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Billet de blog 27 août 2019

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La Malédiction de Roberta - Chronique de Bourganeuf - Episode 1 "Le paquet cadeau"

La malédiction de Roberta "Le paquet cadeau" Une chronique malséante concernant Armand T. (d’Ambazac) racontée par Jérôme T. (de Bourganeuf) ∗∗∗ INTERDIT AUX MINEUR(E)S — RÉSERVÉ AUX HABITANT(E)S DU HAUT-LIMOUZIN

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Si quelqu’un l’avait interrogé sur la musique crachée par la sono du Brasil Tropical de Tulle, il n’aurait pas su dire autre chose que les années 70-80. En tout cas, ça évoquait du disco, genre Cerrone, ou du funky, type Chic. Sur la piste multicolore, Armand T. se dandinait comme il pouvait. Il n’avait jamais eu le sens du rythme. Ses efforts étaient dus à la présence de Roberta, la meuf canon qu’il travaillait d’œillades depuis vingt bonnes minutes. La métisse était splendide, à tout point de vue, peut-être un peu trop grande pour lui, mais bon, l’essentiel restait cette paire de miches endiablées qui tressautait aux riffs cinglants des guitares. Pour Armand T., ce spectacle représentait la classe absolue. Les longs cheveux noirs de Roberta qui virevoltaient de bas en haut sous les stroboscopes la transformaient en jument qui ne saurait jamais dire non.
Le DJ du Brasil Tropical cria quelque chose, puis bascula sur un slow de guimauve langoureuse. Roberta, l’œil câlin mais timide, passa ses bras autour d’Armand T, tout en prenant soin d’éviter tout autre contact direct avec son cavalier. Celui-ci se persuadait que la ligne d’arrivée n’était pas loin d’être franchie. Alentour, tout n’était que roucoulades et embrassades, enlacements et frottements. Quand Armand T., chauffé à blanc, voulut changer de braquet, Roberta lui fit vite comprendre qu’elle n’était pas de ces marie-galantes couche-toi de là que je m’y mette. Bon prince, Armand T. lui accorda de conserver une certaine distance, avant le grand saut qui, selon lui, ne saurait tarder.
Deux hits plus tard, Roberta lui offrit un bizou dans le cou et lui mordilla le lobe de l’oreille. Le premier instant de surprise passé, la manœuvre électrisa le bougre d’Ambazac qui saisit la main de la belle métisse et se dirigea vers les toilettes pour hommes. Quand il poussa la première porte des latrines ouverte, elle la franchit sans renâcler. Roberta était sans aucun doute silencieuse, mais elle n’était pas pour autant manchote. Dès le loquet tiré, elle s’installa sur la cuvette des WC et débraguetta son convive, avant de happer la chose qu’elle câlina d’une experte manière, l’engloutissant jusqu’à l’arrière-gorge avec force bruits et succions rauques. Armand montait vers les anges d‘Ambazac. Il agrippa la tête brune, poussant le plus loin possible sans la lâcher. Quinze longues secondes s’écoulèrent, puis Roberta, manquant s’étouffer, recula précipitamment, larmoyante, bavant, mais épanouie.
Armand T. la releva. Elle se retourna sans tarder, s’appuyant de ses deux bras tendus sur le carrelage du mur d’en face. Remontant la jupe de Roberta sur ses hanches, baissant son string rouge carmin, il s’enfonça en gémissant d’aise dans une petite cavité admirable, qui se dilata et se contracta tant et si bien qu’il se crut propulsé au douzième ciel de Bourganeuf. Haletant, il bourra avec gourmandise, se hasardant finalement à glisser une main entre ses cuisses pour tâter la prochaine étape. Ce qu’il y dénicha le laissa sans voix : Roberta s’était munie de deux testicules de belle taille qui roulèrent sous ses doigts, pendant sous un braquemard géant, dur comme un roc.
Quand il entendit Roberta le supplier de se finir, il hésita, mais pas longtemps. Il se déchaîna, concluant dans un jaillissement de feu d’artifice. Roberta en profita pour se lâcher elle aussi, aspergeant de sperme la faïence des toilettes et les mocassins d’Armand T. Celui-ci se retira, repoussant violemment Roberta. Le défiant d’un regard moqueur, elle l’apostropha d’une voix mâle : « Je sais qui t’es, mon bel Armand T. d’Ambazac.
— Et alors ? répliqua-t-il sourdement.
— Ça te dirait qu’on claironne dans tout Ambazac que tu te payes Roberto de Bulajeuf ?... Tu réponds pas ?
— Écoute, pourquoi tu me dis ça ?
— Pour rien. »
Roberto se rhabilla, délaissant sa victime dans la pièce puant l’urine et le sexe. La musique disco parut soudain triste et angoissante à Armand T. La soirée était foutue. Il se rhabilla à son tour et revint, penaud, sur l’arène du Brasil Tropical. Désormais, il devait éviter ce club qui avait pourtant bonne réputation selon Alfredo (de Meuzac). Au moment où il se remémora le petit sourire en coin d’Alfredo quand celui-ci l’avait branché sur Roberta, il se jura d’abord de défoncer la tronche de l’entremetteur. Ensuite, il se calma, se rendant compte que cela faisait des années qu’on ne l’avait pas pompé d’une manière aussi éclatante. Au fond, il devrait plutôt remercier Alfredo, mais il décida que c’était au-dessus de ses forces. Toutefois, au nom de leur solide amitié, rien ne pourrait l’empêcher de lui demander le numéro de Roberto.

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