Neil Armstrong, décédé le 25 août dernier après avoir fait rêver toute l’humanité d’un seul pas, le 21 juillet 1969, a été déchu de son titre de premier homme sur la Lune, vendredi soir par les vieilles barbes de la FCS (Fédération du cyclisme spatial), réunis autour d’un verre de l’amitié, euh, et même de plusieurs verres, vraiment beaucoup, qui ont estimé que l’astronaute était dopé au moment des faits.
Après avoir copieusement arrosé leurs retrouvailles (les membres de la Fédération ne s’étaient pas réunis depuis, euh, très longtemps), ils ont observé une minute de silence en «hommage à Lance, euh, non Neil Armstrong» (dixit le président de la FCS), minute toutefois entrecoupée, c’est humain, de rots et borborygmes de divers gabarits, à l’image des participants, venus des quatre coins de la planète qui, comme chacun le sait, est internationale.
C’est le problème des minutes de silence organisées en fin de repas, je veux dire avant le trou normand : elles sont moins silencieuses que les autres. C’est aussi pour ça que, souvent, elles sont abrégées à l’initiative des organisateurs.
Bon toujours est-il que Neil Armstrong n’est plus le premier homme qui a marché sur la Lune. Point barre.
«Ben oui, mais alors, c’est qui?» a demandé l’assistance en dépit d’une digestion (y’avait du sauciflard et des cacahuètes avec l’apéro) laborieuse.«C’est le suivant!», ont répondu en choeur les vieux crabes de la Fédé, au grand soulagement du délégué américain, le «suivant» étant américain aussi.
Le délégué russe a alors pris la parole: «le suivant était dopé aussi, et tous les suivants encore, d’ailleurs. Bardés de capteurs sur la peau, peut-être perfusés sous leur scaphandres, dont la conformité du casque mériterait même la constitution d’une commission d’enquête...».
Embarras du président qui décréta immédiatement une pause-digestif «pour réfléchir». Bien lui en prit car, une fois de plus, les sages ne faillirent pas à leur réputation et rendirent la décision suivante : «Les missions lunaires sont rétroactivement annulées. Il est donc interdit d’en faire état, puisqu’elles n’ont jamais eu lieu. Dès que possible, une mission de nettoyage sera envoyée sur place, dans un souci écologique, pour effacer toutes les traces du passage des astronautes dopés à mort sur notre satellite. Et en plus, cette mission sera composée exclusivement de femmes, car, dans un souci de parité, il est normal que les premiers hommes sur la Lune, hips, soient des femmes! Elles font si bien le ménage...»