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Billet de blog 10 février 2011

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Le président Queyranne s'enlise et perd sa majorité

 Grenoble a fait beaucoup parler d'elle cet été: un braqueur tué à la Villeneuve, des voitures qui brûlent, Sarkozy et son désormaistristement célèbre « discours de Grenoble ». Quelle solution est proposée par le président PS du conseil régional Rhône-Alpes ? Fermer le lycée de secteur de la Villeneuve etdes quartiers sud de Grenoble !

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Grenoble a fait beaucoup parler d'elle cet été: un braqueur tué à la Villeneuve, des voitures qui brûlent, Sarkozy et son désormaistristement célèbre « discours de Grenoble ». Quelle solution est proposée par le président PS du conseil régional Rhône-Alpes ? Fermer le lycée de secteur de la Villeneuve etdes quartiers sud de Grenoble !

Présentation du lycée Emmanuel Mounier

Mounier, c'est un lycée construit en 1963 à la limite du centre ville et des quartiers sud de Grenoble. Le long de la ligne de tramway la plus fréquentée de Grenoble. Le lycée est composé de 7 bâtiments numérotés de A à G, les bâtiments D et E étant les plus importants.

Mounier, c'est la mixité sociale réussie: des élèves viennent des quartiers défavorisés du sud de Grenoble (la Villeneuve, Village olympique), d'autres viennent du centre ville et d'autres quartiers du fait de l'offre d'options que propose le lycée. Mounier compte le plus fort taux de boursiers de l’Académie mais ses résultats sont parmi les meilleurs (2ème lycée de l’agglomération grenobloise dans les différents classements).

Mounier, c’est aussi un «esprit», une véritable culture de l'expérimentation pédagogique et des partenariats avec les acteurs de la recherche, de l'enseignement supérieur et de l'industrie. Établissement expérimental de 1973 à 1983, il a su garder cet esprit ouvert aux innovations pédagogiques depuis toutes ces années. Mounier, c'est enfin le dernier lycée grenoblois à ne pas avoir été rénové par le conseil régional.

Chronologie d'une restructuration "mouvementée".

1998-2002, une première étude de programmation initiée par la Région devait déboucher sur une restructuration.

Avril 2008, le groupe de projet défini le programme de reconstruction du bâtiment D (R+7) et de réhabilitation du bât. E (R+3) pour un montant global de 44 M d'euros répartis en 2 tranches. Le nouveau lycée devant être livré en 2015.

17 janvier 2010, le jury qui devait sélectionner le cabinet d'architecte dans le cadre de l'attribution de restructuration est ajourné.

24 août 2010, arrêté déclarant sans suite la consultation pour le choix du maître d'oeuvre pour la restructuration du lycée. Motif: modification du besoin.

27 septembre 2010, au cours d'un conseil d'administration extraordinaire, la Région et le Rectorat annoncent que l'établissement ne pourra pas être restructuré et qu'un plan de redéploiement des élèves à la rentrée 2011 a été établi.

27 septembre 2010, les élus des groupes de Gauche et Europe Ecologie Les Verts réagissent par communiqués de presse au fait qu'aucune information n'a été donnée le 16 septembre à la commission en charge des lycées qui était pourtant réunie à Charbonnières.

25 novembre 2010, le président Queyranne annonce le maintien des élèves ayant entamé leur cycle jusqu'en 2013 et la volonté de reconstruire sur site un lycée sur la période 2013-116, mais sans aucun élève sur site, ce qui signifie la fin de l'entité Mounier.

6 décembre 2010, le président de Région annonce la nomination de Bernard Cohen comme médiateur et la convocation d'un nouveau groupe de projet au début de 2011.

11 janvier 2011, les médiateurs rendent public leur rapport: ils demandent au président Queyranne de sursoir à la demande faite au recteur Audéoud dans son courrier du 25 novembre de redéployer l'ensemble des classes de 2nde du lycée Mounier.

Le même jour dans un courrier adressé au recteur, Jean-Jack Queyranne lui demande si les préconisations des médiateurs peuvent être mises en oeuvre "notamment pour ce qui relève des conditions de répartition des élèves et des formations pour les prochaines années".

18 janvier 2011, les présidents de groupe au Conseil régional demandent au président Queyranne d'écrire un courrier au recteur lui demandant officiellement de mettre un terme à la procédure initialement choisie de redéploiement.

26 janvier 2011, la commission formation initiale et lycées vote une motion qui demande que "les conclusions de la médiation soit la position clairement assumée par les élus régionaux pour engager le dossier de la restructuration du lycée, en maintenant durant la durée des travaux, les moyens de la continuité éducative sans interruption comme le préconisent les médiateurs, l'analyse technique montrant que l'on peut accueillir jusqu'à 450 élèves, tout doit être mis en oeuvre pour qu'un nombre d'élèves suffisant en seconde permette de maintenir toutes les options pendant la phase des travaux."

1er février 2011, Jean-Jack Queyranne informe le recteur dans une note technique de sa décision de réduire le plus possible les effectifs accueillis en 2012-13 et de limiter les bâtiments provisoires à l'accueil de 300 élèves à la rentrée 2013.

7 février 2011, lors d'une conférence de presse le recteur Audéoud annonce que le lycée accueillera 3 classes de 2nde, puis que le lycée ne comptera plus que 300 élèves à la rentrée 2013.

Le même jour dans un communiqué de presse et le 21 février lors du conseil municipal, le maire de Grenoble, Michel Destot, précise qu'à l'issue d'un accord passé avec le Ministère de l'Education Nationale, "non seulement les élèves des collèges Olympique, Louis Aubrac et Charles Munch pourront continuer d'aller à Mounier, mais aussi des élèves de toute l'agglomération grenobloise et plus largement, attirés par les options rares et les projets spécifiques de ce lycée: les classes à horaire aménagé musique, dans le cadre d'un partenariat fructueux avec le conservatoire à rayonnement régional, les langues, et les échanges internationaux, les projets scientifiques, etc."

24 février, en commission permanente à Charbonnières, face à recours déposé au Tribunal administratif par le collectif Mounier, le président Queyranne obtient une "autorisation à défendre" grâce aux voix du Front national et de l'UDC (UMP+centre). Les élus d'Europe Ecologie et Verts et du Front de gauche lui refusent cette autorisation.

7 avril, en commission permanente à Charbonnières, face à deux recours déposé au Tribunal administratif par le collectif Mounier, le président Queyranne n'obtient pas une "autorisation à défendre" de l'assemblée régionale.

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