La Martinique a voté contre la barbarie institutionnelle en milieu colonisé, érigée en politique sanitaire. Elle s’est émancipée du même coup des élus Martiniquais qui dans leur majorité ont soutenu ce crime contre les enfants de Martinique. Il ne faut surtout pas y voir un vote d’adhésion à qui ou quoique ce soit, tant au premier qu’au second tour.
Vous devriez avoir du respect.
Les sarcasmes, mépris et autres manifestations de joie ou désespoir notés ici et là ne feront pas barrage à la prise en main par les Martiniquais de leur destin.
Vous me faites des leçons d’histoire de France avec votre extrême droite et vos évocations de « vichy », et autre rafle du « veld ’iv » ou Amiral Robert. Moi je vous parle de milliers de soignants jetés à la rue sans salaires depuis près d’une année. Je vous parle de tous ces enfants en détresse devant la situation de leurs parents. Je vous parle de tous ces malades que l’hôpital ne peut prendre en charge à cause de l’incurie des politiques sanitaires menées jusqu’ici. Je vous parle de tous ces médecins qui ont fermé leurs cabinets au motif d’une non vaccination dont on sait chaque jour qu’il s’agit d’une vaste opération financière et de contrôle social.
Vous évoquez les souffrances sous l’occupation Allemande, moi je vous parle de ce que nous ont enseigné nos ainés qui ont connu la ségrégation raciale, les cales de bateaux, la douleur du fouet. Vous me parlez d’histoire de France, moi je vous parle de mon histoire commencée en Afrique avec ces millions d’Ames déportées ici et là, vouées à servir puis périr et de ce que ces femmes et ces hommes réduits en esclavage ont inventé pour résister
Ils nous ont appris à ne jamais s’agenouiller devant le maître même si la punition était le jarret, le bras ou l’oreille coupés, les yeux arrachés.
Voilà ce qu’ils chantaient
Tjenbé rèd fwè
Tjenbé rèd suwtou pa moli
Tjenbé rèd suwtou pa tranblé
Tjenbé rèd suwtou pa pléré
Douvan misié la ka tjenbé fwèt la
Vous appelez au calme, moi je vous parle de l’intrusion de militaires dans un hôpital à la recherche de non- vaccinés, de gazage de manifestants, de passage à tabac de soignants réclamant justice.
Je vous parle de ces dizaines d’arrestations et de procès fait à des citoyens qui ont commis la faute de protester contre les injustices du système colonial. Je vous parle de violences et brutalités policières actuelles
Vous prônez une république égalitaire, moi je vous parle de mon pays en situation de domination coloniale ou l’essentiel du recrutement et de l’encadrement de la fonction publique d’Etat fait l’objet d’une ethnicisation à outrance. Je vous parle du malaise et de la division entretenue entre les blancs et les noirs. Je vous parle de la déportation des jeunes qui osent protester contre les injustices sociales et économiques dont ils sont les premières victimes. Je vous parle d’une justice qui n’arrive pas à donner d’elle l’image de l’impartialité qu’on pourrait en attendre.
Vous me bassiner avec la bête immonde que serait le candidat par lequel ce message a été porté.
Moi je vous dis que vous êtes la bête immonde parce que vous avez choisi l’allégeance et la soumission volontaire à votre maître plutôt que le courage d’emprunter des chemins sinueux et dangereux pour échapper, aux supplices, insultes, brutalités, à la barbarie.
Vous avez invité les enfants de ce peuple vaillant, combattant, courageux, guerrier à s’agenouiller.
La bête immonde c’est vous
Jeff lafontaine
