Cercle de silence samedi 31 décembre midi devant la mairie du 17e arrondissement de Paris (politiquement très à droite) où nous tenons régulièrement le samedi midi des pots de solidarité avec les sans papiers de l’arrondissement, depuis la grève de 2008.
Les personnes qui parmi vous ont participé à la marche funèbre suite à la mort de Chunlan Liu (la Chinoise de Belleville qui s’était défenestrée pour échapper à la police) le savent.
Parce que le silence, outre le fait qu’il interpelle, interroge, suscite la curiosité et la réflexion, a aussi le mérite de laisser toute sa place, active, au passant. Qui garde sa liberté d’initiative (aller chercher un tract, lire un panneau, prendre place dans le cercle pour quelques minutes ou toute sa durée, à sa convenance...) et sa capacité de réflexion (tout comme le participant du cercle lui-même), sans doute davantage que dans le vacarme et l’agitation
Et puis il n’est pas rare de rencontrer parmi les participants de cette communauté silencieuse des personnes qui ne font pas du tout partie de nos sphères habituelles. Il est alors très réjouissant de savoir qu’en dépit de probables divergences -qui si nous commencions à les mettre en avant surviendraient inévitablement, et rendraient toute action commune impossible- nous sommes réunis autour de l’essentiel (en l’occurrence, pour ce qui est du cercle de silence de Paris, notre texte d’appel, inchangé depuis mars 2008, en PJ). Or dans des contextes historiques comme celui où nous nous trouvons, il me semble que l’espoir ne peut venir que de l’unité de la plus grande diversité possible. Qu’à un moment le refus de l’inhumanité soit le fait du plus grand nombre, pour que puisse s’opérer le basculement auquel nous aspirons.
Ce dont précisément tous les "esprits de chapelle" nous éloignent…
Il y a aussi le symbole du cercle : tous les participants sont concrètement à égalité, parce qu’à égale distance du centre, c’est à dire de ce qui les réunit : des valeurs. Ces valeurs sur lesquelles nous veillons, ce que nous symbolisons souvent par une lampe (la nôtre à Paris est une lampe-tempête)
MarieÔ