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Billet de blog 17 juillet 2011

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Queyranne met en oeuvre à Grenoble la politique de casse de l'Éducation nationale du gouvernement Fillon

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- une finalité économique : l'Etat en supprimant toute décharge de service durant l'année de stage et en affectant directement les lauréats fait des économies considérables en moyens humains puisqu'il dispose d'un volant appréciable de remplaçants, se dispense de créer de nouveaux postes et de rétribuer des formateurs.
- une finalité politique : à terme il s'agit de réduire, voire de supprimer la fonction publique d'Etat d'enseignement en faisant disparaître les concours dont le nombre de postes diminue chaque année- et en s'alignant sur le modèle de plusieurs autres pays de l'UE. Pour la première fois en France existeront dès la prochaine rentrée des titulaires d'un diplôme d'enseignant indépendamment de la réussite d'un concours. Se met ainsi en place un mode de recrutement des enseignants contractuels et précaires parallèle à celui sur concours en vigueur aujourd'hui et créant les conditions de sa disparition. La longueur des études et la multiplication des exigences pour devenir enseignant fonctionnaire dissuadent les étudiants, et en particulier les plus modestes, de suivre la voie des concours.
- une finalité idéologique: en perdant leur statut de fonctionnaire et la sécurité de l'emploi, les enseignants risquent de perdre très rapidement leur liberté pédagogique. Recrutés sur profil en fonction des projets d'établissement, eux-mêmes subordonnés aux impératifs des bassins d'emploi et des politiques régionales, les enseignants seront mis à la botte de pouvoirs locaux dont dépendra la reconduction de leur contrat.

L'affaire du lycée Mounier à Grenoble, dans un tel contexte, a valeur de symbole. Lors de la dernière assemblée plénière, qui s'est tenue dans les nouveaux locaux de Confluence, nous avons été reçus par la vice-présidente Sylvie Gillet de Thorey : celle-ci nous a dit vouloir répondre favorablement ("dans un esprit d'apaisement") à notre demande d'augmentation des effectifs du lycée Mounier à 420 élèves pendant la phase des travaux (rentrée 2013), permettant ainsi l'accueil d'une 4ème seconde à la rentrée 2011 et le maintien toutes les options. Nous avons alors repris espoir !
Las, le président Queyranne a refusé de donner suite à notre requête et n'a pas écrit au recteur Audéoud pour l'informer de l'augmentation la capacité d'accueil de l'établissement, qui est de son ressort, conformément au Code de l'éducation. Dès lors, il apparaît clairement que les motivations du président ne sont ni techniques ni financières, mais bien politiques : c'en plein accord avec la politique de casse de l'Éducation nationale menée par le gouvernement Fillon, qu'il participe à sa mise en oeuvre, avec le recteur de l'académie de Grenoble !

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