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Billet de blog 16 août 2015

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ROMANO PRODI : LA DEVALUATION DU YUAN CONSTITUE UN AVERTISSEMENT A L'ALLEMAGNE

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Depuis le blog de ROMANO PRODI

http://www.romanoprodi.it/strillo/anche-la-cina-frena-ora-la-germania-dovrebbe-capire-che-il-suo-destino-resta-in-europa_11780.html 

Même aux frontières de la Chine: L'Allemagne comprend maintenant que son sort est lié à Europe

Les marchés mondiaux, la dévaluation de la  Chine est un avertissement à Berlin

Article par guerriers romains de Il Messaggero du 16 Août ici à 2015

La dévaluation de la Chine a été une surprise, manifestant les faiblesses économiques du pays. Cela aura des conséquences négatives sur l'économie mondiale, mais en même temps, elle marque la volonté d'une approche graduelle de la politique chinoise sur les règles du système monétaire international.

Ces déclarations paraissent contradictoires et incompatibles les unes avec les autres, mais, en lisant correctement les événements et les comportements, elles ne le sont pas.

Tout d'abord la surprise: non seulement la Chine n'est pas intervenue pendant des décennies aussi massivement sur le marché des changes, mais encore le Premier ministre Li Keqiang avait, à la fin de Mars, déclaré que la Chine ne recourrait jamais à une dévaluation parce que, compte tenu de l'importance économique du pays, cette décision déclencherait une guerre des devises.

Les changements de politique chinoise de cette importance ne se produit seulement que comme une réaction face à une suite d'événements graves et inattendus.

L'incident c'est l'affaiblissement de son économie. Les statistiques officielles disent que le taux de croissance prévu sera maintenu, mais une observation attentive des statistiques disponibles met en évidence les difficultés de parvenir à une croissance de 7% lorsque le cours de l'électricité est presque stationnaire et les exportations, sur lequel est totalement fondé le développement de la Chine, ont diminué de 8% ces 8 derniers mois.

Une des causes majeures de cette contraction est  l'appréciation continue du yuan, qui l'an dernier avait augmenté de plus de 18% de sa valeur par rapport aux monnaies de tous les pays qui commercent avec la Chine.

Le gouvernement chinois a utilisé ces derniers mois tous les moyens possibles pour maintenir un taux de croissance élevé. La Banque centrale a maintes fois abaissé les taux d'intérêt,  a réduit le montant des réserves obligatoires pour les banques et a encouragé l'octroi de prêts à l'économie alors que le gouvernement tentait d'augmenter le volume des investissements publics dans les grands projets d'infrastructures, et d'encourager la demande de logements dans le cadre d'une «bulle» immobilière monstrueuse et il a consacré des ressources considérables pour freiner la chute des prix des actions.

Des efforts utiles mais pas suffisante pour déplacer assez rapidement le moteur de l'investissement, du développement et des exportations vers la consommation intérieure. Pour réussir  ce changement stratégique cela prend du temps, car les familles ne peuvent pas augmenter leur consommation si on n'élargit pas en même temps la gamme des services publics en matière de santé et de pensions.

On peut donc dire que tout a été fait tout pour éviter la dévaluation et qu'on  y a eu en recours en CHINE seulement parce qu'il n'y avait  pas d'autres solutions. D'autre part, les autres pays qui se trouvent dans des circonstances semblables ont utilisé l'outil monétaire, aussi bien les Etats-Unis, le Japon et la Banque centrale européenne.

La dévaluation de la Chine n'a pas eu jusqu'à présent d'effet catastrophique car elle se limitait à environ 4,5% et furent accompagnées d'engagements solennels publics (pour autant que valent les engagements pris dans de tels cas), nous reviendrons sur ce point. Les marchés financiers ont d'abord été  alarmés puis croyant  à ces engagements et ils ont partiellement inversé la chute des deux premiers jours.

Il est impératif à ce moment de mettre en évidence la façon inhabituelle dans laquelle cette "petite" dépréciation a été mis en œuvre. Habituellement, on déprécie la monnaie en une seule fois, alors que les marchés sont convaincus que cela va se produire et qu'ils sont sûrs que vous ne spéculerez pas davantage contre la monnaie en question. Dans ce cas, la mesure a été réalisée en trois étapes modestes, de façon à envoyer le message que les décisions avaient été prises pour manipuler le marché, mais pas pour lui répondre. autrement dit,  de manière à faciliter l'intégration progressive du yuan dans le système monétaire international. Cet objectif a été atteint, au moins si l'on considère l'accueil positif par le Fonds monétaire international de la décision de la banque centrale chinoise.

Bien sûr, nous parlons d'un processus toujours en cours et pas encore stabilisé, avec toutes les réserves nécessaires qu'on doit  avoir dans ces cas là, parce que de nombreux analystes affirment que, malgré cet ajustement, le yuan reste surévalué.

Même actuellement, la décision chinoise perturbe profondément les marchés mondiaux. Tout d'abord parce qu'il encourage les exportations et décourage les importations en CHINE. Non pas que cela mettra un terme au processus de délocalisation des entreprises plus traditionnelles vers d'autres pays (vers le Viet Nam, le Pakistan et le Bangladesh) avec des coûts de main-d'œuvre moindre, mais parce qu'il ralentit certainement la croissance de ces pays et  rend en tout cas plus grande la compétitivité des entreprises chinoises. Ainsi, voici  comment la CHINE  pousse à la dépréciation des monnaies des pays asiatiques qui ont les relations économiques les plus intenses avec le géant voisin.

Quant à l'impact sur l'Europe, d'une part, nous observons un petit avantage en raison du fait que le signal de faiblesse venu de la Chine a encore déprimé le prix des matières premières et du pétrole, mais, d'un autre côté, nos exportations vers la Chine seront touchés négativement. Les conséquences seront  différentes d'un pays à l'autre suivant sa pénétration sur le marché chinois. Si l'Allemagne compte  6,6% de son énorme quantité de l'exportation en CHINE,  l'Italie n'a que 2,6%, de ses exportations concernées même en tenant compte de certains secteurs particuliers, tels que celui des produits de luxe, vont souffrir de répercussions plus importantes.

Même si les décisions de politique monétaire en Chine se maintiennent  à ce qui est arrivé cette semaine, l'avertissement est clair: après l'effondrement du marché russe et brésilien, après les difficultés rencontrées en Turquie et les pays méditerranéens, après un taux de croissance plus limité de  la Chine, cette situation touche aussi la grande Allemagne, qui commence à ressentir certains symptômes du rhume. La RFA doit comprendre que son destin est encore en grande partie en Europe. Il faut donc agir en conséquence.

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