Monsieur le président [Ernest Calvat, futur maire alors encore simple conseiller municipal] dit que l’un des premiers objets qui doit appeler l’attention du Conseil est le vote d’une adresse à l’Assemblée Nationale pour lui exprimer les vœux manifestés par la majorité des électeurs à l’occasion des élections municipales qui viennent d’avoir lieu. Une Commission composée de MM. Calvat, Dantart, Sulhien, Arnaud, Rey, Bovier, Lapierre et Marquian a été nommée officieusement à la suite de la séance d’installation, et au nom de cette Commission, il est donné lecture du projet d’annonce suivant :
Citoyens,
« Le premier devoir du Conseil élu est de porter aux Représentants de la France l’expression du sentiment de ses électeurs
« Cessation immédiate de la guerre civile,
« Affirmation absolue de la République
« Revendications des libertés municipales,
tel a été le programme du vote sanctionné par une majorité compacte.
« Assez donc. Assez de sang et de ruines.
« Trop grande est déjà votre responsabilité.
« Il n’est pas admissible qu’une Assemblée française
« Ne trouve d’autre moyen de solution que l’écrasement de la capitale.
« La République est le seul gouvernement du droit,
« le seul légitime, le seul qui puisse fonder l’ordre.
C’est pour n’avoir pas reconnu cette vérité,
« que vous avez fait naître la défiance d’où sont venus les
« Désordres et les calamités qui nous affligent.
A vous de mettre fin à cette crise horrible,
« par la cessation immédiate des hostilités, par la convocation
« d’une assemblée chargée de constituer la République.
Tel est le sens du vote de Grenoble.
Notre devoir impérieux est de vous le déclarer avec franchise
- L’adresse ci-dessus est adoptée à l’unanimité
Et signée immédiatement par tous les membres présents
- La séance est levée et les membres
présents ont signé au registre.