence et ses héri­ta­ges. Nous invi­tons ainsi les cher­cheurs à étudier le phé­no­mène de « la contre-culture » musi­cale mais aussi à en inter­ro­ger la défi­ni­tion esthé­ti­que, cultu­relle, poli­ti­que, his­to­ri­que et chro­no­lo­gi­que : que fut la contre-culture, et com­ment la musi­que l’a cimen­tée ? qu’est-ce qui l’iden­ti­fie non seu­le­ment spé­ci­fi­que­ment dans les années 1960-1970, mais aussi plus géné­ra­le­ment au-delà : ses carac­té­ris­ti­ques « for­mel­les » (carac­té­ris­ti­ques musi­ca­les, sty­les), son idéo­lo­gie (mili­tan­tisme, modes de vie) ou ce à quoi elle s’oppose (le sys­tème, les « valeurs amé­ri­cai­nes tra­di­tion­nel­les », la guerre, le capi­ta­lisme) ? Les six­ties sont cons­tam­ment débat­tues dans les milieux de l’art, de la presse cultu­relle et de la poli­ti­que : la contre-culture est-elle le ber­ceau « des » contre-cultu­res actuel­les ?

Il s’agit ici de pis­tes de recher­che. Tout arti­cle sur musi­que et contre-culture(s) sera sou­mis au comité éditorial de Volume ! Voici quel­ques autres sug­ges­tions (non-exhaus­ti­ves) de pis­tes à étudier :

les gen­res musi­caux (« San Francisco sound », jazz-rock, rock pro­gres­sif, psy­ché­dé­li­que, hard rock, free jazz, soul…), leurs généa­lo­gies (musi­que, culture, tech­no­lo­gie, poli­ti­que) ;

le rôle de l’évolution tech­no­lo­gi­que (ins­tru­men­ta­tion, tech­ni­ques d’enre­gis­tre­ments, sono­ri­sa­tion…) ;

les sub­cultu­res (hip­pies) de la période, leurs stars et moments pha­res, leur signi­fi­ca­tion, thè­mes (sexe, dro­gue) et ima­gi­nai­res ;

leurs héri­ta­ges : per­ma­nen­ces et rup­tu­res (punk, techno, free par­ties, freak folk…), et inver­se­ment : « récu­pé­ra­tion » et dévoie­ment par la culture domi­nante ;

les cir­cu­la­tions contre-cultu­rel­les entre musi­ques, arts (lit­té­ra­ture beat), poli­ti­que, mou­ve­ments sociaux ;

les ques­tions de genre, de classe, de race, de sexua­lité, d’iden­tité ;

l’influence du « Tiers-Monde » sur la contre-culture (orien­ta­lisme, afri­ca­nisme…), la géo­po­li­ti­que de la contre-culture et ses nou­veaux cen­tres de gra­vité ;

la per­cep­tion actuelle de la contre-culture : célé­bra­tions et condam­na­tions dans les médias, les débats intel­lec­tuels, les mon­des de l’art ;

les contre-contre-cultu­res réac­tion­nai­res, « de droite », à l’époque et depuis (revi­vals conser­va­teurs, skin­heads, rock against com­mu­nism…)

Les contri­bu­tions sont à envoyer avant le 1er novem­bre 2011, par email avec résumé, mots-clés et bio­gra­phie suc­cinte de l’auteur, aux adres­ses sui­van­tes :

edi­tions[at]seteun[dot]net, fre­de­ric­bob[at]aol[dot]com & jede­diah-sklo­wer[at]hot­mail[dot]com

Télécharger l’appel à contri­bu­tions

Nous prions les auteurs de bien sui­vre les nor­mes de for­ma­tage sui­van­tes, leur res­pect sim­pli­fiant le pro­ces­sus éditorial et le tra­vail de mise en page, et écourtant ainsi les délais :

Consulter les ins­truc­tions aux auteurs

Langues : fran­çais ou anglais ;

Longueur : 30.000 à 50.000 signes maxi­mum, espa­ces com­pris,

Format : .doc (Word 2004) ou .rtf. ;

Normes biblio­gra­phi­ques : style « Harvard ».

Nous les invi­tons par ailleurs à nous envoyer assez tôt une courte pro­po­si­tion de 500 mots maxi­mum.

Rejoignez-nous sur Facebook ou Academia.edu.

Call for papers Volume ! The French journal of popular music studies

Music and coun­ter-culture(s) : Rock, the Sixties, the US and beyond

Submission dead­line : November 1st, 2011

Volume ! La Revue des musi­ques popu­lai­res seeks contri­bu­tions for a spe­cial issue on music and coun­ter­culture. Any scho­larly essay on popu­lar music and coun­ter­culture, with an eye to its link to the « cen­tral » period of the six­ties and seven­ties is wel­come. Here are a few first ele­ments that have gene­ra­ted inte­rest and debate in our edi­to­rial dis­cus­sions :

