Quelle société pour demain ? Croissance ou décroissance ?
Le fil rouge : le progrès social
1ere partie : le problème c’est le capitalisme mondialisé, le malthusianisme n’est pas la solution.
(voir plus bas seconde partie sur la transition énergétique et écologique)
Ø La crise profonde sur tous les aspects (politique, économique, social, écologique) de nos sociétés pose la question de leur très profonde transformation, mais dans quelle direction ?
Ø Sur la base d’une critique largement fondée du mode de développement actuel, certains en arrivent à refuser tout développement et à prôner la décroissance, ce qui, à mon sens, serait tomber d’une impasse dans une autre.
Ø C’est une question très lourde pour la gauche de transformation sociale qui peut entraver sa capacité à être une alternative crédible pour demain.
Ø Le propos qui suit se concentre sur la France parce qu’il vaut mieux parler de ce que l’on connaît le mieux et de ce qui est ou devrait être notre responsabilité de citoyens, dans un choix souverain
Ø Pour changer la société, il nous faut à la fois un autre partage des richesses….. et la croissance
Oui la croissance parce que les besoins ne peuvent être satisfaits avec une croissance zéro ou une croissance négative et parce que l’état de délabrement social et économique actuel exige des mesures fortes, qui évidemment ont un coût
1) inventaire de quelques besoins incontournables
Ø embaucher 6 millions de chômeurs au salaire moyen =plus de 200 milliards €
Ø augmenter les salaires de 200 € nets en moyenne plus de 78 milliards € , un peu moins de 10 % d’augmentation moyenne , ce ne qui ne peut être qu’un premier pas : l’avenir est à la hausse des qualifications , donc des salaires
Ø isoler un million de logements par an coût 20 à 30 milliards par an
et puis (non chiffré)
Ø remettre la retraite à 60 ans à taux plein, améliorer la situation des retraités actuels (la pension moyenne est de 1300 € environ)
Ø investir dans les services publics, santé, éducation, transports (le développement des transports collectifs, le retour du fret de la route vers le rail impliquent des investissements lourds)
Ø investir pour transformer l’industrie et relocaliser les productions
Ø construire plusieurs centaines de milliers de logements sociaux
La profondeur de la crise est telle qu’en sortir ne peut se réduire à quelques mesures cosmétiques mais implique un effort du niveau de 1936 ou 1945 : on ne sortira pas la France de l’ornière sans un choc de progrès social, pour les salaires , les services publics, l’investissement.
La reconquête politique par la gauche authentique des classes populaires, largement réfugiées dans l’abstention, est inséparable de cette ambition forte et d’une cohérence à construire qui la crédibilise.
Cette transformation doit permettre de sortir des millions de gens de la pauvreté et en même temps de reconnaître pleinement, on en est loin, le travail et la qualification des ouvriers , cadres, ingénieurs, enseignants personnels de santé sans qui toute mutation économique et sociale serait vouée à l’échec.
Cela suppose , à l’inverse du pacte Hollande Gattaz , d’augmenter fortement les dépenses publiques , de l’état comme de la protection sociale , de mettre fin aux cadeaux aux grandes entreprises , et de prendre l’argent où il est , c'est-à-dire aux plus riches.
2) Le partage des richesses nécessaire mais pas suffisant
Ø les 1 % les plus riches (seuil 93 000 € par an pour un célibataire, 139200 € pour un couple sans enfant) représentent en tout 7 % du PIB de richesse globale : si on leur prenait « tout », on disposerait d’environ 150 milliards €[1], en « prenant » 80 %, 120 milliards € c’est considérable, mais cela ne suffit pas.
Ø certes on peut aussi taxer non seulement les revenus mais aussi les grandes fortunes , s’en prendre aux fonds spéculatif des multinationales et des banques
Ø il n’empêche que l’on distribuera plus de biens et de services en salaires, en prestations sociales, en services publics, et donc à l’arrivée en biens et services que ce qu’il sera possible de soustraire aux plus riches en biens inutiles.
Ø il faut donc produire les biens et services en plus qui sont nécessaires, à défaut, on achète allemand ou chinois et le déficit accru du commerce extérieur conduit vite à l’asphyxie, à l’impossibilité de mener une politique indépendante et à la fin de l’expérience de transformation sociale, c’est ce qui s’est passé entre 1981 et 1983.
