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Billet de blog 21 février 2015

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UN ECLAIRAGE INTERESSANT SUR LA POSITION INTEGRISTE DE L'ALLEMAGNE

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Un point de vue intéressant que celui de KRUGMAN sur la politique austéritaire, presque religieuse, menée par SCHAUBLE et MERKEL en ALLEMAGNE... extrait d'un article du HUFFINGTON POST lui même inspiré d'un article du NEW YORK TIMES de NOVEMBRE....

Le modèle allemand est un mythe à combattre... c'était déjà le point de vue de FRATSCHER...

Paul Krugman avait une nouvelle fois dans un article publié par le New York Times le 30 novembre condamné les politiques allemandes en matière de lutte contre l'inflation et d'équilibre budgétaire. Pour lui, l'Allemagne est le principal responsable de la crise qui frappe l'Europe et dont les Etats-Unis sortent petit à petit (everything points to Germany as the worst actor). Pour Krugman donc la religion de Merkel, qui est très largement partagée en Allemagne, n'est pas la bonne voie qui mène au paradis mais au contraire conduit l'Europe vers le marasme. Les orthodoxes austéritaires se trompent.

Je suis bien évidemment plus proche des thèses du néo-keynésien américain que de l'austère austéritaire de Berlin. Tout ceci n'a rien à voir avec une quelconque germanophobie ou américanophilie. L'Allemagne a beaucoup de points positifs et sur beaucoup de plans la vie en Allemagne est plus démocratique, progressiste et civilisée qu'aux Etats-Unis. Sur la politique carcérale, l'environnement, la représentativité politique, les droits des travailleurs et même sur le racisme et la justice, l'Allemagne fait mieux que les Etats-Unis ou la France.

Ceci en aucun cas ne légitime une politique économique qui fait porter le poids des erreurs à l'Europe entière. L'Allemagne a bénéficié en 1953 d'une annulation partielle de ses dettes alors qu'elle n'a jamais remboursé l'or volé à la Grèce pendant la seconde guerre mondiale. En d'autres termes, elle a bénéficié d'une solidarité active en termes économiques, notamment de la part des Etats-Unis pour des raisons surtout idéologiques au temps de la guerre froide, mais aujourd'hui sa religion fondée sur la "Schuld" (culpabilité) fait mal à l'Europe et alimente le sentiment anti-européen qui monte partout où la crise fait des dégâts.

La responsabilité de l'Allemagne n'est donc pas qu'économique mais aussi politique. L'hégémonie allemande en Europe explique pourquoi sa religion délétère a gagné les sphères dirigeantes. En tant que première puissance économique et géant politique de l'UE, l'Allemagne devrait tirer le continent vers la croissance écologique et ne pas imposer sa loi d'airain de la réduction des déficits au moment où la croissance est défaillante. Il nous faudrait donc moins de discours sur le péché, moins de réductions des dépenses publiques ou en d'autres termes moins de Merkel et plus de Krugman (ou Stieglitz d'ailleurs).

On entend souvent en France la rhétorique du mauvais élève, celui qui ne suivrait pas la voie allemande. En matière économique, le mauvais élève est l'Allemagne et son exemple ne doit pas être suivi mais combattu. Le problème est, bien évidemment, que lutter contre une religion est bien plus ardu que lutter contre une théorie scientifique car les vrais croyants refusent de lâcher leurs croyances et cherchent toujours à incorporer des correctifs pour ne pas mettre leur foi en danger. 

Nous sommes loin de l'idolâtrie ambiante dont fait l'objet depuis une décennie MME MERKEL....

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