Grâce au travail opiniâtre de MARTINE ORANGE, nous savons que l'accusation qui conduit KERVIEL en prison ne reposait sur rien... en tout cas que les témoignages qui auraient pu l'innocenter définitivement ne reposaient sur rien.
Il faut oser le parallèle. Cette affaire, c'est l'AFFAIRE DREYFUS de notre temps. Pour couvrir le système, pour couvrir la banque et les banques, on a cloué pilori KERVIEL qui a ainsi servi de paravent pour cacher les pratiques iniques du système bancaire international. Croire que la SOCIETE GENERALE est la seule à avoir pratiqué le jonglage avec les économies de ses clients serait naïf... Toutes l'ont pratiqué.
Ce qui diffère dans cette affaire, c'est l'acharnement des pouvoirs politiques, financiers pour couvrir leurs fautes.
Ainsi, a t'on entendu KERVIEL traité de voyou, d'aventurier, de tout... pour s'apercevoir au bout de l'enquête de MARTINE ORANGE que la SOCIETE GENERALE, le pouvoir, la justice, BERCY, ont soigneusement organisé la charge contre un homme qui n'a fait qu'appliquer les consignes qui lui étaient données.
Je me permets à l'occasion de rééditer un commentaire que j'avais laissé à l'époque où EVA JOLY avait fini par soutenir KERVIEL.
L'affaire n'est pas qu'une affaire de justice... c'est une affaire politique, digne de celle de l'affaire DREYFUS, car les conséquences sociales , financières, politiques, des pratiques bancaires qui perdurent se nomment chômage, misère, inégalités, effondrement de crédibilité de la VEME REPUBLIQUE, dont les "élites", les dirigeants, l'entre soi qui impose l'austérité, ont tous de près ou de loin contribué à cette condamnation sur fond de manipulation de la JUSTICE et de la VERITE.
La société générale a des comptes à rendre, les politiques qui se sont succédés aussi qui ont accordé près de deux milliards de ristourne fiscale pour que dans la foulée, des bonis soient versés aux actionnaires.
La révision de ce procès est devenu un impératif.
Affaire Kerviel : pour Eva Joly, «la thèse du trader fou ne tient pas» par MARTINE ORANGE
18/03/2014
"KERVIEL c'est le bouc émissaire de tout un système... MME JOLY a raison sur bien des points... mais il faut aller plus loin.
Est ce à la JUSTICE de statuer sur cette affaire qui est avant tout une affaire POLITIQUE ! Ceux qui ont fait la promotion des crédits à pertes comme ceux qui ont encouragé ce système de trading courant dans toutes les banques, sont les pouvoirs politiques qui depuis REAGAN et THATCHER, ont repris le vieux mot d'ordre de GUIZOT : "enrichissez vous". La titrisation, comme la spéculation généralisée, les produits pourris, les millions tradés n'auraient pas été possible sans l'aval donné par les politique partout en AMERIQUE comme en EUROPE... Mieux, pour un KERVIEL sacrifié et cloué au pilori, ni les banques, ni les circuits financiers, ni les grands groupes multinationaux, ni les politiques n'ont eu à répondre de leurs incitations à l'accès à la propriété à crédit, à l'endettement imprudent, etc etc.. Mieux en réduisant les salaires, les dotations, les budgets d'état ils ont contribué à amplifier ce mouvement qui a envoyé des millions de gens dans le mur, qui payent maintenant par le chômage, par l'impôt, par le sacrifice de justes salaires les errements des pouvoirs et en FRANCE de tous les chantres du FN au PS de ce système.
Est ce vraiment à la JUSTICE de dénoncer et de condamner ce système dont les porteurs tentent aujourd'hui de faire croire aux gens que ce sont eux qui vivent au dessus de leurs moyens et non, les patrons de KERVIEL et ceux qui ont déréglementé à leur profit qui ont généré cette machine infernale ? KERVIEL est le symbole même de la légèreté avec laquelle on a joué avec les épargnes et les fonds publics. KERVIEL n'est qu'un des fusibles qui a permis au système de survivre à ce crash... Ceux qui avaient des liquidités à l'époque pour racheté le marché, ont aujourd'hui amassé des fortunes colossales. Le TRADING ne s'est jamais aussi bien porté qu'aujourd'hui. Le seul sens à cette condamnation est la conservation du système financier, et la justification des factures adressées aux premières victimes de la crise, le peuple.
La justice peut condamner une banque, un individu, KERVIEL... mais au delà, c'est au peuple de condamner les orientations qui ont mené tant d'économies dans le mur, à commencer par la notre... Encore faut il qu'on ose lui donner la parole, et qu'on pose la vraie question. KERVIEL révèle l'incurie du système financier, les limites de la justice qui n'existe pas sans la politique, les limites de la démocratie qui ne permet pas en France de recueillir l'avis du peuple lorsque des gouvernements, des élites, des groupes d'influences entiers, ont commis de telles erreurs.
MME JOLY a été courageuse dans cet article, car elle prend le contre pied d'une grande partie de ses soutiens, et ce n'est pas la première fois. Mais partout en EUROPE les gens triment ou chôment pour payer la facture de cette crise, pendant que les actionnaires qui employaient des milliers de KERVIEL eux continuent d'amasser des dividendes, et des trades...
Le vrai hold up dans cet histoire, et MME JOLY doit aller jusque là dans cette analyse, c'est l'instrumentalisation de la JUSTICE qui livre comme au moyen âge KERVIEL à la damnation que constitue des siècles de dettes, pour couvrir ses employeurs, ces actionnaires qui s'assurent des siècles de SMIC tout en tuant le travail et l'intelligence.
Quand le peuple a t-il eu l'occasion de dire ce qu'il pensait de ce système ? Quand a t-il eu le choix de le condamner ? La Démocratie l'aurait exigé, comme elle aurait exigé qu'on le considère compétent, comme elle aurait exigé aussi, qu'on le considère comme mûre !"