Le champ politique a perdu ses repères, sa lisibilité, son audibilité.
Certes FDG incarne l'alternance au reste de l'échiquier politique. Mais, la sémantique même du discours empêche la lisibilité de l'offre politque du Front qui pourrait devenir le Front du peuple... La sémantique est faussée par la succession SARKOZY HOLLANDE, qui ont en grande partie défendu les mêmes lignes.
Le FDG souffre également du manque de clarté notamment lors des dernières municipales où la rupture n'a pas été totale avec le PS.
La sémantique est donc piégée faute de pouvoir préciser les objectifs poursuivis, faute de les synthétiser, en quelques buts à atteindre clairement pour la société.
Ce qui passe du discours de la gauche sont moins une vision d'une société alternative à construire ensemble via une 6EME REPUBLIQUE, que la somme des refus légitimes du puzzle de mesures libérales qui détruisent le contrat social en France comme en UE.
La seconde difficulté est piège à loup, la nasse que constitue la constitution et ses modes de scrutin. Le scrutin uni nominal, ou bi nominal tue le débat politique par le vote utile aussi mortifère pour la démocratie que ne l'est le 49-3 à l'assemblée.
C'est cette constitution qui rend plus complexe la tâche de la gauche de la gauche. SYRIZA comparativement avait moins de chemin à parcourir, dans une élection proportionnelle que n'a à le faire le FDG.
La faute politique commise par le PS et l'UMP de considérer par le passé que le scrutin majoritaire à deux tours protégeait d'une victoire FN se retourne largement contre le FDG pour le moment. L'incapacité du FDG à attirer vers lui ostensiblement les électeurs rejetant le PS, est agravé par le vote utile avec pour dégât colatéral d'amplifier le parti à l'exact opposé, le FN.
Développer le FDG exige qu'un programme clair synthétique soit proposé comme base de débat entre les organisations s'opposant au PS. Trois ou quatre axes peuvent fédérer un Front. Mais réaliser ce front passe également par la mise en débat partout des gens, dans un contexte où les structures syndicales ne parviennent plus à le faire, pas plus que les partis.
La Plate forme mise en débat, pourrait servir de support. Mais pour qu'une sémantique du discours politique de la gauche se reconstruise, il faudra prendre le temps de mettre en paroles partout les micro pratiques de chacuns des citoyens, celles qui rythment leurs vies, celles qui motivent leur envie de changer les choses.
Il fut un temps où le travail collectif, en masse, permettait de connaître l'ensemble des pratiques populaires. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. PODEMOS et SYRIZA ont dans leur réussite, su s'approprier ce savoir irremplaçable et incontournable que constitue les réalités, les pratiques du quotidien de leurs deux peuples, en ne se contentant pas de les écouter, encore moins de leur asséner un cathéchisme de propositions. Ils ont su leur donner de l'importance en les mettant en dialogue, en les rendant accessible à tous ... en un mot en les partageant.
Quand VAROUFAKIS affronte SCHAUBLE... il le fait fort de ce savoir global, qui constitue la feuille de route, la motivation finale, pour connaître les points de résistance de la structure même de la résistance populaire. Quand TSIPRAS s'adresse au comité central face à une gauche de la coalition critique, il sait aussi, leur dire que le combat est dur même à ses début, mais il sait aussi rappeler à ses vis à vis que le peuple est demandeur de ce combat.
La VEME REPUBLIQUE est un obstacle à la maîtrise de cette profonde connaissance. La contourner passe nécessairement par la constitution d'un parlement populaire à l'échelle du pays du même type que les AG d'une grande grêve générale. Du politique proposant un près à voter, il faudra passer à gauche à un politique accoucheur de détermination et d'engagement acceptant de céder le devant de la parole à la multitude à transformer en peuple. C'est là... vraiment .. à ce niveau que se situe le challenge. C'est aussi là, que les compétences manquent.