Ø le partage des richesses n’en est pas moins essentiel pour le redémarrage de l’activité : les plus riches ne consomment qu’une partie de leurs ressources, à l’inverse les plus pauvres consommeront tout gain de salaire, relançant la demande
Ø le nécessaire relocalisation d’un certain nombre de productions, ce qui bien sûr conforte la tendance à un redémarrage de l’activité
Ø cela pose bien sur la question des parités monétaires et de l’euro et d’une remise en cause au moins partielle du libre échange
3) produire plus mais autrement
Ø globalement, il faut produire plus : sinon aucune perspective de progrès social et au-delà de transformation économique, sociale, écologique n’est crédible, faute des ressources indispensables.
Ø les discours malthusiens [2](on dit aujourd’hui de décroissance) doivent être reçus pour ce qu’ils sont : une idéologie réactionnaire qui ne peut avoir pour effet que d’habiller d’une dose de fatalité toutes les politiques de régression sociale du néo libéralisme, et cela quelles que soient les intentions de ceux qui tiennent ces discours.
Ø il convient aussi de réfléchir à l’augmentation de la population française (à l’inverse d’autres pays européens)qui va se poursuivre. Un revenu global sans croissance sur le long terme, c’est un revenu moyen qui baisse. Et si le revenu global diminue, la part de chacun ne peut que baisser plus fortement
Ø pour autant, la critique du productivisme aveugle que nous connaissons n’est pas vaine : la croissance capitaliste priorise les productions , non pas en fonction de leur utilité sociale mais des profits attendus, elle est donc source de gâchis, d’inefficacité et d’injustice . Le meilleur exemple en est la croissance importante de l’économie américaine depuis 30 ans qui n’a profité qu’aux 1% les plus riches, le salaire médian restant au contraire rigoureusement étal.
Ø il est aussi exact qu’une croissance trop rapide peut être à la source de déséquilibres importants, notamment environnementaux. Pour transformer en profondeur le fonctionnement d’une société sans dommages majeurs, il faut du temps. Il n’est pas question de rejouer les plans quinquennaux soviétiques.
Ø les critiques faites au Pib sont également fondées : il mesure aussi bien une production de biens et de services utiles à la population que des consommations de luxe ou des gâchis multiples
Il y a donc bien croissance et croissance, la croissance formatée par le profit nous mène à une impasse, mais sans croissance on ne peut transformer la société dans le sens d’un bien être pour le plus grand nombre, au regard des progrès sociaux qui restent à faire comme des investissements sans lesquels on ne pourra transformer l’existant.
Ø la clé est dans un système de production et de consommation qui progressivement se transforme en étant piloté par un critère clé , les besoins (sociaux, culturels, environnementaux) du plus grand nombre, en commençant par ceux qui seront jugés collectivement les plus prioritaires (alimentation, logement, transports, santé, éducation…).Cela veut dire que l’on peut par exemple fabriquer moins (ou pas) de grosses cylindrées et plus de voitures économes en carburant , ou hybrides ou électriques, ou encore plus de matériel ferroviaire.
Ø l’industrie et les services doivent donc connaître des transformations fondamentales,et sur la longue durée avec un souci majeur pour la qualité, l’impact écologique, la moindre consommation d’énergie :cela exige des investissements importants et la hausse des qualifications.
La crise profonde que connaît notre société ne peut trouver d’issue positive que par une transformation de fond, pas par un bricolage de l’existant, que ce soit sur le plan de la situation sociale, de l’organisation de la société. Cette transformation exige des ressources importantes et du temps.
Cette transformation, pour ce qui est de ses objectifs et de sa mise en œuvre doit reposer à chaque étape sur des choix démocratiques. Ce que l’on fait doit découler non plus des choix d’une oligarchie dont le profit maximisé est le seul guide, mais de choix citoyens, rendus opératoires par des services publics étendus et démocratisés , par une maîtrise des grands choix économiques à travers le contrôle public des banques et d’industries clé. En résumé au bout de ce processus, le socialisme.
Seconde partie :Quelle société pour demain ? La Transition écologique et énergétique
Cop21, rejets de CO2, énergie
Sur ce sujet, la Cop 21 a escamoté l’essentiel : faire face au problème climatique implique non pas seulement des mutations techniques dans les systèmes de production ou dans la production d’énergie, mais une remise en cause politique de la manière dont nos sociétés sont organisées et par voie de conséquence de la domination du capitalisme mondialisé qui écrase les peuples du nord et au sud . On comprend que les gouvernements du monde comme les multinationales ne soient pas enthousiastes.
Comme dans la 1ere partie, on se concentre sur le cas de la France et ce qui y est dit n’a absolument pas vocation universelle
1) Economiser les ressources, une ligne de crête délicate
Ø disposer de ressources suffisantes aussi bien en matières premières qu’en énergie est une condition vitale de l’activité économique et au delà de la vie tout cours.
