
Le mythe de l'indépendance de la BCE est tombé LUNDI à l'annonce du raz de marée du NON à ATHENES.
LUNDI, sommé par MERKEL de poursuivre la pression sur la GRECE, DRAGHI a de nouveau réduit les ELA ( aides au financement des banques grecques de la BCE).
Nous assistons ce soir MARDI, à la scène pitoyable de HOLLANDE désavoué par MERKEL relayé par JUNKER, qui vient d'annoncer un plan détaillé de sortie de l'EURO de la GRECE.
Pitoyable car c'est bien tardivement que la voix du gouvernement français a retenti pour soutenir le maintien de la GRECE comme d'ailleurs celle de RAJOY.. Pitoyable car nous payons le manque de résistance en 2012 d'un Président de la République à la chancelière Allemande.
La situation de l'UE est donc la suivante.
Premièrement la BCE est contrôlée par MERKEL et SCHAUBLE ... C'est bien un coup d'Etat européen auquel nous assistons, non pas en GRECE mais en UE. La FRANCE a le choix entre le silence, le désaveu ou le suivisme de la politique de BERLIN.
Deuxièmement, la seule constitution respectée en UE ... est celle de l'ALLEMAGNE. MERKEL rend des comptes au BUNDESTAG... ce qu'elle interdit in fine aux pays en difficulté.
Troisièmement... La GRECE est sur le point d'être exclue pour des raisons, non pas économiques, mais pour des raisons de politique intérieure allemande, du fait de l'accumulation des affaires dans laquelle la chancelière allemande est impliquée ( les affaires du BND et de la NSA notamment). C'est parce qu'elle n'assume pas de devoir affronter SCHAUBLE et la CDU CSU que MERKEL refuse de négocier quoi que ce soit. C'est aussi au SPD qu'on tient à limiter la crise. La position de GABRIEL et de SCHULZ ont mis en lumière que le SPD était alignés sur la position de SCHAUBLE.
Quatrièmement, la leçon vaut pour les européens du Sud, dont en première ligne, la FRANCE et l'ESPAGNE. La brutalité du ton de BERLIN s'adresse moins à la GRECE qu'à ROME, MADRID, LISBONNE, MADRID... Ce ton est inacceptable en l'état.
Cinquièmement, L'UE n'est pas une coopération entre Etats... la Zone Euro est désormais et officiellement l'outil de la surpuissance allemande.
Le choix est donc clair. Soit nous soutenons la GRECE et nous refusons le coup de force de la zone allemande... Soit nous aurons bientôt le nom du prochain à subir l'embargo des liquidités que subit ATHENES aujourd'hui.
Un sommet sur la dette de l'ensemble de la zone euro est indispensable. La question de la dette dont les titres fournissent des dividendes à la BCE et à l'ALLEMAGNE doit se poser sur l'ensemble de la zone. La pression de la dette est une pression politique et non économique. L'ALLEMAGNE ne peut pas à la fois refuser de redistribuer ses excédents et dans le même temps refuser de restructurer l'ensemble des dettes de la zone euro qui réduit la souveraineté des Etats à néant.
Un sommet des pays du sud de l'UE est une nécessité également afin de demander à l'ALLEMAGNE des explications claires quant à son attitude vis à vis des Etats dont la situation s'agraverait lourdement sur les marchés du fait de la sortie de la GRECE. La situation géopolitique de la GRECE expose également la méditerranée à de nouvelle contraintes qu'il convient de prendre en compte dans ce contexte. L'ALLEMAGNE rappelons le, n'est protégée militairement que par les forces armées financées par ces Etats. Ce sont encore eux qui permettent à la RFA une émigration "triée" aux frontières de SCHENGEN, à leurs frais.
La FRANCE ne peut pas accepter cela sans protester.
Demain c'est la GRECE ... après demain, avec une dette alourdie, une notation abaissée... que croyez vous qu'il adviendra de la FRANCE ?