Un sapin de Noël stylisé gonflable de 24 m de haut a été chassé de la capitale par quelques imbéciles. Franchement, c'est la honte. « Paris outragé », a-t-on envie de dire, tant les auteurs de ce saccage semblent être du même bord de ceux qui ont fait mal, quatre années durant, à notre belle capitale, il y a longtemps.
L'artiste ainsi censuré, Paul McCarthy aurait lui-même expliqué, un rien provocateur, que son œuvre, baptisée Tree, pourrait évoquer autant un arbre de Noël qu'un sextoy. Et alors ?
Moi, je n'y avais pas vu de sextoy, et pour cause : c'est une catégorie d'objets dont je n'ai personnellement – pardonnez-moi d'être aussi cru – pas l'usage.
Les obsédés du Printemps Français, à l'approche de l'hiver, savent eux apparemment bien ce que c'est. Je leur souhaite bien du plaisir (si j'ose dire) pour expliquer un jour à leur gamin enchifrené – je vous le répète, l'hiver approche – quand, inévitablement, il leur demandera : « papa, maman, c'est quoi un plug anal ? »
En fait, pour eux, tout ce qui a une certaine forme plus ou moins phallique devrait être mis à bas. Trop dégueu, quoi. La colonne Vendôme, juste à côté ? Pouah ! L'obélisque de la place de la Concorde, un temps couverte d'un préservatif géant voici quelques années... Beuark ! Et pourquoi pas, plus loin, la Tour Eiffel, gigantesque bite d'acier qui se dresse insolemment vers le ciel ? Voire, encore plus loin, les tours du World Trade Center de New-York ? Ah oui, j'oubliais, ça, c'est fait. C'est vous dire, finalement, de quel bord sont nos censeurs, prêts à couper tout ce qui dépasse.
Du coup, je crains pour ma vie. J'ai franchi (récemment) la soixantaine, et ceux qui tiennent les cordons de la bourse – un objet sexuellement connoté, notez-le bien – de ma caisse de retraite pourraient bien trouver un de ces jours que ma vie s'allonge au delà des limites de la décence et de la morale et n'y trouvent un prétexte pour y mettre un terme. Ca vous la coupe, hien ?