Ø il importe de ne pas idéaliser les sociétés pré industrielles : en 1800 l’espérance de vie en France était de trente ans, en 1900 de 50 ans. Il faut critiquer le développement et surtout sa perversion mais sans tomber dans le refus nihiliste
Ø la nécessaire transition exige la mobilisation de nouvelles ressources : matériaux isolants, batteries, nouveaux moyens de production. Il faut investir d’abord pour construire sur la durée une société plus économe, plus sobre.
Les ressources sont finies, les économiser est indispensable mais cela ne passe pas par le rationnement mais par un processus bien plus complexe.
2) transformer la société et l’industrie
Ø il s’agit de réduire pour un produit donné , les consommations en matières premières, surtout les plus coûteuses ou les plus rares et d’obtenir ainsi des produits plus durables ou plus facilement réparables, tout cela dans une perspective où les objectifs de production sont réorientés en fonction des besoins sociaux.
Ø Cela implique notamment la transformation complète de l’industrie, en grande partie sa relocalisation, seul moyen de pouvoir avoir vraiment « la main » sur les processus de fabrication et de création. La qualification des salariés est une clé essentielle de cette maîtrise nouvelle de la production
3) limiter les rejets de Co2 ,
Ø La Cop 21 n’a pas débouché sur grand-chose de concret, mais a au moins eu le mérite de faire prendre conscience que la question du réchauffement est un enjeu majeur pour l’avenir de l’humanité, pour l’équilibre et la paix du monde. Elle a aussi fait apparaître que la trajectoire réelle du réchauffement est sur les 3 degrés, loin des deux degrés[3] qu’il faudrait atteindre.
Ø concernant le réchauffement , le choix fait ici est de se concentrer sur ce qui doit être fait d’ici 2030, et non pas sur une perspective hasardeuse sur le long terme , qui dépend de techniques qui pour une large part n’existent pas encore. Cela pose évidemment la question de l’énergie, et de la manière dont elle est mise en œuvre (très majoritairement par le biais des énergies fossiles).
Ø Les particules de CO2 rejetées d’ici 2030, par inertie, affecteront tout le siècle, c’est dans les quinze prochaines années qu’il faut déjà faire le maximum en terme de limitation des rejets.
4)économiser l’énergie , rechercher l’efficacité
Ø cela implique surtout de réduire pour tous les usages (industrie, habitat, transports) la quantité d’énergie utilisée (efficacité énergétique) . c’est possible mais avec des investissements lourds et prolongés. En même temps il est nécessaire de réduire les gaspillages, notamment pour tous les usages « de luxe » qui sont évidemment à définir
Ø par contre la réindustrialisation exige le recours à une énergie accrue. L’énergie est un facteur décisif du fonctionnement de l’économie et de la société. Il y a un rapport étroit entre les ressources en énergie et le niveau de développement qu’on ne peut sous estimer
On ne peut échapper à cette contradiction , il faut la gérer : ce qui exige une maîtrise publique complète du système, seule garantie pour éviter que les priorités soient définies sur la base du profit maximal et non pas sur le critère des besoins sociaux. Il faut donc à la fois préserver ce qui reste des acquis de 1945, et les améliorer : empêcher la privatisation des barrages, re-nationaliser complètement EDF et GDf Suez, construire une gestion démocratique avec les personnels et les usagers.
5) le rôle crucial de l’électricité
Ø limiter la dépense d’énergie ne suffit pas. ce serait négliger la question cruciale du réchauffement climatique, il faut se préoccuper de la manière dont cette énergie est produite, de l’effet de serre qui en résulte, ce qui nous oblige à réduire de plus en plus le recours aux énergies carbonées (pétrole, gaz, charbon)
Ø Or, contrairement à l’idée bien répandue d’un tout nucléaire qui n’existe pas, les énergies fossiles carbonées sont dominantes en France: le pétrole d’abord (40 % de l’énergie finale) puis le gaz (20 %) , l’électricité représente 25 % du total.
Ø A noter que même avec des prix bas, les importations de pétrole et de gaz représentent encore une dépense de 55 milliards € à l’importation : cette dépendance peut entraver toute politique alternative.
