Le moins que l'on puisse dire est que la situation ne s'est guère améliorée:
« Au cours de l'année, le seul foyer où se rassemblaient les jeunes a fermé. Il était envahi et dégradé par des adolescents sans repères dès qu'il était ouvert , explique Alain Manac'h (un des principaux responsables associatifs du quartier). Rouvert depuis peu, il nécessite désormais la présence de trois adultes. En septembre 2010, la Région a annoncé la fermeture du lycée Mounier, établissement de secteur de la Villeneuve. Situé entre le quartier populaire et le centre-ville, il était pourtant symbole de mixité sociale à Grenoble. L'équipe pédagogique s'est battue pendant six mois jusqu'à obtenir l'annulation de cette décision en février dernier. Cet exemple est extrêmement symbolique de la situation. Les élus vivent dans leur bulle », analyse Alain Manac'h.
La position de la mairie est des plus frileuses sur ce sujet, le grand « dada » du maire étant le développement des activités de haute technologie dans la partie nord de la commune, délaissant ainsi les quartiers populaires du sud, qui, de plus, sont peu « rentables » sur le plan électoral du fait d'un taux d'abstention extrêmement élevé.
En avril, la mairie a dévoilé un plan pour la Villeneuve sur les années 2011-2014 avec des propositions pour l'emploi, l'initiative des jeunes et la sécurité. Michel Destot, maire de Grenoble, affirme avoir débloqué 350 000 euros en faveur du quartier. « C'est un effet d'annonce , estime Alain Manac'h. On n'en voit pas la couleur. » « C'est ridicule ! s'emporte Alain Minault (habitant du quartier et membre du collectif Mounier) 350 000 euros, c'est une goutte d'eau, il suffit de voir les millions qu'ils investissent dans Minatec (campus d'innovation en nanotechnologies grenoblois, NDLR) ».
Les habitants du quartier ont rédigé un Livre blanc à destination de la mairie, mais celui-ci ne semble pas avoir trouvé grand écho auprès du maire de Grenoble!
Le 4 juin, le collectif inter-associations de la Villeneuve a remis le livre blanc en mains propres à Hélène Vincent, élue municipale en charge du secteur de la Villeneuve. Les auteurs du document n'ont à ce jour reçu aucun retour. Pourtant, les associations avaient travaillé en collaboration avec Jérôme Safar, 1er maire adjoint de Grenoble. « Il nous a baladés ! » dénonce Alain Manac'h, qui a dirigé la réalisation du livre blanc.
« Nos propositions ne sont pas entendues parce qu'elles coûtent et ne rapportent pas beaucoup de voix aux élections », assène Alain Minault. Selon lui, les hommes politiques sont en totale incapacité d'entendre des choses du terrain.
Sur le site du Point.fr les commentaires des internautes sont désespérants et malheureusement bien « dans l'air du temps » : ainsi on « dépenserait trop » pour ce quartier, on aurait déjà « tout tenté » et il faudrait « arrêter de financer » les associations de la Villeneuve ....
Décidément, le prêt à penser libéral et l'individualisme règnent en maître: comment tout cela va-t-il finir ??