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Billet de blog 16 août 2019

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Chronique de Bourganeuf #5 - "Les correspondantes"

Une chronique ratée concernant Armand T. (d’Ambazac) et sa fille Samantha T. narrée par Jérôme T. (de Bourganeuf) Chapitre 5 : « Les correspondantes » ∗∗∗ INTERDIT AUX MINEUR(E)S — RÉSERVÉ AUX HABITANT(E)S DU HAUT-LIMOUZIN

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Émettant un petit cri, au demeurant charmant, elle trempa son doigt de pied dans l’eau de la piscine gonflable d’Armand T. (d’Ambazac). Ce dernier rit et encouragea la jeune fille à s’enhardir. Suzy (du Yorkshire) pouffa, puis sauta entre les boudins jaunes. Kathleen (de New-Hampton) se tâtait, du genre « faut-il que je la suive ou bien faut-il que je me fasse désirer encore un peu ? ».
À ses côtés, Samantha T. décida pour elle. Elle la poussa avec rudesse. Kathleen s’affala sur la piscine sans même avoir le temps de protester. Armand T. s’esclaffa. La soirée s’annonçait torride. Les deux correspondantes anglaises de sa fille, Samantha T., n’étaient pas si bêcheuses qu’il le croyait.
Il ajusta son slip de bain et courut pour les rejoindre, se voyant comme une divinité gréco-romaine sur le point de s’accoupler avec deux naïades dédiées à son culte. Quand il commença à barboter vers elles, les Britanniques reculèrent aussitôt de l’autre côté. Deux enjambées plus tard, elles s’étaient déjà extraites de la piscine, trempées, dégoulinantes, baragouinant des anglaiseries trop maniérées à son goût. Quittant à son tour l’eau tiédasse, il remonta à nouveau son slip en latex bleu marine, veillant à laisser dépasser une touffe de poils pubiens, symbole de sa virilité. Les Anglaises ne montrèrent aucune réaction, ce qui lui redonna de l’assurance. Les désignant du doigt, il fit le geste de dégrafer un soutien-gorge. Elles haussèrent les sourcils et montèrent s’enfermer dans leur chambre à double tour.
Découragé, Armand T. s’assit sur sa chaise-longue. Les étoiles accrochées dans le ciel étaient autant d’interrogations sans réponse.
« Putain ! J’me suis jamais cogné des correspondantes aussi bégueules ! » lança-t-il.
Samantha T. approuva du bout des lèvres.
« Lydie d’Édimbourg, tu t’en souviens ? Putain ! Celle-là, elle avait peut-être son caractère, mais elle rechignait pas à montrer du téton. Non mais, kess que c’est que ces branleuses du Brexit ! Quelle connerie, toute cette merde !
— Écoute, papa, n’en fais pas un drame. Je te promets de m’en occuper.
— Ah ouais ? Et quand ça ? À la Saint-Glinglin ?
— Mais non, dès cette nuit, lui promit Samantha T.
— Et on peut savoir comment tu comptes t’y prendre ? » Allongé sur le matelas, il croisait nerveusement les jambes.
« Ben, c’est pas si compliqué : je vais frapper à leur porte, sur le coup des deux trois heures du matin, puis je leur dis que tu nous fais un malaise, qu’il faut m’aider si on veut pas te voir crever.
— Ouais, bon, et après ?
— Après, t’es à poil sur ton lit. Pour donner le change, tu suffoques, et je disparais en disant que je vais chercher les secours, et qu’il faut qu’elles restent là, au cas où.
— Au cas où quoi ?
— J’sais pas, que tu t’étrangles, un truc comme ça.
— Bon, et après ?
— Après, papa, c’est à toi de jouer. Avec un peu de chance, y en a bien une des deux qui voudra te tâter l’engin. Pour les attirer, faudra juste que tu le redresses suffisamment.
— Merde ! Et si j’y arrive pas, même en me paluchant ?
— Ben si c’est ça, tu pourras te brosser.
— Merde, c’est tout ce que tu proposes ?
— Ben, je trouve ça déjà pas mal, moi.
— Et tu crois que ça pourrait marcher ?
— Mais enfin, papa, si je te le dis. Ces deux gouines vont pas résister en voyant ton engin de 14-18.
— Eh oh ! vas-y mollo, quand même.
— Excuse, papa, je voulais dire de 39-45.
— Je préfère, Samantha, je préfère. »
Il se tut, se demandant laquelle des deux allait craquer la première : Suzy ou Kathleen. D’ailleurs, laquelle préférait-il ? Suzy avait une bouche à sucer un abricot entier, et Kathleen bénéficiait d’une croupe garantie pure vache. Le choix était ardu. Il décida de laisser le destin maître du jeu. Après tout, l’essentiel était de tirer une bonne crampe et de se rendormir pour avoir le temps de récupérer avant l’aube. Armand T. soupira, puis échangea un sourire complice avec Samantha T. La lycéenne annonça qu’elle allait se coucher et qu’elle viendrait le réveiller à l’heure prévue. Avant de s’éclipser, elle lui conseilla de se débarrasser de son slip en latex et de ne pas oublier de s’asperger le bas-ventre d’eau de Cologne. Il hocha la tête et la remercia de tout ce qu’elle faisait pour lui, à son âge, dix-sept ans et demi, au lieu d’aller s’éclater avec des garçons de son âge.
Haussant les épaules, elle disparut à l‘étage, laissant son père vaquer à son imaginaire et à ses envies.

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