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Billet de blog 6 octobre 2025

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L'impasse Lecornu - Macron nouvelle séquence de la guerre de classe.

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Il n'y a pas de crise institutionnelle spécifique et de séparation à faire entre crise politique intérieure et rapports de force du capitalisme global. Le capitalisme est à la fois en crise, et l'oligarchie (Jayati Ghosh) est à l'offensive partout. Pour preuve, les accusations d'Arnault dans Sunday times, mais aussi, la gratification de Macron parrainé par Larry Finck - 24 septembre 2025 - en compagnie de Milei, ou encore, l'initiative d'un MEDEF qui adoube Bardella, et qui fait mine d'apaiser, en accompagnant la nouvelle offensive contre la France sur les marchés, avec un spread qui s'accroît avec l'Allemagne, des taux d'intérêts qui s'accroissent au delà des taux appliqués à l'Italie sur la dette souveraine. 

Là où le discours dominant fragmente les événements en incidents techniques (instabilité gouvernementale, nervosité des marchés, déclarations d'entrepreneurs), il convient de les politiser, et de sortir de la focale politicarde. Ce que nous voyons n'est pas distinct, de la crise US, avec l'envoi des troupes en Illinois, en Oregon, par Trump, les soulèvements, de la Gen Z au Maroc, Madagascar, le Pérou sous une autre forme, bien que les manifestations de la rentrées soient remarquables . Le système se fendille, se lézarde à mesure que le régime pourrit.

Il faut voir l'impasse Macron Lecornu comme la résultante  d'un conflit de classes à l'échelle majeur où la bourgeoisie, l'oligarchie mondiale (Jayati Ghosh) s'en prend délibérément aux droits des salariats, des jeunes, et en France, à la sécu, les retraites (au Pérou, en Belgique aussi) etc. Cette offensive coordonnée de l'oligarchie financière mondiale contre le dernier bastion européen d'un modèle de socialisation substantiel, celui de la sécu régime Général de la sécu ou des retraites comprend évidemment, l'écrasement de toutes les formes démocratiques, syndicales, etc.... Et il comprend parmi ses "facilitateurs, les bons offices de la social démocratie, des bureaucraties syndicales, qui freinent des quatre fers les allants de toutes les bases possibles et imaginables.

On ne peut pas comprendre la situation actuelle sans reprendre une lecture, que  Friot, Da Silva en passant par Jayati Ghosh, Laleh Khalili et qui voit dans le système français de protection sociale non pas une anomalie à corriger, mais un précédent dangereux à détruire pour le capital transnational, car porteur de communisme. Nous sommes dans ce moment anticommuniste dangereux, qui radicalise à droite le MEDEF, l'actionnariat, les héritiers, et évidemment, la comédie que Macron joue à l'Elysée, est tout aussi infâme que celle de Louis Capet, avant de fuir à Varenne. Arnault est allé à Londres sonner le "tocsin" bourgeois contre la "taxe" ... C'est la différence avec la situation révolutionnaire de 1791.

C'est aussi à l'appui de cette lecture, qu'il faut signaler la  remise du Global Citizen Award qui confirme l'offensive coordonnée de classe. Macron a  reçu le Global Citizen Award de l'Atlantic Council le 24 septembre 2025, parrainé par Larry Fink de BlackRock, aux côtés de Javier Milei. Cette mise en scène symbolique sordide  au moment exact où la France vote la reconnaissance de la Palestine martyrisée à l'ONU, créant un contraste saisissant entre affichage diplomatique et allégeances réelles. Car BlackRock et Larry Finck sont au capital de la plupart des fournisseurs d'Israel, du génocide, de l'apartheid, de la colonisation en Palestine.

La simultanéité n'est évidemment pas fortuite : elle signale l'appartenance de Macron au cercle de l'oligarchie financière transatlantique au moment même où son pays traverse une crise institutionnelle majeure.

Le rôle de Larry Fink dans cette séquence est déterminant. BlackRock, dont il est le PDG, représente l'avant-garde du capitalisme financiarisé global, gérant des actifs de plusieurs milliers de milliards de dollars. Sa stratégie d'absorption des filières d'armement européennes est celle d'une volonté d'instaurer une plus vaste de restructuration impériale du continent par la force, en dehors de toute démocratie, en passant par les "institutions" de l'UE et leur bureaucratisation.

L'Allemagne et la France, via leurs technocraties respectives et avec la complicité d'Ursula von der Leyen à la Commission européenne, facilitent cette intégration verticale qui transfère la souveraineté industrielle et stratégique vers les mains du capital financier US. BlackRock qui oeuvrent au génocide, oeuvrent également dans l'invasion des Etats US, via l'ICE et la garde nationale. Macron fait "le job" pour la France, en imposant le diktat d'une refonte complète des chaînes de valeur et de commandement dans les secteurs critiques.

La presse de gauche internationale, notamment Jacobin, s'approchent peu à peu de cette lecture des événements.

Elle identifie comment l'oligarchie et ses représentants travaillent à saper la confiance dans la dette publique française, insistant sur une prétendue faillite et agitant la menace de taux prohibitifs. Cette stratégie de la tension financière n'est pas nouvelle, mais son intensité actuelle révèle l'enjeu : briser définitivement la possibilité d'un modèle alternatif de répartition des richesses. Le système français de protection sociale, construit sur des logiques de socialisation du salaire et de démarchandisation partielle du travail, constitue effectivement ce que vous nommez un "précédent communiste". Non pas au sens d'un régime politique, mais au sens d'une organisation économique qui limite structurellement l'extraction de plus-value et la financiarisation de pans entiers de l'existence.

Le patronat qui renonce à son "carnaval"  joue sur deux tableaux : d'une part maintenir la pression maximale sur toute velléité redistributive, d'autre part éviter d'apparaître comme le responsable direct d'une explosion sociale. Cette duplicité permet de laisser les marchés financiers et les agences de notation jouer le rôle de contrainte externe "objective", tout en préservant la possibilité d'un dialogue social de façade. Le capital français, largement intégré aux circuits financiers globaux, n'a aucun intérêt à la préservation du modèle social hexagonal : son horizon d'accumulation est transnational et sa profitabilité dépend précisément du démantèlement des protections collectives.

Il ne s'agit pas d'un dérapage autoritaire auquel nous assistons actuellement, ni d'un accident démocratique, mais d'une bataille de classes menée par le haut, avec les instruments du pouvoir financier, institutionnel et médiatique.

L'effondrement du gouvernement Lecornu en moins de 27 jours, record historique, de son gouvernement en moins de quelques heures, signalent l'impossibilité pour le régime macroniste de maintenir même l'apparence d'une gouvernabilité ou d'une quelconque intention démocratique de le faire. Macron, sa clique, et l'oligarchie nous font littéralement la guerre, "et sa police aussi", comme le dit la chanson.

Cette décomposition accélérée est bien la manifestation d'une contradiction devenue intenable : comment continuer à servir les intérêts de l'oligarchie globale tout en prétendant représenter une souveraineté nationale dont le contenu social est méthodiquement vidé ?

Il convient maintenant, de ne pas attendre un nouveau trafalgar mais de s'organiser, dans le sillage de l'ampleur des manifestations de ces dernières semaines. Eviter la catastrophe démocratique, passe par la grève générale, c'est à dire, par la reprise en main démocratique de la société par la base à laquelle Macron, l'oligarchie, la police aussi font la guerre.

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