C’est ça, la crise: prendre, chaque jour, en pleine poire, le hiatus - énorme - entre deux informations qui n’ont, a priori, rien à voir, mais qui, presque malgré soi, se téléscopent à vous broyer le coeur. Et ça fait mal...
D’un côté, l’ancien président de l’Institut du monde arabe à Paris, Dominique Baudis, qui se fait épingler pour 36.000 euros, excusez du peu, de notes de frais non justifiés entre 2007 et 2009 (!), et qui est depuis même pas un mois, par la grâce de notre président, le «Défenseur des droits», «autorité constitutionnelle indépendante qui veille au respect des droits et libertés par toute personne».
D’un autre côté, la commune de Thonon-les-Bains, où le maire Jean Denais (UMP) a décidé de «restreindre» à la rentrée prochaine l’accès des cantines scolaires aux enfants des chômeurs en raison «du manque de place» (!). Stigmatiser les chômeurs? Certainement pas, mais «face à des problèmes de places, nous avons dû établir un critère, qui nous semble juste, celui de la disponibilité des parents», jure le maire.
En fait, il s’en fout: ce n’est pas lui qui ira expliquer au gamin qu’il ne peut pas aller à la cantine, comme les autres, parce que son père a perdu son boulot.
Et il se contrefout encore plus de savoir si tous les parents chômeurs ont les moyens financiers de nourrir correctement leurs enfants...
Mais les parents mécontents peuvent toujours saisir le «Défenseur des droits»...