Il y a des gens, comme ça, on nes connaît pas, mais leur départ vous secoue un brin. Pour moi, c'est le cas de Steve Jobs, co-fondateur de la société Apple, co-inventeur de l'ordinateur personnel. A l'annonce de sa mort, ce matin, j'ai réalisé que j'étais un peu triste... Ce n'est pas tant en tant qu'utilisateur inconditionnel de la marque à la pomme (j'ai deux mac un portable dans un sac, quand je me déplace, un autre, fixe, sur mon bureau et un iPhone en poche) que je suis triste - Apple continuera - mais en simple citoyen de ce monde devenu fou, un peu aussi à cause de lui, d'ailleurs, diront certains.
Mais enfin, dans toute l'histoire humaine, ceux qui ont pu, ceux qui ont su, à eux seuls ou presque, changer la vie de tant et tant de millions d'autres, se comptent sur les doigts de la main.
Quant à la folie du monde, elle n'a pas attendu la haute technologie pour s'exprimer, et je ne crois pas que les victimes des deux dernières guerres mondiales, de l'Holocauste nazi, des guerres coloniales, des innombrables guerres régionales ou tribales qui jonchent l'histoire de l'Humanité aient quoi que ce soit à voir avec l'informatique, même s'il faut toujours rester vigilant.
Steve Jobs était devenu, après avoir lancé son entreprise dans un garage en 1976, l'un des hommes les plus puissants du monde. C'était donc un patron, mais un de ceux, trop rares, qui ont une vision du long terme, un sacré goût pour l'invention, bien plus en tout cas que pour le profit. Ce n'était pas un ange, certes, mais simplement un homme, doté d'une qualité rare chez les possédants: le goût du risque.
En 2005, à peine remis de son premier cancer - déjà considéré comme "incurable"- il déclarait:"Le fait de me rappeler que je serai bientôt mort est le moyen le plus efficace que j'ai trouvé pour m'aider à faire les grands choix de ma vie. Parce que presque tout, les espérances, la fierté, la peur du ridicule ou de l'échec, ces choses ne sont plus rien face à la mort, et il ne reste que l'essentiel. Vous rappeler que vous allez mourir est la meilleure façon de ne pas tomber dans le piège de penser que vous avez quelque chose à perdre. Restez fous, ayez faim..."Un discours qui nous emmène bien loin de la crise, non?