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Billet de blog 12 juin 2012

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Opposés, Bayrou et Mélenchon font montre d'un même et exemplaire courage...

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“Notre époque est celle de l’instrumentalisation et de la disparition du courage. Mais ni les démocraties ni les individus ne peuvent en rester à ce constat d’impuissance. Nul ne résiste à cet avilissement moral et politique. Il s’agit de surmonter ce désarroi et de retrouver le ressort du courage, pour soi, pour nos dirigeants si souvent contre-exemplaires, pour nos sociétés livrées à une impitoyable guerre économique. Le plus sûr moyen de s’opposer à l’entropie démocratique reste l’éthique du courage et sa refondation comme vertu démocratique”, écrivait l’excellente Cynthia Fleury en 2010 dans  «La fin du courage» (Fayard, 14 euros).

Apparemment, seuls deux ténors de la politique ont lu ce livre. J’ai nommé François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon. Et je suis pris de honte lorsque j’en entends gloser quelques-uns, journalistes ou élus, sur «la fin» de la «carrière politique» de ces deux-là, qui «jouent» leur «avenir» (rien que ça!), et ce, avec un brin de condescendance, comme s’il s’agissait de deux illuminés qu’on laisse sortir d’un asile d’aliénés parce qu’au fond, ils ne sont pas méchants...

J’ai envie de leur dire de la fermer ou de sa la jouer modeste. J’ai envie de leur dire que si pour eux, la politique est une «carrière», ils seraient bien inspirés de faire autre chose. Et fissa! Que l’ «avenir» ne se «joue» pas (c’est tout, sauf un jeu, non?) et qu’il ne se limite pas en tout cas à un résultat électoral. Nous sommes quand même quelques dizaines de millions d’électeurs à savoir que, généralement, la vie d’un homme politique ne prend fin qu’avec la mort, même s’il y a de rares exceptions. François Mitterrand ou Jacques Chirac ont prouvé que l’on pouvait toujours re-surgir un jour ou l’autre, et atteindre la dernière marche.

Mais je ne veux pas comparer les deux prédécesseurs de Sarkozy (maintenant qu’il est parti, on peut à nouveau dire son nom) à Mélenchon ou Bayrou. Non, ces deux-là ont une autre allure, ils ont eu le courage, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit, de prendre leurs amis politiques et leur électorat parfois à rebrousse-poil parce que cela leur semblait indispensable. Et tant pis pour les pourcentages! Il fallait que cela soit dit. Vive Bayrou! Vive Mélenchon. Et que ceux qui ne supportent pas le pied de nez que ces deux-là font à la médiocrité politique ferment les yeux: ils ont d’ailleurs l’habitude de les fermer sur des choses bien pires...

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