Rassemblement d’appel à l’opinion publique sur la sanglante répression des forces de l’ordre marocaines contre des manifestants saharaouis établis en campement de toiles de tentes près d’El Ayoun, capitale du Sahara Occidental situé entre le Maroc et la Mauritanie, au sud du Maroc qui l’occupe depuis 1975. L’armée du roi du Maroc a lancé l’assaut au matin du 8 novembre, opération précédée, la veille, d’enlèvements musclés de militants des droits de l’homme, et du renvoi d’officiels étrangers venus en visite entendre les partisans d’un référendum sur l’autodétermination du Sahara occidental
Sur l’esplanade du Trocadéro, par temps clair et grand froid, j’ai assisté à ce rassemblement, samedi 20 novembre 2010 après-midi.
J’ai vu les manifestants s’efforcer de garder leur calme devant les provocations parfois véhémentes qu’éructaient des passants hostiles.
J’ai su qu’à El Aïoun, des militants des droits de l’homme ont été tabassés, séquestrés et remis à des tribunaux militaires au nom de la lutte contre le terrorisme.
J’ai appris que le Polisario avait baissé les armes depuis 1995 après vingt ans de guerre contre le Maroc qui, lui, ne respecte pas le cessez-le-feu.
J’ai croisé des Saharaouis contraints à l’exil, notamment parce qu’ils doivent fuir les zones côtières où ils sont privés de toute possibilité de pêche.
J’ai rencontré un jeune Marocain scandalisé de l’ignorance dans laquelle il s’est trouvé vis-à-vis d’un peuple qu’on lui a toujours présenté comme dangereux et qui ne comprend pas la désinformation et l’intoxication de l’opinion publique à ce sujet.
J’ai photographié ce couple de touristes qui a interrompu sa promenade pour prendre des tracts et se donner le temps de lire la dénonciation des tortures infligées aux ressortissants saharaouis dans les prisons marocaines.
J’ai entendu un député-maire français, Jean-Paul Lecoq, témoigner de son éviction du territoire marocain, la veille même du lancement de l'opération de démantellement musclé du camp, alors que cet élu s’apprêtait à venir rencontrer les manifestants dans le camp de Gdeim Izik, pour l’indépendance.
J'ai lu dans “Politis” de ce 11 novembre que, excédés par l'intransigeance des nations s'avérant incapables de satisfaire aux résolutions des Nations unies pour un référendum d'autodétermination, il y a un nombre croissant de jeunes Saharaouis qui se révèle prêt à déborder les cadres diplomatiques tentés par le Polisario depuis le cessez-le-feu d’il y a 20 ans.
J’ai compris que la presse internationale est peu ou mal informée parce que des mesures de rétorsion pénalisent ceux qui présentent la position saharaouie, non seulement isolée, mais réduite au silence au sein de l’ONU...
La France, qui a le droit de véto au Conseil de sécurité de l'ONU, refuse de mandater une commission d’enquête sur la répression des forces de l’ordre marocaines, après plus 35 années d’annexion colonialiste au Sahara occidental.
J’ai filmé sur mon portable cette rixe au moment de la dislocation de la manifestation, où de jeunes Marocains et de jeunes Saharaouis cherchent de toute évidence à en découdre à travers leurs drapeaux respectifs, ce qui se finira par l’expulsion des intrus dont j’apprendrai plus tard qu’ils étaient en manifestation antagonique sur les mêmes lieux que le rassemblement saharaoui, ce qui a de quoi inquiéter, car : quel est donc le degré de responsabilité (de manipulation ?) au sein des décisionnels de la préfecture pour avoir pu ainsi autoriser que viennent à se rencontrer au même endroit des manifestants, non seulement opposés, mais, de plus, en situation d’extrême tension ?...
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