Ø la sortie des énergies carbonées n’est pas possible sans recours accru à l’électricité pour l’habitat, les transports, l’énergie : pompes à chaleur, véhicules électriques, transports ferroviaires…
Ø certes, il faut aussi développer les renouvelables chaleur : chauffe-eau solaire, bois, et plus généralement biomasse, mais cela a ses limites sauf à raser la forêt française ou à monopoliser les terres agricoles . L’essentiel ne peut venir que de l’électricité par usage direct ou indirect (fabrication d’hydrogène…)
Ø la réduction de la consommation globale d’énergie par efficacité et sobriété accrue ne signifie donc pas mécaniquement une réduction de la consommation d’électricité , au contraire,sauf à abandonner tout objectif de réduction puis suppression des énergies fossiles
6) quelles perspectives pour la production d’électricité à court et moyen terme en France
Il s’agit d’un point de vue sur les perspectives en France, en fonction des données physiques (relief, ensoleillement, ressources minières) et du niveau de développement économique et technique, la situation est très différente selon les pays, et ce qui suit n’a donc pas valeur universelle.
a)d’ici 2030, nous en serons encore pour l’essentiel aux moyens existants
Ø nul ne sait ce que seront les moyens de production d’ici 2050 ; cela dépend des recherches qui sont et seront menées et de leur aboutissement ou non, et du délai pour leur mise en œuvre industrielle
Ø ce qui est sûr , par contre , c’est que les moyens de production d’ici 2030 seront pour l’essentiel ceux qui existent maintenant , avec des améliorations et des inflexions . : hydraulique, nucléaire, thermique, éolien, photovoltaïque, les choix se feront au sein de cette panoplie existante.
Ø des recherches sont en cours sur divers moyens de production de l’avenir, et il est important qu’elles disposent de tous les moyens nécessaires. Pour autant, on ne passe pas en 10 ou 15 ans sur une échelle de masse de la recherche puis du développement d’un prototype, puis, au vu des résultats, à un début de mise en place industrielle.
b) si on sort du nucléaire , quelle électricité de base en alternative?
Ø les moyens de production d’électricité en France sont le nucléaire (415 Twh[4], l’hydraulique 68 Twh , des moyens thermiques (gaz, fuel, charbon) 27 Twh, l’éolien 17 Twh , le photovoltaïque 5.9 Twh[5] peut on faire évoluer cet équilibre d’ici 2030 ? peut on supprimer le nucléaire en le remplaçant par quoi ?
Ø dans tous les pays sans exception, les énergies électriques dominantes sont « sous commande » : hydraulique, centrales thermiques (charbon ou gaz), nucléaire. la production varie de façon instantanée en fonction des fluctuations de la demande. les équilibres peuvent être très différents d’un pays à l’autre mais reposent toujours sur ce type de mix : charbon (Allemagne, Chine), gaz (Russie), hydraulique (Brésil, Norvège) , nucléaire (France, Suède) le plus souvent en fonction des potentiels locaux .
Ø dans le cas de la France, développer les centrales thermiques (gaz, charbon) est tout à fait possible mais c’est évidemment renoncer à tout objectif de lutte contre le réchauffement climatique . C’est ce que font certains pays et pas des moindres dont les actes contredisent les discours vertueux : les Etats-Unis qui privilégient le charbon, la Chine qui prévoit d’installer d’ici 2030 500 GW[6] de centrales à charbon, et plus près de nous l’Allemagne[7] qui installe 30 Gw de puissance nouvelle thermique (gaz et surtout charbon).
c) les « renouvelables » électriques
à bien distinguer des renouvelables chaleur (solaire thermique, bois et bio masse)
Ø l’hydraulique présente d’énormes avantages (coût, adaptation la plus immédiate à la demande), c’est de très loin, quand on parle de renouvelables la production électrique la plus importante en France et dans le monde (France 68 Twh , éolien +photovoltaïque 24 Twh) mais pour la France, elle ne peut plus guère être développée sans atteinte considérable à l’environnement ; des évolutions sont possibles mais à la marge. L’hydraulique en France ne peut pas remplacer le nucléaire.
Ø l’éolien et le photovoltaïque sont les seules énergies décarbonées qui peuvent être développées de manière importante et qui donc théoriquement pourraient remplacer le nucléaire. Le saut, même très progressif serait énorme, leur production en 2014 était de 24 TWH environ, elle bondirait à plus de 400 Twh dans l’hypothèse évoquée.
7) éolien et photovoltaïque , un obstacle essentiel l’intermittence
Ø l’éolien et le photovoltaïque se caractérisent par la très forte fluctuation de la production,en fonction du vent ou de l’ensoleillement(pour l’éolien, la puissance effective varie entre 5% et 70% de la puissance nominale). Ces énergies, loin de s’adapter à la demande produisent, selon les moments, trop d’électricité ou pas assez.
