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Billet de blog 17 juillet 2023

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Emergency. Etat d'urgence à gauche. La tentation du pronunciamiento réactionnaire.

Nombre d'observateurs étrangers et français (Bayart, Todd, Friot, Bertinoti etc etc) ne cessent de se lever, et de dénoncer la marche "impériale" de Macron vers la dictature. La fascisation du régime (Palheta) est en marche. Le Bloc bourgeois se déguise en arc républicain regroupant les réactionnaires, néocons et l'extrême droite. La fin du régime s'annonce. Un coup d'État larvé aussi.

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Illustration 1

Nombre d'observateurs étrangers et français (Bayart, Todd, Friot, Bertinoti etc etc) ne cessent de se lever, et de dénoncer la marche "impériale" de Macron vers la dictature. La fascisation du régime (Palheta) est en marche. Le Bloc bourgeois se déguise en arc républicain regroupant les réactionnaires, néocons et l'extrême droite.  La fin du régime s'annonce. Jean Louis Debré ulcéré depuis le début de l'année, de la violence de Macron dans l'agression des retraites en appelait à une dissolution. 

Des relents de coup d'État, de pronunciamento, s'échappent également des manoeuvres de Macron.  Les accusations d'antisémitisme ce dernier week-end en sont le signe. Macron doit s'exprimer. Annoncera-t-il un référendum ? Un plébiscite ? 

Pas une seule manifestation en 2023, n'aura été à la fois militarisée et transformée, simultanément, en expression de la population de son opposition, voire de son rejet de Macron. On se souvient en Juin de la Présidente de Barbade interrompue dans son propos à un concert pour la planète, au Champ de Mars, par les "Macron démission" spontanés... aussi spontanés que les huées du stade de France en finale du Top 14, ou aux Champs Élysées, lors du passage du command-car où le Président se tenait dans une posture martialo-théatrale qu'on lui connaît.  

À ce point du texte, on pense à ce qu'écrivait Aimé Césaire dans son "Discours sur le Colonialisme" (1950)

“Car enfin, il faut en prendre son parti et se dire une fois pour toutes, que la bourgeoisie est condamnée à être chaque jour plus hargneuse, plus ouvertement féroce, plus dénuée de pudeur, plus sommairement barbare; que c'est une loi implacable que toute classe décadente se voit transformée en réceptacle où affluent toutes les eaux sales de l'histoire ; que c'est une loi universelle que toute classe, avant de disparaître, doit préalablement se déshonorer complètement, omnilatéralement, et que c'est la tête enfouie sous le fumier que les sociétés moribondes poussent leur chant du cygne.”

Et c'est bien de sous le fumier, avant le chant du cygne que Macron 1 comme 2, sort, de bois et de chair, "en même temps".

Macron ne défonce pas que les droits des travailleurs et globalement leur vie. Il démolit le climat. C'est à la vie qu'il a déclaré la guerre, avec sa cour et ceux qui l'agitent, comme une marionnette. Pouyane, Black Rock, Von Der Leyen, Mc Kinsey bougent ses fils... Macron avec toute la brutalité que lui permet le régime, avec toute celle avec laquelle il s'est autorisé en assemblant de façon inédite des articles de la constitution ou en usant de procédures de façon exotiques de certaines procédures. Macron a laissé reposer son cocktail en ayant battu les bouillons provoqués. 

Il a appelé cela, les "cents jours de l'apaisement". 

Macron ressemble de plus en plus au "Pinocchio" d'Agemben

[Pinocchio ... ] est, au sens le plus strict, une voie de sortie, ou une échappatoire, aussi bien hors de l’humain que de l’inhumain – c’est pour cela qu’il ne fait que courir, et que quand il s’arrête, à la fin, il est perdu". (Giorgio Agamben)

Certains marionnettistes de ce Pinocchio là, doivent bien réfléchir... On a vu dans la presse étrangère bien des interrogations et des désapprobations de la brutalité de Macron,  de la violence de l'État français, maintes fois dénoncée par Jacobin (USA) - un article de 2021, sur la Doctrine de Maintien de l'Ordre .

 “Comme j'étais ridicule quand j'étais pantin !” Et comme je suis heureux maintenant d'être devenu un petit garçon comme il faut !" ( le Pinocchio de Collodi). 

La créature, pourrait-elle avoir échappé à son "Geppetto barragiste" ou à celui putatif, de cette caste financiaro-industrielle qui lui donnait ses sucres d'orges, jadis. L'Olympe du Jupiter factice qui trône à l'Élysée, tout en préférant la lanterne 

Et, cette constitution, Bachelot puis Ferrand récemment, parlaient bien de la modifier afin de lever les articles lui interdisant un troisième mandat. L'idée fait donc son chemin. 

