Nous le pressentions. Après avoir démonté l'argument sécuritaire justifiant l'annonce de la fermeture du lycée Mounier à la fin de l'année scolaire 2011, nous commencions à comprendre les véritables tenants et aboutissants de cette affaire.
Lors de l'assemblée plénière du 13 octobre, le rapport de la Cour régionale des comptes nous a été transmis. Celui-ci révèle un certain nombre d'éléments clé.
La Cour des comptes prend acte du fait que la Région Rhône-Alpes subit une influence certaine de la RGPP de l'Etat sans y être contrainte. Ainsi, l'Etat a transféré la gestion des TOS à budget constant alors qu'il manquait environ 500 postes (soit 10%). Or, ces postes sont toujours manquant et la Région ne fait donc pas mieux sur ce point que l'Etat qu'elle critiquait !
Plus loin, la Cour signale une irrégularité : une directrice adjointe en détachement de l'Etat est rémunérée à l'indice 2120, largement au delà de ce qui est légal et au delà de toutes les rémunérations (le maximum est l'indice 1501), y compris celle du directeur général des services, en violation du décret 87-1102 de décembre 1987 ! Dans le rapport, la Cour rajoute : « On comprend mal les conditions particulières faites à cet ancien fonctionnaire d’Etat. »
Les membres de la communauté du lycée Mounier comprennent eux très bien les raisons de ce traitement particulier : c'est en effet le même haut fonctionnaire détaché du ministère de l'éducation nationale (et au passage ancien membre du cabinet d'Allègre) qui a eu la charge, avec la bénédiction politique du socialiste Jean-Jack Queyranne (lui-même ancien ministre de Jospin), du dossier de la liquidation du lycée Mounier et ainsi du dégraissage, à l'échelle rhône-alpine, du mammouth !