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Billet de blog 12 septembre 2011

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Lecture (indispensable) de rentrée: «Sarko et Cie»

Je sors du livre Sarko et Cie, la République des copains et des réseaux, de Ian Hamel. Je l'ai dévoré en quelques heures et je vous le recommande vivement.

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Je sors du livre Sarko et Cie, la République des copains et des réseaux, de Ian Hamel. Je l'ai dévoré en quelques heures et je vous le recommande vivement.

Ian Hamel ne se contente pas de brosser un tableau (noir, forcément noir) mais passionnant des scandales et turpitudes qui ont marqué la vie politique française ces dernières années (Johnny en Suisse,Tapie, Woerth-Bettencourt, relations entre certains membres du gouvernement et certains dictateurs tels Ben Ali, Kaddhafi..., rétro-commissions sous-marines, Jean Sarkozy et l'EPAD, le scooter du précédent et j'en passe...).

D'abord il fournit une clé: «Le président de la République, écrit-il, est et reste un avocat d'affaires», qui conçoit «la gestion des affaires de la France comme un enchaînement de dossiers à traiter les uns après les autres».

Inutile donc «de reprocher au chef de l'Etat de ne pas être habité par une certaine idée de la France: il n'a tout simplement pas d'idée, et surtout pas de suite dans les idées. Il peut donc en changer du jour au lendemain (...) C'est l'opportunité qui lui tient lieu de vision».

Ian Hamel va plus loin et reproche surtout à ce président - «l'homme qui aime trop l'argent» - de donner le mauvais exemple: il «incarne et diffuse un mode de pensée dominant, celui de l'impunité, du «plus c'est gros, plus ça marche», de l'immoralité, du «court-termisme», du résultat kleenex. Dans tout l'Hexagone se sont éveillés des milliers de petits Sarkozy galvanisés par l'exemple présidentiel. Ce qui se faisait à la marge, sans laisser de traces, s'affiche au grand jour, sans complexe».

Rappelant la carrière au pas de course de l'actuel locataire de l'Elysée, au prix de vigoureuses trahisons, Ian Hamel fait aussi parler quelques-uns des anciens amis du président, victimes désabusées de son ascension fulgurante et donne de nombreux exemples (je ne vais pas tout raconter, quand même, sinon, vous n'aurez plus besoin de lire le livre...) et cite les auteurs de bon nombre d'autres réquisitoires sévères déjà dressés.

Devant l'actuel état de la France «pouvons-nous rester les bras ballants?» demande Ian Hamel. qui conclut son livre en citant Séverine Tessier, la fondatrice d'Anticor, l' «association des élus et citoyens contre la corruption»: «Notre système ne fonctionne plus, toutes les barrières psychologiques ont sauté. Il n'y a plus de limites. Les Français ne peuvent déléguer l'organisation des pouvoirs à des élus qui trahissent leurs mandats. Il faut instaurer un contrôle citoyen».

Sortant de ce très utile ouvrage, je me pose moi deux autres questions:

  • «que va encore imaginer le président français pour tenter de gagner la présidentielle de 2012?» Franchement, je crains le pire.
  • «s'il perd, ou s'il sait qu'il va perdre, inéluctablement, comment réagira-t-il?» Je crains le pire, là aussi....

«Sarko et Cie, la République des copains et des réseaux», de Ian Hamel, éditions L'Archipel (19,95€). En vente dans toutes les bonnes libraires (comme on dit...)

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