Une lutte exemplaire et une leçon de démocratie

Dans le dernier numéro des Nouvelles de Grenoble (n°145, sept.-oct.), trois tribunes libres traitent de la rentrée scolaire; parmi celles-ci, deux portent en totalité ou partiellement sur le lycée Mounier, dossier qui semble donc faire l'unanimité dans de nombreux courants de la majorité et de l'opposition municipale.
Ainsi, Marie-France Monery (5ème adjointe au Patrimoine municipal, PCF), dans une tribune intitulée « Une rentrée sous le signe de l'inquiétude et de la morosité » rappelle que :

« C'est bien à la casse de l'école et des services de l'éducation par le gouvernement actuel auquel nous assistons: suppression massive de postes d'enseignants, fermetures d'écoles rurales, moyens en baisse dans les zones sensibles, fin de la scolarisation dès 2 ans, suppression des RASED, formation des enseignants réduite en peau de chagrin... Une succession de choix politiques rendant l'école française toujours plus inégalitaire. »
A Grenoble, des fermetures et des fusions, qui sont malheureusement effectives en cette rentrée 2011:
« C'est aussi la fermeture des CIO Grenette et Olympique à Grenoble pour les fusionner et les regrouper dans un lieu central bien moins adapté à l'accueil d'un public varié et qui ne remplira plus les conditions d'un service de proximité personnalisé. »
Et en ce qui concerne le lycée Mounier :

« Ce sont encore les menaces de fermeture qui ont pesé sur le lycée Mounier, projet revu et adapté grâce à une mobilisation forte et de longue haleine de tous les acteurs concernés... Nous devons prendre exemple sur cette lutte pour sauver le service public de l'éducation nationale car les orientations du gouvernement vont à contresens des collectivités dont notre Ville qui est très active en ce domaine, pour permettre aux jeunes et à leurs professeurs de travailler dans de bonnes conditions. »
Gilles Kuntz, (conseiller municipal, élu Vert et du CA de Mounier) qui a intitulé sa tribune "Pour que vive l'esprit d'Emmanuel Mounier", critique les acteurs aussi bien sur le fond que sur la méthode :
« L'information sur cette fermeture et les soi-disant problèmes de sécurité a été brutale, alors même que la surveillance du bâti est permanente. Il est douteux que la Ville, en charge de la sécurité des bâtiments, n'ait jamais été informée des inquiétudes de la Région à ce propos. Les membres du conseil d'administration, en tout cas, les ignoraient. Ce décalage a empêché la construction d'une information partagée, voire contradictoire. »
Et plus loin, optimiste :

« Du point de vue de la démocratie, il faut se souvenir des réticences à dialoguer : médiation, groupe projet, ont été obtenus par la mobilisation.. Une concertation en amont aurait évité cet affrontement. Par ailleurs, la Région, la Ville et le rectorat ont donné l'impression d'incohérence les uns par rapport aux autres... Cet épisode laissera des traces. Mais il aura eu au moins un aspect positif : de nombreux jeunes ont fait là leur apprentissage de l'engagement et de la citoyenneté. Et ainsi continuera à vivre l'esprit d'Emmanuel Mounier... »
Que les auteurs de ces tribunes soient vivement remerciés de leur soutien !
MOUNIER RÉSISTANCE !!