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Billet de blog 10 septembre 2011

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Bon anniversaire...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Aujourd’hui, j’ai envie de célébrer le 96e anniversaire du Canard enchaîné, créé le 10 septembre 1915! D’abord, ça nous changera de l’anniversaire de l’attentat contre les tours du World Trade Center de New-York, du 11 septembre 2001, qu’on nous repasse en boucle depuis déjà plusieurs jours, et dont on va nous bassiner jusqu’à l’indigestion pendant quelques temps encore.

D’accord, ça été un lâche attentat, quelque 3.000 fois assassin. Mais quand même, il est des événements autrement plus meurtriers, catastrophes naturelles ou crimes de masse, que l’on commémore beaucoup plus discrètement. Enfin, je trouve...

C’est que cet attentat aurait changé la face du monde, nous explique-t-on pour justifier pareille couverture médiatique. Je fais partie de ceux qui n’en croient rien: l’attentat du 11 septembre 2001 a bien eu lieu, il a été bien réel, et je ne crois pas du tout aux théories qui cherchent à l’imputer à l’administration américaine, même si j’ai pour George W. Bush autant d’affection que pour mon talon de chaussure quand je n’ai pas bien regardé où je marchais sur un trottoir...

Prétexte à un projet dans les cartons depuis un moment, celui d’en découdre avec le monde musulman, cet attentat a permis aux dirigeants américains de l’époque de montrer qu’ils avaient quand même appris à lire, mais qu’ils n’avaient hélas lu que «le choc des civilisations» du professeur Samuel P. Huntington (The clash of civilizations and the remaking of world order - 1996), thèse que l’échec des guerres occidentales menées en Afghanistan et en Irak, ainsi que les révolutions arabes de 2011 ont catégoriquement mise à bas.

Les milliards que ces guerres ont coûté sont en revanche, peut-être, l’une des causes de la crise que nous tous (ou presque...) subissons aujourd’hui, non?

Mais, je m’égare. Je passais juste pour souhaiter un bon anniversaire au Canard enchaîné, mon volatile préféré, salutaire refuge hebdomadaire de mon esprit quand je trouve que le monde, et singulièrement la France, hélas, n’est pas joli-joli...

Mettant en lumière des choses pas toujours très avouables, il provoque régulièrement la rage, je le sais, de gens, assez souvent des puissants, que je n’aime pas. Ce n’est pas rien. Il me fait rire aussi, c’est très important aussi. Grâce à lui, je peux entretenir mon penchant certain pour l’art du contrepet. Et, entre nous, je tiens sa critique cinématographique pour la meilleure et la plus fiable de toute la presse française. Et tout ça sans publicité: repos des yeux et de l’âme...

D’ailleurs, le Canard enchaîné est l’honneur de la presse française. Quelques années passées à l’étranger en tant que journaliste, et la lecture divers journaux publiés hors de France, m’on convaincu que la presse hexagonale dans son ensemble est très souvent un peu plus, euh, disons, déférente vis-à-vis des pouvoirs (de droite comme de gauche, etc.) que dans les autres démocraties.

Longue vie au Canard enchaîné, donc, qui cancane chaque semaine à tue-tête. Tant qu’il le fera, nous pourrons au moins uen fois par semaine, respirer l’air de la liberté.

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