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Billet de blog 25 novembre 2022

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Quatennens, et les partis politiques ?

Les cas de violences chez les cadres politiques sont de plus en plus en plus dévoilés et la parole se libère de plus en plus. Si les personnes qui sont coupables de ces actes sont parfois sanctionnées, il demeure que les cas sont nombreux, et que les partis politiques sont responsables.

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La politique, un monde violent

La politique est un sport de combat dit on. Malheureusement c’est un combat, mais dans le sport il y a des règles. On en voit peu d’explicites en politique.

Cependant, il s’agit d’un combat où la sémantique de la violence est présente, le conflit fréquent et peu constructif, ainsi qu’une considération d’autrui parfois, souvent cynique.

Se mêlent à ce combat des stratégies, souvent claniques, et des phénomènes de réseaux internes dont tous visent la conquête du pouvoir.

Quand Machiavel mentionnait l’utilité du conflit, c’est parce que le débat construit permettait la création du pouvoir politique. Désormais, il n’est plus question de créer du pouvoir mais simplement de lutter, au détriment d’autrui pour la conquête du pouvoir qui existe déjà. Il est facile de comprendre la pauvreté du débat politique et public actuel.

C’est un monde violent, par conséquent il convient que les militants soient en capacité de se battre, de lutter pour le parti.

Il est nécessaire, que les plus combatifs soient les cadres du parti afin de maximiser la conquête du pouvoir.

C’est une guerre, sans arme physique, dans le respect des lois la plupart du temps, mais c’est une guerre.

Si c’est une guerre, il faut des soldats, des guerriers. Vous comprenez, avec cette sémantique et cette logique les raisons pour lesquelles les femmes sont moins mises en avant, ainsi que les personnes jugées vulnérables comme les personnes en situation de handicap, ou les personnes précaires socialement, puisque la précarité est souvent considérée comme une fragilité, un point faible.

Vous comprenez aussi pour quelle raison il existe une uniformisation des profils des cadres politiques, qui proviennent des mêmes écoles, ont les mêmes formations et viennent souvent des mêmes classes sociales.

Vous comprenez pour quelle raison la diversité ne s’y impose pas, et pour quelle raison les partis finissent par concentrer les mêmes sociologies.

Comment considérer, que dans un monde si violent, les personnes qui y réussissent, qui y excellent, ne possèdent pas des formes de violence dans leurs comportements ?

Comment considérer que la conquête du pouvoir comme prisme principal du quotidien ne soit pas une caractéristique propre à permettre une violence systémique ?

Si la politique concentre des personnes violentes ou qui ont la capacité de l’être, alors il est logique que cette violence soit légitimée. Car elle est un moyen d'accéder au pouvoir. 

Face à cela, les partis ont souhaité réagir. Ils ont mis en place des vigies, développé des programmes dénonçant les violences notamment sexuelles et sexistes, et fait montre d’une volonté de traiter de façon interne les violences qui seraient illégales.

Car, oui il n’est pas question d’éthique mais de justice, non d’exemplarité mais du risque de sanctions. On l’a bien vu lors des affaires Bayou, et Quatennens, les partis concernés qui ne cessaient de clamer que c’était aussi une question de morale ont très vite modéré leur propos quand parmi leurs rangs, ces dramatiques événements survenaient.

Il existe en effet une sorte de paradoxe où les partis de gauche notamment ont un programme très ferme sur les violences (pas toutes) qui tranche avec leur ambivalence quand la violence s’exprime au travers d’un de leurs membres éminents.

Cela s’explique. La problématique des partis n’est pas de rejeter la violence qui est nécessaire à la conquête du pouvoir mais la violence, hors cadre, imprévisible, inutile pour cette conquête et parfois illégale.

Il existe des solutions pourtant.

La première est de reconnaître pour mieux les combattre toutes les violences, absolument toutes.

La seconde de renforcer la diversité des profils au sein des exécutifs et donc d’en finir avec un monde politique qui serait une violence inéluctable au service de la conquête du pouvoir. (Cela fait en plus des gouvernements ridicules, incompétent dans la gestion)

Cela permet à plus de personnes concernées par les violences de modifier les fonctionnements internes des partis pour que justement, la violence ne soit plus un moyen ni une fin, mais une ennemie.

Cela a également comme avantage certain d’être crédible quand on dit  lutter contre les violences sexistes, sexuelles, racistes validistes et toutes les violences induites par un système qui s’incarne en des individus.

Les citoyennes et citoyens auront alors davantage confiance et pourront alors s’impliquer dans ces appareils tellement sclérosés et oppressants.

Si les partis ne veulent plus de cette violence, alors que le discours politique ne soit plus celui qui exprime que celle-ci est inéluctable, et ne met plus en exergue des personnes qui ont comme principale qualité la conquête du pouvoir mais sa création et son partage.

Alors, la lutte contre ces violences sera un vrai combat et les partis de véritables acteurs.

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