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Billet de blog 12 janvier 2011

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Conclusions de la médiation réalisée à propos du lycée Mounier de Grenoble

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les décisions concernant le lycée Mounier ont été ressenties comme ambiguës dans le lycée et dans la ville. On a d’abord cru à la fermeture définitive de l’établissement et à sa démolition, puis, ensuite, à sa fermeture pour reconstruction.
Cette fermeture devait être, dans un premier temps, immédiate puis, dans un second temps, elle fut décidée progressive. (Les élèves actuellement à Mounier pourraient y terminer leur scolarité) seules le secondes seraient réimplantées dans d’autres lycées à la rentrée 2011.

Le personnel, des élèves, des parents qui avaient déjà manifesté leur mécontentement, ont considéré que ces aménagements habillaient différemment la même solution : la fermeture du lycée, sa démolition, la construction d’un nouvel établissement dans un futur plus ou moins lointain et son implantation dans un secteur mal identifié.
Les intéressés pensaient ainsi que les pouvoirs publics profitaient des (réels) problèmes de sécurité que connaissaient les bâtiments pour mettre en œuvre l’idée selon laquelle il fallait supprimer un lycée en trop dans la ville.
Les réactions ont été vives et importantes. Elles sont liées à l’histoire récente de Grenoble depuis la construction des « quartiers sud » et l’investissement dont ils ont fait l’objet.
L’espoir d’une autre façon de vivre ensemble, toutes classes sociales confondues, a fondé beaucoup de projets architecturaux, sociaux, culturels et des projets pédagogiques dont les écoles et le collège de la Villeneuve ainsi que le lycée Mounier sont les héritiers.
L’évolution et le temps ont souvent déçu cet espoir mais du côté de l’Education et de la culture, les équipes sont restées mobilisées et leur travail a très souvent été couronné de succès.

Tout dernièrement encore, après les évènements de la Villeneuve, ces équipes ont pensé qu’elles avaient toute leur place dans les efforts à fournir pourréconcilier ces quartiers avec la ville et les aider, par l’éducation, à croire en leur futur. (voir pièce jointe n°1)
Ici, peut-être encore davantage, la concertation aurait dû prévaloir pour associer plus tôt l’établissement à une analyse de la situation et à la recherche de solutions. C’est le sentiment exprimé par la très grande majorité de nos interlocuteurs.

Conformément aux vœux du Président du Conseil Régional nous avons donc tenté de concilier les problèmes de sécurité constatés par la Région avec la volonté des acteurs locaux de voir se poursuivre les efforts pédagogiques actuellement engagés ainsi que l’histoire de « Mounier », au même titre d’ailleurs que l’auraient souhaité d’autres établissements symboliques de la ville.
Pour cela, nous avons conçu le projet de faire fonctionner Mounier pendant les opérations de démolition/reconstruction et pendant l’étape si importante du « Programme » qui dessinera, de façon concertée, l’avenir du lycée.

Ce projet ne peut se réaliser que si les conditions suivantes sont respectées :

  • Prise en compte raisonnable des questions de sécurité et, notamment, de celles exprimées par la Région, soit :

    • Désaffectation du bâtiment le plus fragile de l’établissement, le bâtiment « D ».

    • Le bâtiment « E » étant constitué de trois blocs, désaffectation progressive de ce bâtiment et poursuite de la surveillance déjà entreprise sur l'ensemble des locaux pour prendre les mesures qui s'imposent.

    • Mise sur pied d’un plan de redéploiement de l’ensemble des élèves dans le cas où il serait nécessaire d’évacuer l’établissement.

    • Utilisation d' «Algécos » de la nouvelle génération permettant un confort permettant un confort plus grand pour les élèves et le personnel.

  • La diminution significative du nombre d’élèves afin d' utiliser moins de surface, soit environ 450 élèves.

  • L'accueil par le lycée voisin, le lycée Guynemer, des demi-pensionnaires à midi. (ce lycée nous a déjà laissé entendre cette possibilité)

  • L'alimentation de la structure pédagogique par des secondes, seul gage d’une pérennité de l’établissement.

Le nombre de secondes devra être suffisant pour que la structure garde sa cohérence et que le lycée conserve ses options. ( musique, italien européen, chinois, arts visuels, arabe, turc) Seraient alors scolarisés dans d’autres établissements des élèves sans aucune de ces options.
Ces classes de « seconde » permettraient aux élèves du lycée, de poursuivre leur scolarité dans les filières existantes (L, ES, S, STG).
L’établissement veut et doit pouvoir conserver sa dynamique pédagogique en continuant à innover. l’implantation d’une seconde
expérimentale « CHARPACK », (voir pièce jointe n° 2) illustrerait cette volonté. L’ innovation se réaliserait sous la responsabilité des Inspecteurs Pédagogiques Régionaux concernés, en collaboration avec l’Université scientifique et médicale et l’IUFM. Elle ferait suite aux expériences déjà entreprises dans les écoles et le collège de la Villeneuve. L'IUFM reçoit très favorablement cette demande et propose même de mettre deux salles à disposition du lycée si elles sont remises en état. L'IUFM se trouve dans le voisinage immédiat de « Mounier ».

Pourmettre en œuvre ces dispositions,

  • Nous préconisons que le Président du Conseil Régional

- notifie officiellement la reconstruction du lycée E. Mounier sur le site actuel, produise un calendrier des opérations de construction et poursuive, bien entendu, la surveillance du site.
- sursoie à la demande faite au Recteur le 27 novembre 2010 de redéployer l'ensemble des classes de « seconde » du lycée Mounier.

  • Nous préconisons que le Recteur de l’Académie de Grenoble conduise et accompagne les dispositions qui sont de son ressort et qu'il veuille bien revenir sur les mesures de redéploiement de quelques unes des classes de seconde qui ont été réimplantées dans des lycées voisins. Nous savons la lourdeur et la complexité des calendriers de l’Education Nationale mais nous savons aussi que des réajustements interviennent régulièrement et qu’à l’heure où nous faisons cette proposition, le Comité Technique Paritaire qui doit être consulté sur cette mesure, ne s'est pas encore réuni.

Au delà de ces préconisations et comme le souhaitaient déjà le Recteur et plusieurs de nos interlocuteurs, nous recommandons aux pouvoirs publics (Etat, Région, Ville de Grenoble.) de prendre l'initiative d'une concertation plus globale concernant l'ensemble des établissements du second cycle du second degré. Cette concertation permettra d'élaborer des solutions adaptées aux réalités qui se dessinent pour demain et à anticiper les difficultés qui pourraient naître dans d'autres établissements de la ville.




Les Médiateurs
B.COHEN, G. ROCHE, B. JACQUIER, B. VERNEYRE

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