Les jeunes de Mai68 voulaient un monde libéré des carcans archaïques, il leur a été répondu par le parlement le plus réactionnaire de toute l'histoire républicaine française... bien qu’ils aient tout de même fini par réussir à ce que les lois libéralisent les mœurs en 1975... On se rend compte, deux générations plus tard, que rien n’est gagné. De 1975 également, la loi Haby démocratisait l'enseignement en instituant le collège unique, et l’éducation pouvait enfin tourner résolument le dos à la sélection dès le plus jeune âge comme c’était pratiqué jusqu’alors. La communauté scolaire n'a cependant pas su utiliser cet outil. Deux générations plus tard, l’inégalité des chances n’a jamais été si flagrante. Quand on remonte à la loi sur la laïcité de décembre 1905, tout était dit, et rien n’était à changer. Nos peurs de La Femme, du Jeune et de l’Étranger rongent une majorité qui ne s’exprime que sourdement, en grondant, mais dont la force d’inertie sert aux gouvernements les plus rétrogrades qui soient, pendant que, sur le terrain, les enseignants, les familles, les parents, les citoyens s’exaspèrent et désespèrent de trouver des modes de vivre ensemble, de nouvelles solidarités, la fraternité avec les peuples venus d'ailleurs et qui sont, eux, pillés, affamés, menacés, persécutés, chassés...
Un net retour à l’Ancien régime s’est insidieusement insinué dans nos réflexes et nos comportements. Il est temps de réagir pour retrouver nos libertés qui sont plus que jamais menacées par le népotisme d’un pouvoir qu’a corrompu une certaine idée du mérite social et des privilèges financiers.