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Billet de blog 16 juin 2024

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LFI : Sortir de la misère démocratique, du clanisme, des us groupusculaires.

L'épilogue de la candidature avortée de Quattenens, révèle la verticalité de LFI incompatible avec les enjeux actuels, où, il va falloir affronter la situation qui se présente, sur tous les fronts. Sortir de pratiques groupusculaires, clanistes et du sous-développement démocratique.

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Ce matin, Adrien Quattenens renonçait à sa candidature dans le nord, ponctuant un week end de purges, au sein de LFI.

L'épilogue de la candidature avortée d'Adrien Quattenens, en dit long sur la verticalité de la France Insoumise, incompatible avec les enjeux actuels, où, il va falloir affronter la situation qui se présente, sur tous les fronts. Fonctionner au charisme, à l'affectif, ne peut que donner des catastrophes, on alliera ici un clanisme malsain autour de Chikirou, Mélenchon, Léaument, Aubry, qui occultent de véritables talents, de vrais leaders.

La direction de LFI, a repris le pire du fonctionnement des "fédés du PS", fonctionnant longtemps à l'élitisme, de la médiocrité, du rang, et les pires caricatures de partis bureaucratisés à l'extrême. Elle a oublié qu'une organisation de gauche de combat, n'est pas l'addition d'individualités, dans une organisation gazeuse dont le gaz, ce sont les militants, "cliqueurs" de "propositions", "valideurs de programmes", dans leur "fort intérieur", où le collectif débat est biaisé, par une reproduction de la conception bourgeoise de la démocratie et de son "individualisme" hérité du christianisme... 

 Le dernier discours de Mélenchon, Dissolution, Nouveau Front Populaire - le moment politique - LFI, est tout à fait révélateur, de cette propension à éternellement modeler le récit autour des conneries "du chef", validé par des groupies, dont on prend soigneusement le soin de les maintenir dans un grégarisme, une paupérisation politique, un mimétisme bourgeois par une clique de petits bourgeois, dont la caractéristique est de n'avoir jamais travaillé, après des parcours scolaires, que des macronistes ne renieraient pas. 

Lors de ce discours, implicitement, Mélenchon reconnaît cette contradiction déclarant qu'à l'instar du PTB, il favorisera l'émergence de "leaders populaires" certes, mais cela fait maintenant sept ans, qu'il reste ancré dans le marécage idéologique de la social démocratie, et qu'il reproduit l'élitisme d'une société qu'il dit vouloir transformer. 

En l'état actuel, et à raconter que des débâcles (celle des Européennes entre autre, ou celle qui a conduit à la NUPES) sont des victoires, condamnant LFI à un gauchisme agité plutôt que reprendre avec rigueur, en démocratisant, une voie vers un dépassement du capitalisme, sur les trois fronts démocratique, social, climatique, l'organisation fixe et fige en réalité, l'énergie militante, en privant le mouvement social d'une puissance politique qui se dissout dans l'électoralisme imbécile qui fait entrer en concurrence des "poulains", dont Quattenens fut "le meilleur d'entre tous",  ce qui n'est pas sans rappeler, ce que Chirac disait de Juppé, à une certaine époque. 

Mélenchon et son clan ont d'urgence à mettre de l'ordre dans leurs idées, dans leurs références, dont toutes ou presque ont été largement plantées. Ils doivent définitivement élargir leur regard au-delà de leur auguste nombril, et admettre, qu'aucun modèle n'existe, que tout est à inventer, et que dans ce cadre en reprenant une méthodologie crédible (elles ne manquent pas dans l'Histoire populaire), et que seule la mise en action et la démocratisation exemplaire du mouvement, peuvent constituer une puissance sociale, un atelier de formation et de production politique, ancré sur les territoires, les communes, les lieux de travail, où chaque militant, chaque unité collective, dispose d'autonomie, de souveraineté politique. 

Le retrait de Quattenens doit autant à la "pression", au "rapport de force" perdu par le clan mélenchoniste après son week end de purge honteuse, qu'à la misère démocratique, pratique et formative, au sein d'un mouvement qui ne fait que reproduire le modèle bourgeois plutôt que de le dépasser .

L'expérience en cours d'un Front Populaire, doit être l'occasion de cette démocratisation, car, sans l'appui massif de la population, les difficultés ne seront pas affrontées à leur juste dimension. 

Nous n'avons pas le choix. La victoire du Front Populaire est une absolue nécessité, et LFI doit enfin en finir avec sa crise juvénile, et entrer dans une maturité que le "vieux" n'a jamais su construire. Son clanisme doit être dépassé, il s'agit d'élargir à tout le mouvement, par une démocratisation ambitieuse, le "pouvoir" de produire du politique, plutôt que de confiner une masse sérieuse de militants dans un consumérisme béat .

La gauche et la construction d'une société au delà le capitalisme n'est pas un dîner de gala, ce n'est pas non plus l'oeuvre d'un fan club. 

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