On m’a demandé quelles étaient les raisons de mon indignation quant au positionnement d’une grande partie de la NUPES sur la réintégration des personnels suspendus pour non vaccination contre la COVID.
Tout d’abord, il est faux de dire que les soignants qui ont fait le choix du vaccin sont pour cette réintégration. Beaucoup de professionnels s’y sont opposés par éthique. Ils l'ont dit, précisé, et montré.
Il est encore plus indigne de se servir de l’argument du manque d’effectifs, le manque d’effectifs ne provient pas de cette suspension, il provient d’un système néo libéral qui veut la peau des services publics. Utiliser cet argument c’est faire la courte échelle à la perpétuation de ce système. Et les soignants vaccinés l’ont bien compris puisqu’ils ont déploré cet argumentaire.
Et ceci est valable pour la métropole comme pour les ultramarins.
Il est aussi question du coeur de métier de soignant. Il est de la mission des soignants de protéger leurs patients, parfois d’eux-mêmes et c’est la raison pour laquelle il y a une surveillance méticuleuse de leurs vaccinations. La gauche décide de nier cet aspect du métier.
Et c’était aussi un combat. Le combat de défendre la science, nécessaire en médecine, contre les fakes news, le complotisme, et les courants anti vax, présents aussi parmi les soignants non vaccinés en grande proportion. Permettre à un soignant anti vax de réintégrer son poste, c’est comme permettre à un contrôleur fiscal prônant la fraude fiscale de réintégrer son service. C’est absurde. C’est contre la nature même du métier.
Il est rétorqué que la Haute Autorité de Santé ne préconise plus la vaccination obligatoire mais recommande vivement que cette vaccination soit faite. La Haute Autorité de Santé ne peut rien obliger mais seulement recommander, de plus elle précise que cette levée d’obligation doit être conditionnée au respect des gestes barrière dont le masque, or le port du masque n’est plus obligatoire. Ce que les soignants suspendus applaudissent. Il y a donc une mise en danger des patients et encore davantage des personnes vulnérables et fragiles. Sciemment. Au nom du choix individuel, contre la santé publique. Au nom d’un égoïsme complotiste, contre l’intérêt général. Et le tout validé par la NUPES. La gauche a donc décidé de sacrifier les personnes en situation de handicap, les personnes fragiles, les patients dans un calcul politique pour des soignants qui avaient renoncé à leur mission.
Cela créé un précédent. A quand des manifestations contre le ROR, contre le DTP ? Quelle est la limite quand on a déjà transigé sur l’inacceptable ?
Le service public est au service du public, et dans un système de soins, le soin doit demeurer la priorité.
Quand les soignants ont choisi de ne pas se faire vacciner, ils ont choisi de ne pas respecter leur mission et ainsi de mettre sciemment les patients en danger.
La situation n’était cependant pas cohérente. On ne maintient pas suspendues des personnes, les empêchant d’exercer un autre métier ou toute autre formation. Il était donc primordial de résoudre la situation, mais cela ne passait pas par leur réintégration, sinon cela valide tout ce qui est à proscrire.
La NUPES n’est alors plus crédible sur le sujet de la santé.