Le président Macron lors de sa conférence de presse avec Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a déclaré qu' « Être citoyen c'est avoir des droits et des devoirs, et ce sont d'abord des devoirs ». C'est une déclaration contre laquelle le Grenoblois Jean-Joseph Mounier, l'un des rédacteurs de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, préambule de la Constitution, se serait élevé!
En effet, Jean-Joseph Mounier, anglophile et admirateur des institutions britanniques, a été une des principales personnalités politiques de Grenoble en 1788 lors de la Révolution du Dauphiné, qui a débuté par la Journée des Tuiles, puis à Versailles en juin 1789, il a été à l'origine du Serment du Jeu de Paume, qui mènera, comme chacun le sait, à la formation de la première Assemblée Nationale dite Constituante.
Le 20 août 1789, Mounier a présenté à l'Assemblée les trois premiers articles de la DDHC faisant la synthèse des échanges entre les parlementaires. Or, dans ces articles, comme dans aucun autre des suivants, il n'était nulle part question de devoirs, mais uniquement de droits, étant entendu pour lui et les députés de la Constituante que ceux-ci étaient « NATURELS et IMPRESCRIPTIBLES » et que leur seul énoncé permettait à chacun de connaître ses devoirs.
Macron nous ramène à une conception digne de l'Ancien Régime. C'est aussi grave que sa déclaration « Un irresponsable n’est plus un citoyen » dans laquelle il se permet de désigner qui est citoyen et qui ne l’est pas. Nous voilà donc revenus en monarchie, étymologiquement en grec le « gouvernement par un seul chef »!
@jsoldeville