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Billet de blog 12 août 2015

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BERND RIEXINGER (LINKE) LANCE UN APPEL A UNE PLATE FORME ANTI AUSTERITE DES EUROPEENS.

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BERND RIEXINGER, PRESIDENT DES LINKE appelle à une plate forme commune en EUROPE et en ALLEMAGNE pour contrer concrètement le projet ordolibéral du gouvernement fédéral allemand. Il s'agit d'amener la question européenne au sein même des luttes sociales. 

"Compte tenu de la menace chaotique d'un GREXIT , Alexis Tsipras a été forcé de convenir d'un nouveau plan d'austérité. Le pays risque de ce fait de tomber davantage dans le cercle vicieux du chômage de masse, de la crise économique,et l'augmentation de la dette et la pauvreté. Sans aucun doute, c'est un revers majeur pour SYRIZA. Mais il exprime aussi la faiblesse de la gauche en Europe. Il serait donc fatal d'évaluer, SYRIZA selon  de faux critères et à l'aune des espoirs déçus - et il serait tout à fait injuste de crier à la  «trahison». Le gouvernement grec a négocié durement - leur marge de manœuvre est limitée en raison de la situation économique et de l'équilibre politique du pouvoir dans l'UE depuis le début.

 Depuis la fin de Janvier, le gouvernement dirigé par SYRIZA à Athènes est aux prises avec les créanciers sur l'avenir de la Grèce. il est confronté à une opposition farouche de Bruxelles et Berlin. La Fondation Rosa Luxembourg fait  dans un dossier en ligne en collaboration avec le quotidien «NEUES DEUTSCHLAND» une évaluation initiale. 

Si Angela Merkel et Wolfgang Schäuble sont restés arcboutés  avec véhémence, aux politiques d'austérité rigides en dépit des critiques des lauréats du prix Nobel et même du FMI, c'est pour deux raisons.

 L'Allemagne a organisé en tant que pays le plus fort économiquement, le projet de devenir la métropole européenne de l'élite néo-libérale ; l'Europe devant devenir la région du monde la plus compétitive.Toutes les décisions politiques sont alignées sur cet objectif. Les politiques d'austérité (y compris à travers les freins de la dette) ne sont pas  seulement  la forme de crise du régime  de la Troïka, qui n'est pas légitimée démocratiquement, mais elle est fixé et consacrée dans la structure institutionnelle (notamment la BCE) de l'UE et de la Constitution de l'UE  (le pacte fiscal entre autres). Ainsi les décisions prises au niveau européen doivent  être largement protégés contre l'influence des parlements élus, contre les revendications des salariés, et encore plus  contre l'intervention active dans la politique de la population . Les négociations ont été menées de la part des créanciers dans le but de mettre à genou le gouvernement grec. Pour les élites libérale il est hors de question que SYRIZA soit couronné de succès, autrement ce serait selon eux, une menace de fractures de la politique d'austérité dans d'autres pays comme l'Espagne, l'Irlande et l'Italie.

Deuxièmement, faire bénéficier de la structure néolibérale de la zone euro en particulier les sociétés orientées vers l'exportation en Allemagne qui sortent gagnantes de la crise européenne. Si Schäuble appuie  le Grexit, cela ne montre pas seulement - dans les dogmes néolibéraux - une vision figée des Finances du monde, mais aussi que le pouvoir  de la métropole allemande préférerait continuer sous la forme d'un projet d'espace européen de la concurrence au cœur de l'Europe, sous direction allemande. Cela mène à des contradictions avec la France et d'autres pays européens.

Les événements des dernières semaines ont mis en lumière de nombreuses critiques sur la structure néolibérale de l'Union européenne et ces critiques dureront : Compte tenu de l'équilibre économique et politique de l'Europe riche sur  le changement des gouvernements en Europe du Sud et de la négociation dure qui ne suffit pas pour voir respecter le voeux d'une sortie de l'austérité!

La défense des normes sociales et la souveraineté démocratique sont les seules voies possibles contre la structure néolibérale de l'UE actuelle. Sans la lutte pour une autre Europe et une solution sociale et démocratique à la crise, la  menace est non seulement une nouvelle vague de réductions de salaires, des coupes sociales et des privatisations, mais aussi une division définitive du continent avec des conséquences imprévisibles.

Par conséquent, la gauche européenne est confrontée au défi majeur : L'élaboration d'une stratégie commune qui prend en compte le l'impact inégal de la crise et les différents rapports aux pouvoirs dans les différents pays. Son objectif principal est de fournir des outils  pour mener à bien une alternative de gauche en Grèce et pour tous les gouvernements de gauche en Europe du Sud.

