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Billet de blog 28 août 2011

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Un deuxième tour Bayrou-Mélenchon en 2012!

Un deuxième tour Bayrou-Mélenchon en 2012! C’est l’hypothèse la plus tartignole pour la prochaine élection présidentielle, hein? Et pourtant, il faut bien l’oser, en cette période dite «de crise» où l’on cherche surtout à culpabiliser la plupart des Français, déjà ratiboisés économiquement, en leur faisant croire qu’ils sont encore un peu riches...

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Un deuxième tour Bayrou-Mélenchon en 2012! C’est l’hypothèse la plus tartignole pour la prochaine élection présidentielle, hein? Et pourtant, il faut bien l’oser, en cette période dite «de crise» où l’on cherche surtout à culpabiliser la plupart des Français, déjà ratiboisés économiquement, en leur faisant croire qu’ils sont encore un peu riches...

Pourquoi avancer telle hypothèse? Parce qu’elle est séduisante: elle signifierait une victoire indiscutable de la démocratie dès le 22 avril, au soir du premier tour.

Car il ne s’agit pas seulement de faire mordre la poussière à l’Innommé (non, je n’écrirai plus jamais son nom, c’est un voeu), mais aussi de faire tomber avec lui un certain nombre de thuriféraires du statu quo, qui s’apprêtent à nous inonder de sondages dès que l’un des futurs candidats aura lâché un pet de travers, à jouer les exégètes en continu de la moindre petite phrase de l’un, de l’une ou de l’autre, à nous pisser de la copie sur la couleur de leurs chaussettes, bref de faire un maximum dans le futile pour que nous oubliions jusqu’à l’enjeu fondamental de l’élection: la suite des événements pour la France et ses habitants, tout simplement.

Alors pourquoi Bayrou et Mélenchon? Parce qu’ils sont à ce jour les seuls à dire vraiment ce qu’ils pensent, ce qui les rend estimables, j’entends par là dignes de respect, et considérables, c’est-à-dire que ce qu’ils disent ou écrivent doit être pris en considération.

A la différence de la droite parlementaire au pouvoir, dont le discours ressemble de plus en plus à s’y méprendre à celui d’une extrême-droite dont elle ose encore se prétendre différente, Bayrou a le mérite de s’afficher clairement pro-européen, pro-euro, libéral en matière économique, et disons, euh, «chrétien-social» pour le reste. Il ne sombre ni dans l’insulte, ni dans la stigmatisation, ni dans la xénophobie (j’ai pas encore lu son dernier bouquin). Quant aux déficits publics, à défaut d’être d’accord avec lui sur la manière de les combler, concédons-lui au moins d’avoir été celui qui a tiré la sonnette d’alarme dès 2007.

A la différence du PS qui, dès avant les primaires, oscille entre le sérieux (ou prétendu tel) économique (la «règle d’or» de l’Innommé acceptée par Hollande, Aubry, etc.) et la «démondialisation» prônée par un Montebourg (tout en se jurant fidélité après les primaires malgré des désaccord abyssaux!), Mélenchon a le mérite de proposer une politique résolument de gauche: anti-maastrichtien, anti-euro, il veut faire vraiment payer les riches, nationaliser si nécessaire, instaurer du protectionnisme et mettre le social avant toute chose. On peut aussi contester telle orientation, mais au moins ses choix sont clairs.

Bayrou ou Mélenchon? Mélenchon ou Bayrou? Un vrai choix en tout cas qui mettrait chacune et chacun d’entre nous face à ses responsabilités d’électrice ou d’électeur, qui obligerait chacune et chacun d’entre nous de faire usage de notre bien le plus précieux: la liberté...

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