During the six­ties in the U.S. and more glo­bally in the West, a new gene­ra­tion pro­po­sed a culture radi­cally oppo­sed to the tra­di­tio­nal American Way of Life, which expres­sed itself via a hete­ro­ge­neous set of cultu­ral refe­ren­ces, ideas, life­sty­les and, emble­ma­ti­cally, of musics - a move­ment which was bap­ti­zed « the » coun­ter­culture. It mar­ked the gene­ra­tions that lived it and the ones that fol­lo­wed, revo­lu­tio­ni­zing the poli­ti­cal and cultu­ral land­sca­pes as well as the glo­bal musi­cal spec­trum. Its legacy has cons­tantly been reac­ti­va­ted since by « new » musi­cal sub­cultu­res, be it pole­mi­cally (punk, metal) or not, clai­ming for them­sel­ves its spi­rit (Goa trance, Kosmische Musik, alter­na­tive hip-hop) and/or its mate­rial fea­tu­res (freak folk, neo-hip­pies, sto­ner), appro­pria­ting for­mer musi­cal ele­ments, tech­ni­ques, ges­tu­res, iden­ti­ties (fashion, hexis) or rituals (pro­tests songs, alter­na­tive fes­ti­vals, forms of poli­ti­cal enga­ge­ment etc.) to use them in new ways.

A cer­tain pro­gres­sive hagio­gra­phy insists on its mul­ti­cultu­ral, mul­ti­ra­cial, femi­nist, mili­tant and ega­li­ta­rian aspects. However, many signs sug­gest that things weren’t that obvious. If we usually iden­tify the move­ment with rock’n’roll (and its sub­gen­res : blues-rock, pop, psy­che­de­lic music, prog rock, hard rock) and folk - which were mainly lis­te­ned to by white youth – to define exactly which musics were part of the phe­no­me­non is a com­plex task : how did, for exam­ple, free jazz or Jamaican music and other « mino­rity » musi­cians and fans relate to the coun­ter­culture ? The proud funk and soul music of a cham­pion of indi­vi­dual suc­cess and American capi­ta­lism like James Brown para­doxi­cally hel­ped cement the pro­test of the Afro-American youth. The coun­ter­culture deve­lo­ped in the heart of the West, but it also trig­ge­red a somew­hat cari­ca­tu­red pas­sion for the exo­tic other - what is it that can be said, musi­cally (raga rock, neo-orien­ta­lism), poli­ti­cally and cultu­rally of the echo of the « Third World » within this move­ment ? To take a final exam­ple of the phe­no­me­non’s ambi­guity, it was the era of the Summer of Love, of sexual free­dom and so forth, but it also glo­ri­fied its manly hete­ro­sexual sin­gers and gui­tar heroes, while the female and homo­sexual figu­res were rare on stage, howe­ver impor­tant.

For this spe­cial issue of Volume !, the edi­tors seek sub­mis­sions coming from the whole spec­trum of social scien­ces, that will reflect upon the hete­ro­ge­neity of this/these music(s), its scat­te­red iden­tity, its world­wide cir­cu­la­tion, its ori­gins, influence and legacy. How can we define, aes­the­ti­cally, cultu­rally, poli­ti­cally, his­to­ri­cally and chro­no­lo­gi­cally the music of the coun­ter­culture ? what is it that cements it ? « for­mal » cha­rac­te­ris­tics (musi­cal ele­ments, style), ideo­logy (mili­tancy, life­sty­les) or its neme­ses (the sys­tem, the American values, war, the State, capi­ta­lism ?) ?

Other, more gene­ral, pos­si­ble cate­go­ries :

the musi­cal gen­res (« San Francisco sound », jazz-rock, prog rock, psy­che­de­lic music, hard rock, free jazz, soul, funk…), their genea­lo­gies ;

the role of tech­no­logy (ins­tru­men­ta­tion, recor­ding tech­no­lo­gies, sound sys­tems…) ;

the period’s sub­cultu­res, their stars, emble­ma­tic moments, signi­fi­ca­tion, the­mes and mytho­lo­gies ;

their lega­cies : per­ma­nence and rup­tu­res (punk, techno, free par­ties, freak folk…) and the contrary : hija­cking by the domi­nant culture ;

the coun­ter­cultu­ral cir­cu­la­tions bet­ween music, arts, poli­tics, social move­ments ;

gen­der, class, race, sexual and iden­tity ques­tions ;

influence of the « Third World » on the coun­ter­culture (orien­ta­lism, afri­ca­nism…), the geo­po­li­tics of coun­ter­culture and its new cen­ters of gra­vity ;

the actual per­cep­tions and repre­sen­ta­tions of the coun­ter­culture : cele­bra­tion and condem­na­tion in the media, intel­lec­tual deba­tes, art worlds ;

the « coun­ter »-coun­ter­cultu­res, the « reac­tio­nary » sub­cultu­res, back then and since (conser­va­tive revi­vals, right-wing skin­heads, rock against com­mu­nism…) :

the mar­gins of coun­ter­culture.

We stron­gly recom­mend authors sen­ding us an early 500 word maxi­mum pro­po­sal when pos­si­ble.

Final sub­mis­sions should be sent by October 15th, 2011, by email,

in English or French,

with an abs­tract, a set of key words and a short bio­gra­phy of the author,

30 000 to 50 000 cha­rac­ters (spa­ces inclu­ded),

Harvard sys­tem of refe­ren­cing,

.doc – Word 2004 for­mat or .rtf ; (detai­led ins­truc­tions here - res­pec­ting these requi­re­ments speeds up the edi­to­rial pro­cess.)

to the fol­lo­wing addres­ses : edi­tions[at]seteun[dot]net & jede­diah-sklo­wer[at]hot­mail[dot]com

They will first be eva­lua­ted by Volume’s edi­to­rial board before being blindly peer-revie­wed by spe­cia­lists.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.