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Laissons pleurer les cœurs, les larmes longtemps couleront encore et encore. Et sans doute jamais ne se tariront.
Laissons le vent gémir et les cœurs soupirer.
Laissons monter aux ciels ces âmes trop tôt fauchées.
Le chagrin qui s'exprime, la douleur qui hurle, les cris de désespoir pourquoi vouloir tenter de les bâillonner.
Il y a un temps pour tout, un moment pour chaque chose.
Un temps pour se battre, combattre et un temps pour tomber, s’agenouiller, s'effondrer avant de se relever. Laissons pleurer les cœurs qui souffrent de n'avoir plus à aimer un enfant, un ami, un frère, une mère, un père, juste un être à aimer.
La douleur, le chagrin, la tristesse nous submergent, et prend pour formes des images, des mots des symboles, des actes, des profils. Gardons-nous de juger, critiquer, condamner.
Laissons hurler les cœurs qui crient l'insoutenable.
Un jour viendra où on voudra comprendre.
Comprendre pour accepter.
Comprendre pour assumer.
Comprendre pour prévenir.
Comprendre pour éviter.
Comprendre car il y a tant à comprendre, à dire, à expliquer.
L'heure n'est pas aux mots, aux discours, analyses et autres expertises.
Ayons l'humilité de rester à genou devant cette douleur qui déchire tant de cœurs.
Les mots ne peuvent tout faire et encore moins guérir ces maux aux noms cruels : maladie, covid, intolérance, violence.
Laissons pleurer les cœurs, les larmes longtemps couleront encore et encore.
Et sans doute jamais ne se tariront.
Silence.
Jeff Lafontaine.