Richard Ferrand souhaite modifier la Constitution pour permettre un troisième mandat présidentiel  - Les Surligneurs

Roselyne Bachelot : Tout le monde est d'accord pour une troisième candidature d'Emmanuel Macron - Le Figaro

Mélenchon lors de son dernier point presse, enfin, réalise que l'interdiction de LFI est à l'ordre du jour... Il perçoit un changement de nature du régime. ENFIN ! 

Et pourtant devant la tempête d'accusations dont Mélenchon est la cible depuis ce week-end, mis au pilori  du soi-disant arc républicain, qui n'est d'autre que le bloc bourgeois étouffant la démocratie, sous la protection d'une justice d'exception et des violences d'État ou policières, la solidarité des autres de la NUPES à part quelques exceptions (Bertinoti notamment) ne s'entend pas. On laisse couler. 

Il est urgent que les militants LFI exigent de la direction que partout en France des comités transpartisans et démocratiques se mettent en place sans tarder, afin de gérer le présent. Un présent qui annonce la dictature dans un régime en passe de se fasciser, avec une menace réelle d'un coup d'État qui ne dit pas son nom. L'usage de la constitution par Macron, comme son usage institutionnel, ainsi que son acharnement contre le socle social de la société française, en sont déjà des symptômes. 

Le projet bourgeois, c'est "l'arc républicain" de Ciotti, Bardella, Le Pen, Macron, Bergé,Philippe, Cazeneuve (Bertinotti dit Cazeneuve piège à con) est clair. Confiner la République entre la droite social démocrate, en éliminant sa gauche, avec Roussel comme caution du néo régime, intégrant de facto l'extrême droite. 

Les vieux vestiges du vieux PS nous rejouent en faisant leurs, ces attaques contre Mélenchon, les pleins pouvoirs à l'armée de Mollet, et les pleins pouvoirs à Pétain où on se souvient que seuls 80 députés s'opposèrent au fasciste. Deux en un sous ces pleins pouvoirs à Macron. Un En même temps" produit marketing visant à agiter les capteurs de la bourgeoisie; pour qu'elle se soude et se mobilise. 

Nous assistons sans broncher, à un appel à la mobilisation générale de la bourgeoisie, contre la démocratie. 

Les accusations infâmes d'antisémitisme dont Mélenchon fait l'objet, parties du CRIF qui "étonnamment" reprend les éléments de langage préparés par Ciotti et la Macronie flanqués de l'extrême droite, devraient déjà être une motivation pour réunir les militants et les citoyens de gauche. Il conviendrait d'associer les camarades en lutte en Israël, contre le régime d'extrême droite de Netanyahou. Car chaque fois que la bourgeoisie et Macron sort le carton rouge de l'antisémitisme, c'est à chaque fois pour couvrir ses saillies incessantes anti musulmanes, qui elles-mêmes sont le masquant de toutes politiques antisociales. 

On se souvient alors que  Frantz Fanon avertissait : 

"Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l'oreille, on parle de vous" 

nous démontrant que derrière chaque antisémite se cache un raciste. Chaque fois que vous entendez un déchaînement de propos antimusulmans on parle également des juifs, des noirs... On parle aussi de la fascisation rampante. Tendons l'oreille. À la vigilance, nous appelle Plénel. 

Tant que la démocratie ne sera pas le mode organisationnel de LFI, tant qu'elle restera social-démocrate parce que le carcan institutionnel l'exige, alors et LFI et les militants de gauche et Mélenchon seront en danger. Car seule la démocratie, sa pratique au quotidien dans le moindre recoin de ce pays et dans les boîtes et les services forment les militants et les citoyens dont le pays a besoin pour sortir de l'engrenage dictatorial dans lequel nous sommes tous embarqués. 

LFI en se contentant d'être une machine électorale se condamne à se stériliser politiquement et à subir la droitisation du régime, en se droitisant aussi. 

Le seul barrage contre l'extrême droite, la seule vigie, permettant la vigilance qu'appelle Edwy Plénel, c'est la démocratie du quotidien dans la société, dans les lieux de travail comme de loisirs. C'est aussi la responsabilisation de tous les militants de gauche, par la pratique de la démocratie, de la délibération, de la décision au sein des organisations. 

Attendre quatre ans, une éventuelle élection équivaut à une capitulation et à un hara-kiri de la gauche dans ce pays. C'est laisser la démocratie mourir, de la fièvre bourgeoise Macron. De toute évidence, nous avons besoin d'un sursaut démocratique en France, 

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