Ø cela pose la question du stockage de massede l’électricité et de ses perspectives : ce stockage est inenvisageable maintenant ou dans un avenir proche sur une grande échelle[8][9]
Ø et sans stockage de masse, il ne reste que deux moyens de faire face à l’intermittence
o mettre une centrale à gaz (ou à charbon) en relais en l’absence de vent ou de soleil, c’est évidemment augmenter les rejets de Co2 avec aussi un effet sur le coût puisqu’un Mw de moyen de production éolien (pour prendre cet exemple) est doublé par un Mw de centrale gaz , c’est le contraire de l’économie de moyens et de la sobriété. C’est, en simplifiant, ce qui se fait en Allemagne[10] et une explication du prix élevé de l’électricité dans ce pays, comme de ses rejets de Co2.Mais surtout , c’est tourner le dos à toute politique de lutte effective contre le réchauffement
o si on ne peut pas stocker, si on n’a pas ou pas assez d’autres moyens de production en relais , il ne reste plus ,face par exemple à un anticyclone en hiver , pour éviter le black-out, qu’à adapter la demande à une production insuffisante et à délester. en offrant du courant seulement à ceux qui peuvent le payer (beaucoup) plus cher
Ø l’éolien ou le photovoltaïque ne peuvent être en l’état actuel des techniques, un substitut au nucléaire ou aux énergies fossiles. Le développement de ces énergies ne peut, sauf retour aux énergies fossiles, être que limitée aux capacités d’insertion dans le réseau (estimées en général à 30 % de la production totale) en lien avec la fabrication dédiée d’hydrogène pour les transports et l’industrie et au stockage de chaleur (qui lui est beaucoup plus aisé).
Ø Cela laisse cependant un important espace de développement aux énergies renouvelables nouvelles (un petit tiers de la production totale, ce n’est pas rien), et par là même, la possibilité de réaliser une augmentation conséquente de la production électrique, indispensable pour limiter les rejets de Co2
Conclusion qui peut déplaire à beaucoup, sauf retour vers les fossiles, la puissance nucléaire actuelle doit être maintenue pour l’essentiel pour les 10 à 15 ans à venir, en association avec l’hydraulique et les nouveaux renouvelables électriques. A défaut, faute d’énergie décarbonée en quantité suffisante, toute la transformation de la société dans un sens social, démocratique, et écologique serait vouée à l’échec
Par contre, sur le plus long terme, après 2030, cela pourra être différent en cas de rupture technologique sur le stockage, notamment sur les batteries
[1] Calcul purement théorique, il s’agit de revenus avant impôt
[2] un historique sur certains de ceux qui portent ces idéologies serait utile , depuis Malthus lui-même, qui n’était pas un foudre de progressisme jusqu’au Club de Rome dont les théories ont servi de justification partielle à la remise en cause des acquis sociaux dans les années 1980
[3] L’objectif affiché en fin de Cop 21 de 1.5 degré semble déjà inatteignable. Une esbroufe de plus à la Hollande sur le lieu de « mon ennemi est la finance ».
[4] quantité d’énergie un Twh =1000 Gwh=1 million de Mwh= 1 milliard de Kwh
[5] données 2014 RTE
[6] puissance 1 GW= 1000 MW=1 million de Kw
[7] France 5.52 tonnes de co2 / hab, Allemagne 9.32 tonnes co2 / hab
[8] Hypothèse les 415 Twh d’électricité nucléaire sont remplacés par de l’éolien.
Une semaine d’anticyclone en hiver déficit de production 6 Twh . la seule méthode de stockage mature est le pompage turbinage (Step) capacité globale de stockage (qui certes peut être accrue à moyen terme) moins de 100 Gwh , soit moins de 2 % des besoins ; la fabrication d’hydrogène puis la réutilisation d’hydrogène pour faire de l’électricité donne un rendement global de 33 %. Pour stocker 1 Kwh, il en faut 3 !
La question du surplus ou déficit de production est récurrente : pour août 2015, le déficit de production sur un mois moyen est de 12 Twh. Il est impossible de stocker de telles quantités.
[9] question encore plus ardue pour le photovoltaïque , non pas pour l’alternance jour nuit mais en raison d’une production 3.8 fois plus grande en été qu’en hiver. Ici, c’est un stockage inter saisonnier qu’il faudrait réaliser, en stockant une grande partie de la production estivale pour la réutiliser en hiver
[10] quand il y a du vent, les éoliennes tournent , les centrales thermiques sont (en partie) à l’arrêt. Quand il n’y a pas assez de vent, les centrales à gaz et à charbon tournent. Dans un mix dominé par les fossiles (charbon seul 43 % électricité allemande ) , le recours à l’éolien limite l’utilisation des centrales thermiques, au prix d’un coût accru, et donc les rejets, ce qui est positif. Mais les éoliennes seules ne suffisent pas : il faut bien garder structurellement de très gros moyens thermiques en relais.