Le gouvernement grec sera livré, pour  toute nouvelle réforme au chantage financier, des créanciers. A moyen terme  SYRIZA doit avoir  un plan B susceptible de  convaincre une majorité des classes populaires et moyennes en Grèce et réaliste économiquement, sinon l'alternative de gauche en Grèce sera condamnée à l'échec dans la cage de fer de l'austérité. En tant que  Linke en Allemagne, nous devrions examiner comment nous pouvons exercer une pression supplémentaire sur  le gouvernement allemand pour aider le gouvernement grec, à accroître sa marge de manœuvre dans  l'imposition des riches en Grèce et  fournir au gouvernement grec l'accès aux actifs transférés à l'étranger.

Il est crucial de créer les conditions de mettre en mouvement les gens  dans les «pays du noyau dur" de l'architecture néolibérale de l'UE (dirigé par l'Allemagne et la France). Ceci est un énorme défi, si on ajoute à cette tâche l'état de stupeur qu'a produit la situation grecque. Ces derniers mois, de nombreuses expressions de solidarité avec la GRECE ont vu le jour, avec l'espoir d' alternative à l'austérité Cependant, ce ne fut pas assez pour vraiment mettre le gouvernement sous pression, en particulier les syndicats n'ont pas participé activement aux manifestations, et il est à peine possible de travailler avec base des syndicats. 

Donc: Que faire?

Malgré l'approbation d'une majorité de la gestion de la crise  du gouvernement fédéral, il y a des espaces de résonance dans la société qui devraient être exploitées. Les politiques de domination non déguisées de Merkel et Schäuble, l'appauvrissement de la Grèce, l'érosion de la démocratie en Europe a initié une minorité significative, mais pertinente d'environ 20 à 30 pour cent de la population à la critique du néolibéralisme..

Les intellectuels proches de la  social-démocratie comme Jürgen Habermas ou Gesine Schwan ont critiqué l'évolution du gouvernement fédéral en la dénonçant comme dangereuse pour l'Europe, les voix critiques parmi les partisans et sympathisants des Verts et le SPD se multiplient et deviennent plus fortes. Plus que jamais, il est maintenant question de dépasser le périmètre  des protestations d'avant,  contre avènement d'une société portant en elle,  l'austérité et  la destruction de la démocratie. Ce périmètre  va au-delà des cercles classiques des LINKE.Nous avons besoin de patience, de travail opiniâtre et de nouvelles idées. Au premier plan, il faut créer les conditions de l'expansion et le renforcement du travail d'éducation comme base pour des manifestations plus fortes .

Il est vrai, que les modèles néo-libéraux et nationalistes propose  la vision "intérêts allemands vs. Intérêts grecs " à la place d'un point de vue sur de possibles intérêts communs de la majorité des gens en Europe !

Ce serait une avancée historique dans une situation historique,  de mener si possible une campagne européenne commune avec les partis de gauche et les mouvements sur notre ligne touchant ces Européens qui militent pour une Europe sociale et démocratique en  mobilisant  la base des syndicats. Il est crucial de créer une plate-forme qui rassemble pour aller de l'avant. Il serait nécessaire de se mettre d'accord sur quelques bases communes (!) Des revendications. Celles-ci pourraient inclure: l'arrêt de la politique d'austérité et des diktats de la troïka, proposant aussi une conférence européenne sur la dette et un programme d'investissement contre le chômage de masse, plus d'argent pour l'éducation, les soins de santé et une politique énergétique européenne. Ceux-ci doivent être connectés à l'appel d'un impôt foncier à l'échelle européenne et une taxation plus élevée des riches.

Sans un changement de cap en Allemagne - vers une alternative sociale au modèle d'exportation néo-libérale - il n'y aura pas de solution à la crise et aucun changement fondamental d'orientation en Europe. Le plus grand défi pour la gauche allemande est donc de plus en plus d'apporter au plus grand  nombre des salariés  des améliorations concrètes dans le travail et une alternative concrète aux conditions que propose le modèle néolibéral d'exportation existant. Les LINKE qui veulent se battre pour les majorités sociales, ne doit pas opposer seulement  la critique de la politique de crise du gouvernement fédéral, mais ils doivent porter la question sociale au coeur des conflits sociaux. 

Pour que tout soit clair : la majorité des gens en Allemagne vit en dessous de qui est acceptable dans un pays riche. La lutte pour l'augmentation des salaires et l'appréciation du travail accompli par les femmes, contre les conditions de travail et de vie précaires, pour une expansion massive des services publics, à l'éducation de qualité,  les soins de santé pour tous, ainsi que des logements abordables et la révolution énergétique socialement équitable c'est cela vraiment,  le coeur de la lutte avec  en même temps la contestation du modèle d'exportation néo-libérale dont le revers de la médaille est basé sur la plus grande zone à bas salaire de l'Europe occidentale et la dévaluation du service public. Avec la campagne «Ca doit en faire partie" Die Linke propose  une offre interactive pour tous ceux qui veulent poser la crise européenne au coeur des luttes sociales. "

Paru dans NEUES DEUTSCHLAND le 11/08/2015

Bernd Riexinger, né en 1955, est le président du Parti de gauche. Son texte a été publié dans le dossier e #ThisIsACoup. 

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