Derrière un mur de sable de 3 mètres de haut sur 2000 km de long que les militaires marocains ont truffé de mines antipersonnels, les populations saharaouies se trouvent en situation d'occupation, obligées de fuir se réfugier à Tindouf, en Algérie, ou se laissant priver de pêche côtière et réduire au seul nomadisme dans un Sahara occidental qui attend pourtant son référendum d'autodétermination depuis 1975... en dépit de l'investissement du Front Polisario et dans l'indifférence de tous ! Ci-dessous, la traduction de l'article d'un universitaire hispanisant de Rennes-2.
Nous devons continuer à se référer à des documents clés : le Sahara occidental n'a jamais fait partie du Maroc, comme l’a clairement indiqué dans son avis, la Cour internationale de Justice du 16 Octobre 1975.
Le référendum d’autodétermination est demandé non seulement par les Sahraouis, mais selon un mandat de l'ONU étendu depuis 1960 à tous les territoires non autonomes, comme des dizaines de résolutions continuent de le confirmer jusqu’à aujourd'hui. Le non-respect de la réalisation de ce référendum repose principalement sur la position de la France au Conseil de sécurité, mais aussi sur celle de l'Espagne, qui ne font rien pour aider à sortir de l'impasse. D’autre part, le Front Polisario est le représentant légitime du peuple sahraoui, et ce n’est pas moi qui le dis, mais des dizaines de résolutions de l'ONU et même le Maroc qui, de la sorte, le reconnaît implicitement. Et pour finir, la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental n'est reconnue ni par l'ONU ni par aucune nation de l'organisation, mais, tout au contraire, c’est la République arabe sahraouie démocratique elle-même qui a été reconnue par plus de 70 nations.
L'occupation du Sahara marocain est condamnée par l'ONU depuis 1975, les résolutions sont disponibles pour tous ceux qui veulent visiter la page de l’ONU. Le plus élémentaire bon sens commun veut que soit exigé le retrait des troupes, de la gendarmerie et de la police marocaines et que ces forces d’occupation soient remplacées par les casques bleus de l'ONU et les troupes de l'UA, ou, pour dire les choses d'une autre manière, à donner un contenu réel à l'activité de la MINURSO.
De là, commencera à se résoudre le problème.
Toutes les propositions qui pourraient se faire dans une autre direction serait continuer de faire le jeu du Maroc, qui, ensuite, paie comme il paie.
Moisés Ponce de Leon, dans El País, édition du jeudi 18 novembre 2010.