Lors de la commission permanente du 7 avril, en effet, face à deux recours au Tribunal administratif déposés par des parents d'élèves du collectif Mounier, le président de Région Queyranne s'est vu refusé son « droit à défendre » par son assemblée. Cette situation inédite en Rhône Alpes (et probablement en France) sanctionne ainsi lourdement un exécutif qui a cru pouvoir se passer de l'aval des élus et qui foule aux pieds les principes démocratiques les plus élémentaires.
Le détail du vote ci-dessous:
87 voix contre [ 55,6 %] : Europe écologie-Les verts (37) + Front de gauche (10) + Union du centre (18)
51 voix pour [ 32,7 %] : Parti socialiste, sauf Jérôme Safar, le président du groupe ! (46) + Parti radical de gauche (5)
18 abstentions [ 11,5 %] : Jérôme Safar + Front national (17)
Il a été fait état dans la presse de la « colère noire » de Jean-Jack Queyranne et il a été rapporté que de « mémoire d'élu » on ne l'avait jamais vu ainsi sortir de ses gonds. Nous avons de bonnes raisons de penser que cet emportement est en grande partie lié au dossier Mounier.
En effet, le 18 janvier 2011, par recours au Tribunal Administratif de Grenoble, des parents du collectif Mounier ont attaqué le président de région sur son communiqué de presse du 19 novembre; le 10 Mars 2011, Jean-Jack Queyranne a signé un mémoire en défense présenté au nom de la Région. Or, le 7 avril la commission permanente de l'assemblée régionale lui a refusé le droit de défendre précisément sur ce recours ! Le Tribunal Administratif demande toujours à une administration la justification de la compétence de la personne qui signe le mémoire. Dans le cas qui nous intéresse, comme le mémoire a été émis au nom de la Région et signé par ses soins, il faudrait que Jean-Jack Queyranne présente une délibération qui l'autorise à défendre, autorisation qui lui a justement été refusée jeudi dernier ... On comprend mieux dans ces conditions qu'il ait perdu à la fois sa superbe et ses nerfs lors de l'assemblée plénière de jeudi dernier !
Ce qu'il est maintenant convenu d'appeler « l'affaire Mounier » n'a sans doute pas fini de nous réserver des surprises : dans le dit mémoire, il apparaît que le président de Région avait choisi une ligne de défense pour le moins surprenante devant le Tribunal administratif, consistant à nier le fait qu'il ait pris la moindre décision concernant la rentrée 2011. Alors qui est réellement « décisionnaire » dans ce dossier ? Et quelle validité peuvent avoir, dans ces conditions, les « décisions » mises en oeuvre par le rectorat pour la rentrée prochaine ?