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Billet de blog 15 juin 2024

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La situation historique que nous vivons.

La dissolution a ponctué une inimaginable dégradation démocratique, sociale, économique. La dissolution a lieu au bout du régime. Une grande partie de la "solution" n'est pas politicienne. Elle est "Politique", dans la société. En repoussant le RN, c'est aussi le pouvoir de Macron qui se trouve dans la ligne de mire.

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Il conviendrait de lever le nez du guidon, car celui qui nous a foutu le nez dans le guidon s'appelle Macron et il est quand même inconcevable qu'on lui reconnaisse quelque pouvoir que ce soit dans ce moment historique que nous vivons. 

Historique, car quoiqu'il se passe à la fin du mois, la Vème République ne fera plus illusion. Le régime est dores et déjà mort, et sur le papier, nous avons un affrontement entre extrême droite, la trique du pouvoir bourgeois, et le Front populaire. 

Mais ça, c'est sur le papier.

L'objectif premier de ce scrutin, quel que soit le camp, dans l'opposition,  sera de retirer la "majorité" à Macron et de le confiner à l'Elysée. LR est dans de sales draps, et il bénéficiera certainement de ses implantations locales pour limiter la casse, qui dépendra de la "dynamique" du camp dominant. 

RN : si on est lucide, le RN a fait le plein lors des européennes, car il a aussi constitué le "vote utile" de la réaction en mordant, aussi, sur l'électorat macroniste autrefois réparti dans les organisations droitières, centristes, et parfois d'extrême droite. Pour le dire autrement, avec un réservoir de 45 % d'électeurs, qui se sont abstenus, largement issus des classes populaires (employés, ouvriers) alors, on devrait voir le Nouveau Front Populaire à gauche progresser bien plus fort, que le RN qui bénéficiera certes, de quelques implantations locales, mais qui perdra l'apport des macronistes d'antan et dont le vote se répartira bien autrement. 

L'élection se jouera au premier tour, où nous verrons déjà, si l'élan du "nouveau format" qu'est le NFP a pris, en fonction d'une participation accrue par rapport à la dernière élection de 2022, où l'inversion de calendrier a favorisé l'abstention. Le vote sera de toute façon fortement polarisé, et la dramatisation qu'a voulu le pouvoir se retournera de toute façon contre lui. Le second tour amplifiera le premier, mais  ne le corrigera pas. 

La question est de savoir si Macron n'a pas voulu justement perdre le pouvoir, quand on entend la pauvreté du programme d'Attal. 

Et si tel est le cas, alors, pourquoi ? 

Comme vu au début de ce commentaire, le régime ne peut rester en l'état. Il est déjà mort, et ne peut donc que se durcir vers l'autoritarisme soit se "parlementariser", mais ce ne sera plus la Vᵉ dans les deux cas. Et à ce stade, remarquons qu'il est assez lamentable que la digestion des pans répressifs de l'état d'urgence, lors du premier mandat Macron n'a pas été identifiée comme une déviance du régime vers la phase transitoire répressive que nous avons ensuite connue. 

Donc, ce scrutin sera aussi, une chance unique de démocratiser le pays, qu'il faut saisir. 

La réaction de Macron à sa cornerisation doit être anticipée, réfléchie. Le risque dans un cas comme dans l'autre, quel que soit celui qui l'emportera le 7 Juillet, c'est qu'il démissionne, et tente de travestir la constitution en arguant avec l'appui d'un Conseil Constitutionnel à "sa main" modelé sur mesure par ses nominations, que l'intérim de Larcher, sera l'intermède nécessaire afin de briguer un troisième mandat. 

Il fera de toute façon obstruction. 

Si Front Populaire il y a depuis quelques jours, c'est bien parce que la pression "populaire", est significative, notamment chez les jeunes. 

Il est nécessaire, alors, que le soufflé ne retombe pas. Réunir des assemblées partout, souveraines, décidant des suites à donner à cette situation unique, historique est la première des choses urgentes à faire, à la fois pour emballer la campagne, mais aussi, pour appuyer la poussée collective contre le régime, pour une démocratisation, pour construire le "système" qui vient. Il est indispensable que les syndicats ne se contentent pas de manifestations de témoignage. Ils doivent contribuer avec les ONG, les associations à rendre les assemblées souveraines, et à permettre au peuple, aux travailleurs de prendre le pouvoir qui leur revient de droit, car c'est bien, parce que le système de représentation tel qu'il fonctionne sous Macron et dans ce régime est mort, que nous sommes dans la situation que nous vivons. 

Le Peuple, les classes populaires, ne sont pas un problème. Ils sont la solution. 

Et c'est bien pourquoi, la situation est bien prérévolutionnaire, avec sa contre-révolution en face et en confrontation directe, même si cette dernière est pour l'instant endiguée, dans les urnes en apparence. 

S'il est urgent de réunir partout ces assemblées et de permettre aux gens de s'organiser, c'est bien parce que cela ne durera pas. 

Soit, nous envisageons que la prochaine assemblée, sera très vite, un premier pas pour une constituante, puisque la dissolution prend des allures dé(constituantes, soit, la population est "bridée" et confinée dans un rôle électoral, et nous laissons la main à ceux qui ont prémédité la situation qu'ils ont provoquée, et que nous vivons.  Il nous appartient à tous de prendre la main, car le retour d'un Hollande, le comportement de certaines organisations annoncent déjà la réaction que le système réfléchit. Un vrai compte à rebours a commencé. Minuit arrive ou est déjà passé. L'horloge elle, est à prendre. 

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