Les événements que TSIPRAS a provoqué par sa stratégie et par son repli stratégique lors de l'accord délétère de la semaine passée, amènent de nouveaux éléments à prendre en compte dans le logiciel de la gauche alternative/ radicale, celle qui s'oppose et entend combattre l'ordolibéralisme pour le renverser.
Quelques points doivent être abordés sérieusement, et de façon urgente.
1) Il faut sortir au plus vite du défaitisme ambiant. Accabler TSIPRAS actuellement ou son gouvernement, est une tragique erreur. Il vaut mieux participer à la réflexion qu'ouvre VAROUFAKIS dans ses explications de vote du 23. L'heure est à la résistance, avant que d'être au rejet du gouvernement TSIPRAS. Il est actuellement le seul coin dans la cuirasse UE ou allemande.
2) oui le logiciel est à réviser quant au diagnostic que la GAUCHE a porté depuis 10 ans. L'ALLEMAGNE a été ménagée... Elle l'est encore. Les HARENGS de BISMARCK sont certes une avancée, ils restent un pamphlet qui démonte le "modèle allemand" mais reste en deça de l'action de la RFA actuellement en UE... mais aussi dans le monde.
Si une autocritique est à faire, c'est le caractère tardif de la prise de conscience, ou l'autocensure, ou l'absence lucidité sur ce qu'est la RFA aujourd'hui sous gouvernement SPD et CSU qui a handicapé l'avancée de la GAUCHE et qui a laissé seul TSIPRAS, mais aussi PODEMOS, face à leurs pouvoirs respectifs, puis face à la "junte" de MERKEL et SCHAUBLE. En 2013 LAFONTAINE avait prononcé un discours qui n'a pas été relayé en FRANCE et qui a laissé perplexe le FDG.
3) Il est urgent de donner à la gauche alternative/radicale, une vraie vision stratégique mondiale. Elle pêche actuellement par un euro centrisme après avoir pêché par franco centrisme ... ce qui a empêché le diagnostic sur l'ALLEMAGNE.
4) Organiser la résistance et le combat contre l'ordolibéralisme, passe à la fois par la mise en débat des peuples... par la re mobilisation des syndicats au niveau européen, là où le mouvement social est actif : la BELGIQUE, l'ALLEMAGNE, les pays du Sud de l'UE... et bien sûr la FRANCE. Se résigner à un syndicalisme en marge de la politique, "commentateur", c'est faire le jeu de l'ordolibéralisme.
5) Le débat sur sortie de l'Euro et maintien... ne résout pas la question allemande au sein du continent ( et pas seulement au sein de l'UE). Nous avons un clone de la CHINE au sein de l'UE ... Encore faut il la traitée comme telle. Contrer sa politique passe par un dialogue avec les centrales allemandes, les syndicats et les associations ong contestant l'hégémonisme CDU SPD.
6) Si la gauche alternative/ radicale stagne en certains endroits, c'est aussi par manque de clarté sur les concept de Nation, de Peuple, de Patrie Républicaine. Il y a urgence à reconsidérer ces concepts et à les réintégrer. C'est en tant qu'unités (division) dans le combat à mener qu'ils doivent être l'objet de la réappropriation populaire. C'est une des réponses à apporter à l'extrême droite et à la faction libérale qui tend à l'instrumentaliser électoralement.
7) Dans la même logique, la notion d'Internationalisme doit être reposée au regard de ce que nous vivons. Il est inconcevable que des expériences comme celles des latinos, des Grecs soient l'objet de nos regards comme s'ils s'agissaient de matchs de foot. Une nouvelle internationale, doit permettre d'organiser et de soutenir les expériences en cours. Elle serait également un outil de confrontation clair, vis à vis du PSE et de l'Internationale socialiste.
8) Les revendications sociales, salariales, doivent reprendre, à l'aune d'une riposte à l'ordolibéralisme, avec des cadres nationaux et internationaux. Vouloir battre l'ordolibéralisme passe par la volonté de l'attaquer sur son terrain... l'ALLEMAGNE ! Qui peut mieux s'opposer de l'intérieur au pouvoir allemand sinon les allemands eux même si nos mouvements, ont la lucidité d'apporter dans leur dialogue avec les centrales allemandes, que lorsqu'ils se battent pour des augmentations de salaires, des retraites, pour l'abaissement de l'âge de la retraite, alors, ils se battent pour le continent !
9) Un projet républicain, social, démocratique, laïc doit naître au sein du GUE. Ce projet doit être relayé par les syndicats. C'est d'abord le sens qui a manqué dans les années précédentes.
10) La gauche doit également établir le diagnostic précis des relations actuelles entre les USA et la RFA. C'est sa seule chance de contrer le TAFTA. Mais il faut aussi ouvrir les yeux, sur les relations réelles entre la RFA, la RUSSIE et la CHINE... éventuellement avec le BRICS.
Ce sont tous ces points qui permettront de remobiliser, de redonner du sens à la nécessaire conquête du pouvoir par les organisations de la gauche alternative/ radicale. Cette conquête doit nécessairement passer par le peuple et non par des mesures techniques, qui aussi bonnes soient elles ne pourront pas faire l'économie d'une mobilisation massive.
Enfin, il faudrait avoir le fin mot de l'histoire sur les révélations de TO VIMA. Le quotidien grec révèlait il y a deux jours que la RUSSIE aurait délibéremment laché TSIPRAS, sur un refus chinois, au sein des BRICS. TSIPRAS aurait selon TO VIMA demandé une aide de 10 milliards afin de prévoir une sortie de l'EURO au cas où...Or POUTINE aurait refusé cette aide à deux jours des négociations. Si cette information est avérée, alors ce sont les relations réelles qu'entretient la RFA avec les BRICS qu'il faut inspecter. Cela peut avoir une influence sur le logiciel gauche alternative/radicale.