Indéniablement Marine Le Pen profite à la fois du discours « antisystème » nourri par le désaveu croissant des citoyen-nes envers les politiques et du rejet massif des politiques brutales d'Emmanuel Macron, qui est maintenant englué dans le scandale Mc Kinsey.
Elle s'inscrit dans la lignée de son père, qui s'était le premier déclaré antisystème, et avant que Macron et Fillon ne tentent de le faire à leur tour en 2017. Ainsi dans ses discours elle navigue entre son nouvel électorat du RN et l'ancien du FN, tout en profitant du recentrage de son image que lui a permis la candidature de Zemmour. Mais, le doute n'est pas permis, sa déclaration récente sur l'interdiction du voile montre que les fondamentaux racistes et xénophobes sont toujours bien présents dans le logiciel du RN.
La chance d'accéder au pouvoir de l'extrême-droite n'a donc jamais été aussi élevée, ainsi que le danger qu'elle représente pour la démocratie aussi, si elle parvenait au second tour. Vingt ans après l'accident électoral de Jospin en 2002, nous voilà, la gauche, dans la position d'espérer avec un peu de chance de nous hisser au 2nd tour. Terrible retournement. Toutefois, il y a toujours des chances de victoire tant que le match n'est pas joué !
Macron en 2017 avait déjà eu beaucoup de mal à rallier les abstentionnistes pour faire barrage à Marine Le Pen ; aujourd'hui, après 5 années passées au pouvoir, le degré de détestation à son encontre dans la population est tel que rares sont les électrices et les électeurs qui envisageraient de « faire barrage » à l'extrême-droite en votant pour lui en cas de 2nd tour avec Le Pen ! Voilà le danger fasciste !
En 2017 les sondages créditaient Macron d'une victoire au second tour avec 60% des voix, ce qui était déjà une situation totalement différente par rapport à 2002 où le rapport était de 80-20. Aujourd'hui, au vu des estimations qui les placent au second tour quasiment à égalité, en prenant compte de la marge d'erreur, il y a une possibilité d'avoir l'extrême-droite devant Macron !
Pour éviter ce scénario cauchemardesque de l'orbanisation de la France, l'électorat enseignant dispose sans doute de la clé : en effet l'Éducation nationale compte près de 1.2 million d'électrices et d'électeurs, ce qui représente 3 à 4% du total des voix, ce qui serait suffisant pour éliminer l'extrême droite du second tour s'il se mobilise ! Or, avec ce que Blanquer a fait subir à l'école de la République, il est certain que très peu d'enseignant-es reproduiront l'erreur de 2017 et leur vote pèsera sûrement dans l'accès de la gauche au second tour !
@jsoldeville